HOMELIE 3ème Dimanche de Pâques Jn 21, 1-19.
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14 Avril 2013.
« Le Seigneur : Il est Dieu !»
La scène de la troisième et dernière manifestation de Jésus ressuscité
à ses disciples clôt l’Evangile de St Jean et se situe après Pâques, au bord de
la Mer de
Galilée. Les disciples ont repris leur premier travail, la pêche. Ils sont sept,
chiffre parfait, chiffre de l’universalité, chiffre de la rencontre du divin et
de l’humain. Ils passent la nuit à jeter leurs filets mais ne prennent rien.
Jésus se tient au bord du rivage : il ne se fait pas reconnaître. Pourtant
Il n’en est pas à sa première rencontre avec eux après sa résurrection.
Seulement, Il veut les faire aller plus
loin dans leur foi : comment ?
Pas de “Bonjour !” ou de “La paix soit avec vous !”
Juste une demande : « Les petits, avez-vous quelque
nourriture ? ». Puis, à leur réponse, Il leur adresse une
invitation qui ressemble étrangement à celle qu’ils avaient déjà entendue :
« Jetez
vos filets à droite de la barque, et vous trouverez » C’était
au jour de leur premier appel. Le miracle s’accomplit et aussitôt, le “disciple
que Jésus aimait” le reconnaît : « C’est le Seigneur ! »
mais l’on peut traduire par : « Le
Seigneur : Il est ! » C'est-à-dire que Jésus, Seigneur, ressuscité, est vraiment Dieu Lui-même : qui seul est par
excellence, d’ailleurs, n’est-ce pas le
nom difficilement traduisible qu’Il a révélé à Moïse au buisson ardent du
Sinaï ? “Je suis qui je suis” “ Je suis celui qui
est” ou encore : “Je suis Celui qui
sera” (sous-entendu, avec toi et avec mon peuple).
Plus que leur maître,
plus qu’un prophète, plus que le Messie, Jésus
est Dieu : trois fois, nous aurons cette expression : « Le Seigneur : Il est ! » A la troisième, l’évangéliste écrit : « Aucun
disciple n’osait Lui demander : « Qui es-tu ? ». Ils
savaient que le Seigneur, Il est ». Leur foi en la personne de Jésus
devient complète : de la confiance en Jésus de Nazareth, ils passent à la
foi en Jésus, Dieu, Fils de Dieu.
Il ne s’agit pas simplement d’une définition de catéchisme :
il s’agit pour nous aussi d’apprendre à dire, avec tout ce que cela entraîne de
conséquences, que Jésus est Notre
Seigneur et Notre Dieu. Et donc qu’Il
est au cœur de notre vie ; que nous avons à le chercher et le trouver
dans tout ce qui fait notre existence. Certes, Il peut, comme pour les
disciples, nous sembler plus souvent absent que présent, mais il est des temps
et des moments où Il nous donne rendez-vous pour percevoir plus clairement
qu’Il est là ; qu’Il nous éclaire et nous aide dans les moments où nous ne
pêchons rien, c'est-à-dire où nos efforts humains pour aimer, pour vivre avec
notre entourage de façon harmonieuse ; pour rendre la société plus juste
et fraternelle n’aboutissent pas, ne donnent rien. Cela peut se faire dans les
rencontres personnelles de notre prière. Cela peut se faire en Communauté lorsque
Sa parole est proclamée, écoutée, méditée : qu’elle donne sens à ce que
nous faisons et nous rend courage et espoir. Cela est vécu dans le signe, non
plus du pain et du poisson grillé, mais du Pain
de Vie, donné, reçu et partagé qui nourrit nos cœurs affamés et vides.
L’assemblée des frères qui nous entourent réconforte notre foi et nous pouvons
ensemble proclamer : « Toi,
Seigneur, Tu es notre Dieu ! »
Tu as fais des premiers disciples des pêcheurs d’hommes, tirant
dans leur filet 153 gros poissons, chiffre qui, d’après les naturalistes de
l’époque relate St Jérôme, correspondait au nombre d’espèces connues. Ces 153
gros poissons désignent symboliquement
la totalité des peuples de la terre. De plus, il ne s’agit pas de
« fretins » (« opharion ») comme ce poisson qui était
au-dessus du feu de braise mais de poisson « ictus »
« iktuon », mot qui désignera les fidèles du Christ : « Iesou Chistos Théo Uios Sator » Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur » au début de
l’ère chrétienne. Ils ont à être tirés
de la Mer, lieu
symbolique de la mort et donc sauvés des puissances du mal.
Toi, notre Seigneur et Notre Dieu, Tu peux alors faire de nous les
pêcheurs d’hommes d’aujourd’hui, Toi qui
nous as ramené à la Vie pour que nous les ramenions à Toi qui es la Vie, à Toi qui es Dieu.
AMEN !
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