jeudi 24 janvier 2019

HOMELIE 3ème Dimanche du Temps Ordinaire C – Début Evangile de St Luc - Lc 1, 1-4 ; 4,14-21 27 Janvier 2019


HOMELIE 3ème Dimanche du Temps  Ordinaire  C –
Lc 1, 1-4 ; 4,14-21
27  Janvier 2019

L’Évangile d’aujourd’hui est fait d’un montage scripturaire qu’autorise la liturgie de l’Église : il commence par le chapitre 1 de l’Évangile de St Luc qui est une introduction. Puis il continue par un passage du 4ème chapitre qui introduit le ministère de Jésus et présente le programme de sa mission. Quel est-il ? « Porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ». Lc 4,18-19

         Voilà son programme : toute l’énergie de Jésus et son attention vont être consacrées à le réaliser jusqu’au dernier souffle sur la Croix. Et Luc a bien fait son enquête, rassemblé les éléments auprès de témoins oculaires, qu’il a lui-même vérifiés et non pas comme ces environ 70 évangiles qui ont proliféré plusieurs dizaines d’années voire de siècles par la suite, que l’on remet régulièrement au goût du jour, prétextant que l’Église les avaient cachés. On les a d’ailleurs désignés par apocryphes de  "apokrupto” caché->crypté.  Nos quatre évangiles ont été retenus en raison du sérieux de leur composition et surtout, parce qu’ils ont été accueillis et gardés par toutes les communautés chrétiennes naissantes.

         Ce programme n’a rien d’un programme pour attirer les suffrages. Il est Parole de Dieu, reprise du prophète Isaïe, célébrée à la synagogue dans le contexte de prière hebdomadaire d’un peuple en attente de son Dieu, ce Dieu qui lui a promis depuis très longtemps sa visite en la personne de son Messie. Et voilà que cette prophétie s’accomplit en la personne de Jésus. Elle n’est plus faite de mots, d’idées : elle est une personne, Jésus. C’est de la personne de Jésus qu’aujourd’hui se réclament les chrétiens de toutes les Églises et Communautés, dont la nôtre, de par le monde. Qu’est-ce qui peut bien nous rassembler malgré nos désunions ?

         Écoutée et partagée entre nous, la Parole de Jésus est notre trésor commun que nous n’avons pas fini de découvrir  et de mettre en pratique. Ensemble, elle nous fait avancer vers notre unité au sein de nos familles, de nos communautés et de nos Églises encore séparées.
         Elle nous donne des points de repères solides dans un monde déboussolé, en particulier lorsqu’il oublie et ne tient pas compte des petits, des opprimés de tous genres et des sans voix.
         Elle change notre regard sur les frères et sœurs moins gâtés par la vie et comme l’exprimait si bien St Paul dans la deuxième lecture, elle nous les font découvrir comme les membres de notre Corps. Elle nous conduit, à travers eux, vers Celui qui s’est fait l’un d’entre eux, le Seigneur Lui-même.
         Cette Parole nous aide encore à nous ouvrir aux autres…qui sont « autres » que nous. Et c’est pourquoi je me réjouis de ces moments où nous pourrons nous retrouver dans une ambiance conviviale dans les grandes fêtes liturgiques ou les temps forts paroissiaux.

         Que ces dimanches, où semaines après semaines, nous entendons la Parole de Dieu et pouvons accueillir le Verbe de Dieu, Jésus, qui s’est fait Pain de Vie pour nous nourrir de son Corps, nous réjouissent et nous fortifient pour marcher vers l’unité.

« Ce jour consacré à notre Dieu est un jour de joie : alors, que la joie du Seigneur soit votre rempart ! »

AMEN !

vendredi 18 janvier 2019

HOMELIE 2ème Dimanche du Temps Ordinaire C Les Noces de Cana : cherchez la mariée !– (Jn 2, 1-11) 20 Janvier 2019


HOMELIE 2ème Dimanche du Temps  Ordinaire  C (Jn 2, 1-11)
20  Janvier 2019

Les Noces de Cana : cherchez la mariée !

La première démarche de Jésus lorsqu’il inaugure sa vie publique, c’est de se rendre à des Noces, là où se dessinent les plus grands espoirs d’amour, mais aussi les plus grandes déceptions, là où Il compte bien sanctifier le don réciproque qu’est l’amour conjugal.

Qui est présent à ces Noces ? La « mère de Jésus » qui, dans l’évangile de Jean, n’est jamais appelée Marie ; et elle n’est mentionnée qu’ici et au pied de la Croix. Jésus est invité, avec ses récents disciples. Il y a aussi les serviteurs, le maître du repas et l’époux : mais où donc est la mariée ? Qui d’entre nous parlant du dernier mariage auquel il a été invité n’évoque-t-il pas la mariée ?

Marie, voyant le drame que va provoquer le manque de vin à ces noces, intervient auprès de Jésus. Celui-ci lui répond de façon énigmatique, annonçant que son heure n’est pas encore venue, mais exécute la demande confiante de Marie.

