HOMELIE
24ème Dimanche ordinaire B. Mc 8,27-35
16 Septembre 2012
Pour vous, qui suis-je ?
Voilà une question que Jésus pourrait nous poser :
qu’allons-nous Lui répondre, que nous soyons un chrétien déclaré de longue
date, que nous soyons récemment venu à la foi ou que nous nous posions encore
plein de questions à son sujet.
A cette question, Pierre a répondu en
proclamant : « Tu es le Messie ! » Affirmation extraordinaire
et vraie. Personne n’avait osé jusque là dire de Jésus qu’Il était le Messie,
l’Envoyé de Dieu, totalement accordé à Lui parce que rempli de son Esprit. [“Messie” vient de l’hébreu “MassiaH” et
signifie “Oint” de l’huile qui
pénètre la peau pour la protéger ou la guérir. En grec, Messie se dit : “Christos”, Christ.]
Et
pourtant, Jésus va défendre à ses disciples de parler de Lui à personne.
Pourquoi ?
Parce
qu’il ne suffit pas d’affirmer quelque chose : il faut aussi bien la comprendre. Lorsque Jésus annonce “qu’Il
va souffrir beaucoup, qu’il sera rejeté par les anciens, les chefs des prêtres
et les scribes, qu’il sera tué et que trois jours après il ressuscitera”,
alors Pierre se mettra à lui faire de vifs reproches : ce n’est pas ce
destin-là que Pierre avait imaginé pour le Messie. Pour lui, le Messie devait
être un roi glorieux qui triomphera des ennemis, en particulier de l’occupant
romain, et qui rétablira la grandeur de l’ancien royaume de David, manifestant ainsi que
Dieu est plus fort que tous. Tel n’est pas le projet de Dieu. Jésus prend un
chemin qui renonce à toute forme de violence (le pape Benoît XVI l’a rappelé
ces jours-ci) pour apprendre à l’homme la joie et la force d’aimer, plus forts
que la mort elle-même, puisqu’ils conduisent à la résurrection. Pierre
ne comprend pas cela, pas plus que l’expression « ressusciter ». En faisant
des reproches à Jésus, il se met littéralement en travers de son chemin et il
se fait traiter de “Satan” par
Jésus. [“satan” est le mot hébreu
qui signifie : “adversaire”
“ennemi” ; “diabolos” en grec : celui qui se jette “ballo” en travers “dia”, comme la diapositive en travers de la lumière du projecteur].
Et nous ? N’est-ce pas bien difficile de comprendre
cela ? Renoncer à soi, prendre sa croix, suivre…“Trop dur ! Laisse tomber !” Serions nous tenter de dire. Sauf…sauf si l’on désire être avec Celui
qui est bon avec tous, attentif, réconfortant, compatissant avec ceux qui
souffrent, espérant avec les exclus de tout genre. Mais aussi dénonçant
vigoureusement les injustices, démasquant les hypocrisies; et puis, pardonnant ;
très à l’écoute de ceux qui viennent le trouver et posant les bonnes questions
qui les aideront à changer et se libérer : en somme, « Celui qui est le Chemin et
la Vérité et la Vie » Jn 14,6
Alors oui, vivre maintenant avec Lui,
apprendre à regarder comme Il a regardé Marie-Madeleine, m’émerveiller comme
Lui et louer de ce que son Père fait comprendre les choses aux petits, prendre
le tablier de service pour soulager et finalement aimer comme il sait aimer.
Prendre ma croix (pas la sienne qui
serait beaucoup trop lourde pour moi) devient accepter mes contraintes
quotidiennes, [fatigue des transports, ennuis de santé, exigence du travail,
des horaires, des tâches éducatives, des besoins d’argent, des situations de
voisinage …] : bref, tous les
renoncements imposés par l’existence ou librement choisis, parce qu’en mourrant
un peu à moi, je donne vie à d’autres : parents, grands-parents, membres
du secours catholique ou d’autres associations caritatives, catéchistes,
animateurs d’aumônerie, chefs ou cheftaines scouts, animateurs liturgiques et
musiciens, sacristains, et tant d’autres, vous pouvez en témoigner !
Pour moi, qui es-tu Seigneur ?
Celui que j’ai envie de suivre pour mieux vivre avec Toi et faire
que ma vie soit belle avec la tienne : n’est-ce pas ce que Tu nous invites à exprimer ici à la messe en communiant à
Toi ?
AMEN !
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