vendredi 19 octobre 2012

HOMELIE 28ème Dimanche Ordinaire B. Mc 10,35-45 21.10.2012


HOMELIE 28ème Dimanche Ordinaire B. Mc 10,35-45
21.10.2012

Demande des fils de Zébédée

L’Evangile de ce Dimanche est à la fois pittoresque et bien révélateur. Pittoresque car il met en scène deux disciples qui composaient avec deux autres frères, Pierre et André, le noyau dur des Apôtres de Jésus. Il les a appelés à être témoins de la résurrection de la fille de Jaïre : Mc 5,37 ; de sa Transfiguration : Mc 9,2 ; de ses pleurs sur Jérusalem « qui n’a pas connu le temps où elle a été visité » : Mc 13,3 enfin de son Agonie : Mc 14,33.
« Fils de Zébédée », quelle belle appellation ! Elle vient de l’hébreu « Ze-badyahu » qui signifie « Cadeau de Dieu » ! Et en effet, ne croyons pas trop vite qu’ils aient été plus ambitieux que les autres apôtres qui s’indignèrent de leur démarche. N’ont-ils pas  tout quitté pour suivre Jésus ? Ils avaient pourtant une belle place auprès de leur père Zébédée, patron d’une pêcherie florissante. S’ils demandent à être l’un à droite, l’autre à gauche de Jésus, n’est-ce pas pour rester tout près de Lui ? D’ailleurs, Jésus ne les blâme pas, ni ne se fâche : Il les invite à Le suivre sur le chemin difficile de Sa Passion et de Sa Mort où « Il boira Lui-même la coupe jusqu’à la lie ».
         Jésus livre alors son message essentiel, celui qui nous révèle Dieu tel qu’Il est. « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ». Le mot « rançon » est souvent mal compris. J’emprunte à Marie-Noëlle Thabut le commentaire suivant : « Aujourd'hui, quand nous entendons le mot rançon, c'est dans le contexte d'une prise d'otage, il s'agit de payer la somme exigée par les ravisseurs, seul moyen d'obtenir la libération du prisonnier. Le mot « rançon » désigne le montant de la somme à verser... Tandis qu'à l'époque du Christ, au contraire, le mot « rançon » signifiait la libération, c'est-à-dire la seule chose importante en définitive. Le mot grec qui a été traduit par rançon (Lutron) est dérivé du verbe Luw) qui signifie « délier, détacher, délivrer…Dieu est libérateur »                 
 [http://www.eglise.catholique.fr/foi-et- vie chretienne/
 commentaires-de-marie-noelle-thabut.html]
        
Rester près de Jésus et porter son message comme l’ont fait Jacques et Jean, c’est devenir « serviteur » comme le maître, donné à fond, « jusqu’au bout ». (L’Evangile utilise également le mot « esclave »). Seuls ceux qui ont vécu et vivent aujourd’hui cela ont été ou deviennent vraiment « missionnaires ».
         Tels sont  mères Teresa, sr Emmanuelle, le P. Ceyrac et le P. Jacques BERTHIEU, 21 ans missionnaires à Madagascar, martyrisé le 8 juin 1896, que Benoît XVI canonisera  aujourd’hui. Et tant d’autres, consacrés ou laïcs, qui souvent au prix de leur vie, ont vécu ou vivent l’Evangile et l’ont annoncé ou l’annoncent sans volonté de dominer ou de coloniser. Tous et chacun d’entre nous, dans des situations très diverses : parents, éducateurs, enseignants, catéchistes, animateurs d’Aumônerie ou de parcours ALPHA, membres de Communauté Nouvelle, mais aussi engagés et bénévoles dans un service caritatif ou auprès de malades ou personnes âgées, nous avons à vivre en serviteur avec ce « cocktail missionnaire » fait de respect, bienveillance, accueil, patience, vigilance et courage, priant sans cesse l’Esprit Saint.
         Prions Le les uns pour les autres ; pour les missionnaires au loin ou tout près de nous, en particulier pour nos quatre jeunes femmes parties aux quatre coin du monde.
         Mgr. Olivier SCMITTHAEUSLER, vicaire apostolique de Phnom Penh, au Cambodge, s’exprimait ainsi cette semaine au Synode des évêques à Rome : « Faisons vivre une Eglise qui touche le cœur, qui est hospitalière, joyeuse et qui prie »
        
AMEN !

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