Il va se servir de six jarres de pierre d’environ 100 litres, qui servaient aux rituels de pureté des juifs de son temps, pour marquer sans doute le passage et la continuité de la Nouvelle Alliance qu’il va inaugurer un jour avec cette première Alliance voulue par son Père.
Que dit Jésus ?  « Remplissez… Puisez… Portez … ». Il ne dira rien de plus, discret.

Tout se passe ensuite entre l’époux et le maître du repas  qui s’étonne qu’il ait gardé le bon vin après que les gens aient bien bu. Aucun émerveillement de sa part, pas plus que d’enquête pour savoir d’où venait ce vin. Les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé les 600 litres ! Mais cela n’a pas échappé également à d’autres témoins : ce sont les disciples. Ils ont vu cet évènement comme un signe : ils croient en Lui.

Ces noces de Cana sont donc le premier miracle/signe de Jésus. Il inaugure toute Sa vie et  Ses paroles, bref, l’Evangile. Notre réponse en est la foi/confiance en Lui et c’est elle qui nous fait grandir et vivre.

Ce repas de Noces n’annonce-t-il pas encore d’autres Noces qui nous concernent tout autant ?
Celui des Noces de la Nouvelle Alliance, annoncées  par le prophète Isaïe dans notre première lecture d’aujourd’hui. Je cite : « Toi (Jérusalem), tu seras appelée "Ma Préférence", cette terre se nommera "L’Épousée". Car le Seigneur t’a préférée et cette terre deviendra "L’Épousée" … Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu » Is 62,4-5.

En effet, quand l’heure sera venue, le Fils de Dieu épousera la “mariée” (la voilà !), l’humanité en la personne de ceux  qui croiront en Lui, ses disciples. Ils deviendront en même temps les enfants de la mère de  Jésus, au pied de la Croix, mais aussi, Marie, mère de l’Église.

Notre Eucharistie, où le vin cette fois-ci est changé en son sang, fait mémoire de ces Noces avec son Église et nous y participons en mettant notre foi dans ce signe actuel qu’est la communion au Corps du Christ et en essayant de le suivre tous les jours.

En cette semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, prions pour qu’un jour nous puissions partager la même Eucharistie avec tous nos frères et sœurs chrétiens.


AMEN !

jeudi 10 janvier 2019

HOMELIE BAPTÊME de JESUS – Lc 3,15-16.21-22. 13 Janvier 2019


HOMELIE BAPTÊME de JESUS – Lc 3,15-16.21-22.
13 Janvier 2019

Le Temps de Noël s’achève par la célébration d’une nouvelle Épiphanie, 30 ans après la manifestation aux mages que nous avons célébrée dimanche dernier, celle du BAPTÊME de Jésus. Pourquoi Jésus demande-t-il le Baptême, Lui qui n’a pas besoin de conversion ? C’est parce qu’Il a voulu non seulement prendre notre condition humaine, mais aussi se montrer solidaire avec l’humanité pécheresse qui, à l’appel de Jean-Baptiste, vient se purifier dans un baptême d’eau.
         C’est alors qu’Il prie que le ciel s’ouvre et il se produit une nouvelle manifestation : celle de Dieu qui se révèle Trinité : Jésus est  au centre, Fils engendré par le Père : Celui-ci fait entendre sa voix, et  l’Esprit-Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descend sur Jésus et lui confère l’onction qui fait de Jésus le Messie, “Machiah”, en hébreu,  ;  Christos, en grec.   

Ce Jésus- Messie vient nous introduire dans la vie trinitaire
« Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu » v.16
Traduisons : Lui vous immergera …plongera dans les eaux de la mort pour que vous émergiez et receviez l’Esprit-Saint, mot à mot, le “souffle sacré” le “pneuma aguion”,
         Mais aussi le feu ! De quel feu s’agit-il ? A quel autre moment l’Esprit-Saint se manifestera-t-Il avec le feu ? A Pentecôte, bien sûr, sous forme de langues de feu. Il s’agit bien d’un feu sacré qui réchauffe notre monde et lui fait goûter la joie et la chaleur d’aimer, de partager, de vivre pleinement.

