HOMELIE 28ème
Dimanche Ordinaire B. Mc 10,35-45
21.10.2012
Demande
des fils de Zébédée
L’Evangile de ce Dimanche est à la fois pittoresque et bien
révélateur. Pittoresque car il met en scène deux disciples qui composaient avec
deux autres frères, Pierre et André, le noyau dur des Apôtres de Jésus. Il les a
appelés à être témoins de la résurrection de la fille de Jaïre : Mc
5,37 ; de sa Transfiguration : Mc 9,2 ; de ses pleurs sur
Jérusalem « qui n’a pas connu le
temps où elle a été visité » : Mc 13,3 enfin de son Agonie :
Mc 14,33.
« Fils de Zébédée », quelle belle appellation ! Elle
vient de l’hébreu « Ze-badyahu » qui signifie « Cadeau de Dieu » ! Et en effet, ne croyons pas
trop vite qu’ils aient été plus ambitieux que les autres apôtres qui s’indignèrent
de leur démarche. N’ont-ils pas tout
quitté pour suivre Jésus ? Ils avaient pourtant une belle place auprès de
leur père Zébédée, patron d’une pêcherie florissante. S’ils demandent à être
l’un à droite, l’autre à gauche de Jésus, n’est-ce pas pour rester tout près de
Lui ? D’ailleurs, Jésus ne les blâme pas, ni ne se fâche : Il les
invite à Le suivre sur le chemin difficile de Sa Passion et de Sa Mort où « Il boira Lui-même la coupe jusqu’à la
lie ».
Jésus livre alors son
message essentiel, celui qui nous révèle Dieu tel qu’Il est. « Le
Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa
vie en rançon pour la multitude ». Le mot « rançon » est souvent mal compris. J’emprunte à
Marie-Noëlle Thabut le commentaire suivant : « Aujourd'hui, quand nous entendons le mot rançon, c'est dans le
contexte d'une prise d'otage, il s'agit de payer la somme exigée par les
ravisseurs, seul moyen d'obtenir la libération du prisonnier. Le mot « rançon »
désigne le montant de la somme à verser... Tandis qu'à l'époque du Christ, au
contraire, le mot « rançon » signifiait la
libération, c'est-à-dire la seule chose importante en définitive. Le mot
grec qui a été traduit par rançon (Lutron) est dérivé du verbe Luw) qui signifie « délier, détacher, délivrer…Dieu
est libérateur »
[http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-
vie chretienne/
commentaires-de-marie-noelle-thabut.html]
Rester près de Jésus et porter son message comme l’ont fait Jacques
et Jean, c’est devenir « serviteur » comme le maître, donné à fond,
« jusqu’au bout ». (L’Evangile utilise également le mot
« esclave »). Seuls ceux qui ont vécu et vivent aujourd’hui cela ont
été ou deviennent vraiment « missionnaires ».
Tels
sont mères Teresa, sr Emmanuelle, le P.
Ceyrac et le P. Jacques BERTHIEU, 21 ans missionnaires à Madagascar, martyrisé
le 8 juin 1896, que Benoît XVI canonisera aujourd’hui. Et tant d’autres, consacrés ou laïcs, qui
souvent au prix de leur vie, ont vécu ou vivent l’Evangile et l’ont annoncé ou
l’annoncent sans volonté de dominer ou de coloniser. Tous et chacun d’entre
nous, dans des situations très diverses : parents, éducateurs, enseignants,
catéchistes, animateurs d’Aumônerie ou de parcours ALPHA, membres de Communauté
Nouvelle, mais aussi engagés et bénévoles dans un service caritatif ou auprès
de malades ou personnes âgées, nous avons à vivre en serviteur avec ce
« cocktail missionnaire » fait de respect, bienveillance, accueil,
patience, vigilance et courage, priant sans cesse l’Esprit Saint.
Prions Le les uns
pour les autres ; pour les missionnaires au loin ou tout près de nous, en
particulier pour nos quatre jeunes femmes parties aux quatre coin du monde.
Mgr. Olivier
SCMITTHAEUSLER, vicaire apostolique de Phnom Penh, au Cambodge, s’exprimait
ainsi cette semaine au Synode des évêques à Rome : « Faisons vivre une Eglise qui touche le cœur, qui est
hospitalière, joyeuse et qui prie »
AMEN !
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