         « Élève la voix » (proclamait Isaïe au peuple découragé par les divisions et les luttes au retour d’Exil, 1ère lecture) « ne crains pas. Dis aux villes de Juda : “Voici votre Dieu !  Voici le Seigneur Dieu” »
         Paul a goûté à cette venue de notre Dieu en la personne de Jésus et il rappelle son bienveillant dessein à notre égard. « Car [Jésus] s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien… » « Par le bain du Baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit-Saint. »
        
         Prenons-nous bien conscience de notre Baptême ?
Le Baptême a inauguré en nous la mort du vieil homme et la naissance de l’homme nouveau :  Ep 4,20-24 « Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris le Christ, si du moins vous l'avez reçu dans une prédication et un enseignement conformes à la vérité qui est en Jésus,  à savoir qu'il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement  et revêtir l'Homme nouveau, qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. »
Renouvelés par l’Esprit-Saint, il ouvre en nous le chemin d’une intimité qui n’aura de cesse de grandir à toutes les étapes de notre histoire dans la mesure où nous vivrons cette promesse de Dieu Lui-même : « C’est toi mon enfant bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. »
         Rendons grâce  pour tout ce que notre baptême a permis en nous jusqu’à maintenant et tout simplement, pour le fait d’être là ce matin, unis entre baptisés, cherchant à mieux connaître et à mieux faire Corps avec le Fils bien-aimé par excellence : Il ne garde pas jalousement sa filiation mais nous la fait partager.
A propos, connaissez-vous la date de votre Baptême ? Le pape François, cette semaine nous a invité à la retrouver et à célébrer son anniversaire : bonne et sainte idée, pas vrai ?

AMEN !

jeudi 3 janvier 2019

HOMELIE de l’EPIPHANIE Année C - Mt 2,1-12 6 Janvier 2019


HOMELIE de l’EPIPHANIE Année C - Mt 2,1-12
6 Janvier 2019

EPIPHANIE:  “Action de se montrer, manifestation”

Dans la 2ème  Lecture de ce dimanche, Paul parle d’un “mystère” que Dieu nous a révélé par grâce : « Ce mystère, c’est que tous les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » Ep 3,5

Aujourd’hui encore, cette parole de Paul est pleine d’actualité : mais comment annoncer l’Évangile à tous ?

Pour le faire, il faut plusieurs dispositions. Regardons nos mages.
1 - Ce sont des païens en quête de vérité et  qui se mettent en route. Mais leur recherche, si noble soit-elle, ne leur permet pas de trouver ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin des Écritures. Elles désignent ce roi.
Ainsi, pour annoncer l’Évangile, il faut d’abord bien connaître l’Évangile et les Écritures que nous avons reçus en “héritage”. De nombreux ouvrages très accessibles sont disponibles aujourd’hui. Des groupes nombreux les étudient et bien des réunions sont introduites par une de leur page.

2 - Connaître les Écritures ne conduit pas nécessairement à celui qu’elles désignent. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, les prêtres du Temple et les scribes qui les lisent et les interprètent, ne bougent pas. Il faut également  se mettre en route, par la foi, pour aller jusqu’à Jésus.
Les mages, bien que païens, se sont donc mis en route et il leur est manifesté, qui est ce roi, objet de leur recherche : c’est l’Épiphanie de Dieu. Ils ne s’y attendaient sans doute pas, tant Jésus était né dans de si pauvres conditions, mais: ils ont accepté l’étrangeté, pour un roi, d’être si humble et ils lui ont manifesté leur reconnaissance par leurs présents. 
Pour annoncer l’Évangile à tous, il ne faut pas avoir de préjugés qui empêchent de rencontrer les autres différents de nous. 

3 - Après la découverte du Roi de l’univers, les mages sont repartis par un autre chemin, rejetant celui d’un Hérode que la soif de pouvoir et la corruption ont conduit aux crimes les plus odieux jusque dans sa propre famille : n’a-t-il pas fait mettre à mort trois de ses fils et sa femme préférée ? Ils ont tenu compte des conditions politiques du monde de leur temps.
Pour évangéliser, il faut être présent d’une façon ou d’une autre, dans le monde d’aujourd’hui, en le regardant avec bienveillance, mais en dénonçant toute forme de mensonge sur la réalité. N’avons-nous pas de grands défis à relever pour que notre monde soit plus humain : justice et partage ; respect de la création et de la vie, depuis ses débuts jusqu’à sa fin. Proposer aux jeunes générations un avenir qui ait du sens et de la joie, même dans les efforts ou les épreuves, jusqu’au-delà de la mort. Nous ne pouvons rester sur la touche : Il faut chercher et proposer des modes de vie sains et respectueux et donc rejeter certains autres qui corrompent et détruisent notre humanité.

Enfin, nous n’évangéliserons jamais sans le Seigneur et l’Esprit qu’Il nous a promis. Par la prière et par la vie sacramentelle, faisant corps avec le Christ, nous pourrons inviter ceux qui ne le connaissent pas à nous rejoindre pour avoir part à la promesse et être rassemblés auprès de Dieu dans le même bonheur d’aimer qui ne finit pas, comme l’annonçait Isaïe à Jérusalem dans la 1ére Lecture de ce jour.

Bonne année évangélique  avec l’Esprit qui nous précède et nous rend heureux de partager le merveilleux dessein de Dieu révélé dès sa venue dans notre monde aux mages païens de son temps. Ne désire-t-Il pas le révéler aux “païens” d’aujourd’hui ? Ne veut-t-Il pas le faire avec nous ? Rendons-Lui grâces de nous associer à son dessein bienveillant.

AMEN !