mercredi 29 janvier 2025

HOMÉLIE de LA PRÉSENTATION de Jésus au TEMPLE: Lc 2,22-40 - 2 Février 2025.

 

HOMÉLIE de LA PRÉSENTATION de Jésus au TEMPLE

Lc 2,22-40 - 2 Février 2025.

 

Dans ce récit de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, deux belles figures nous sont aussi présentées: celle de Syméon et celle d’Anne.

Anne, de l’hébreu : « Hannah » qui signifie : “la grâce, le don de Dieu”. Elle “ était fort avancée en âge” : 84 ans = 7x12 ! Les deux chiffres sacrés, 7 (4+3) et 12 (4x3), très fréquents pour exprimer le chiffre 3 pour ce qui concerne Dieu :  : sa Création, son peuple, son Église…. Le chiffre 4 (comme les 4 points cardinaux permettant de s’orienter): ce qui concerne l’humanité. C’est une femme donc que le temps a accomplie en Dieu et elle est prophète

Syméon : de l’hébreu « Shim‘ôn » qui signifie : “Dieu a entendu”. C’est un homme juste et religieux et surtout baigné dans l’Esprit Saint… déjà ! (Oui, Il agissait dans la Première Alliance sous la désignation du "souffle de Dieu"

D’abord : L’Esprit Saint était sur lui”, expression qui dans la Bible désigne un prophète. Ensuite : “Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ [le Messie] du Seigneur” (C’est sans doute pour cela que la tradition en a fait un vieillard, en fin de vie, lui aussi accompli dans le temps de Dieu). Enfin : “Il vint au Temple par [poussé] l’Esprit

C’est alors qu’au moment où Marie et Joseph, en membres à part entière du peuple choisi par Dieu, se conformaient à l’acte rituel de “présentation” du premier-né, que Syméon reçoit comme un cadeau, un don, une grâce tant attendue, l’enfant dans ses bras et il bénit Dieu. Que dit-il ?  “Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole…”

Ce qui est admirable dans cet homme, Syméon, c’est qu’il a cru, dur comme fer, jusqu’au bout, que ce que lui avait fait savoir Dieu, son Maître, par son Esprit Saint, se réaliserait.

En cela, il est pour nous le témoin de la fidélité patiente, avec ses ombres et ses lumières, ses lenteurs et passages à vide, mais aussi ses jours d’espérance en Dieu, toujours fidèle à ce qu’Il dit. Syméon vit dans le temps de Dieu. Il est témoin de sa lumière, qui tantôt éclaire toute une vie, comme ce jour-là au Temple de Jérusalem. N’avons-nous pas déjà vécu des moments forts de certitude, de bonheur, d’une présence de Dieu qui éclaire les décisions que nous avons à prendre et nous en donne l’énergie ? Tantôt cette lumière se fait discrète : tantôt comme un repère quand on ne sait plus trop que faire avec un enfant, un conjoint, un collègue de travail ou un voisin. Alors, Tenir !

Dieu est entré dans le temps avec Jésus. Il marche au rythme du temps des hommes. L’Évangile d’aujourd’hui nous le rappelle : “Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes” ce même Jésus ressuscité laissera cette dernière parole à ses Apôtres : “Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps” (Mt 28,20). Dieu avec nous : Il l’a été hier ; Il le sera demain. Il l’est aujourd’hui.

ü  C’est aussi la 29ème journée mondiale de la "Vie consacrée” : de celles et de ceux qui ont répondu à un appel personnel de Dieu. Ils sont du peuple de Dieu et pour ce peuple. Par leur vie, ils signifient que Dieu peut combler entièrement et joyeusement une vie de femme ou d’homme. Comme Syméon, comme Anne, ils sont témoins privilégiés de la fidélité de Dieu et de la fidélité à Dieu.

 

ü  Enfin, Fête de la Lumière, c’est aussi la Fête du mouvement “Foi et Lumière” mouvement fondé où les handicapés, leurs familles  et  leurs amis se réunissent régulièrement pour échanger et prier, vivre des moments forts et très fraternels.

Dieu est là avec nous. Comme Syméon, à nous de vivre le temps de Dieu : de vivre avec Lui le “Maintenant”.  Ce beau mot de notre langue française recèle une attitude fondamentale de foi. Maintenant écrivez-le avec un trait d’union : “Main-tenant”…“tenant la main !”  Le geste de Pierre qui s’enfonce dans les eaux  et qui saisit la main que Jésus lui tend (Mt 14,31).

Saurons-nous prendre la main que Dieu nous tend chaque jour ? N’est-ce pas cela “croire” ?

AMEN !

mercredi 22 janvier 2025

HOMÉLIE 3ème Dimanche Ordinaire C – Lc 1, 1-4; 4, 14-21 - 23 Janvier 2025

 

HOMÉLIE 3ème Dimanche du Temps Ordinaire  C

26 Janvier 2025 - Lc 1,1-4 ; 4,14-21

Dieu a parlé, et ceux qui l’ont écouté ont retenu ses Paroles et les ont écrites dans des livres pour que tous ceux qui le voulaient puissent écouter à leur tour ce que Dieu avait dit. C’est pour cela, comme nous l’avons entendu dans la 1ère Lecture de cette messe, qu’environ 500 ans avant Jésus-Christ, les gens se sont rassemblés pour écouter la lecture que le prêtre juif Esdras, monté sur une tribune, leur a faite « depuis le lever du jour jusqu’à midi » ! Il fallait qu’ils aient soif de cette Parole de Dieu exprimée dans la Torah, les cinq premiers livres de nos Bibles ! On leur donnait des explications pour bien comprendre le sens de cette Parole et ils pleuraient, pas simplement d’émotion, mais peut-être parce qu’ils ne se sentaient pas à la hauteur de ce qu’ils entendaient, ou parce qu’ils prenaient conscience du décalage qui s’était creusé avec Dieu. C’est pourquoi le prêtre Esdras leur donne un ordre : « Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » Puis ils se mirent à festoyer car ce jour était « consacré au Seigneur »

Plus tard, les disciples de Jésus et leurs amis ont à leur tour voulu faire le récit de ce que Jésus avait fait et dit lorsqu’Il était avec eux. L’un d’entre eux, païen grec, médecin semble-t-il, récemment converti, Luc, en prenant moult précautions, décida d’écrire un livre qu’il a adressé à « Théophile ». Qui est Théophile ? Théophile, en grec, veut dire : « Aimé de Dieu » ou »qui aime Dieu ». Il a peut-être existé, mais ne sommes-nous pas tous « aimés de Dieu » ? Ou « qui aimons Dieu » ?  Sinon, serions-nous là pour écouter sa Parole et Le rencontrer dans la prière et le pain partagé ?

Dieu a parlé et ses paroles et messages sont maintenant rassemblés dans un livre, qui est en fait une bibliothèque de livres, que l’on appelle la « Bible ». Et c’est ce que les chrétiens, catholiques, orthodoxes, protestants, évangéliques, ont en commun, avec, depuis quelque temps, une traduction commune que l’on trouve dans la« Traduction

Œcuménique de la Bible » (TOB), que je vous recommande avec ses notes excellentes, faites ensemble.

Mais les textes de cette Bible ne sont pas que des mots, des phrases : ils sont Dieu qui continue de nous parler.

Lorsque Jésus, dans la synagogue de Nazareth, a ouvert le livre et a lu les paroles du prophète Isaïe, que dit-il ? « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre » Et pourtant, ce passage avait été écrit des siècles avant !

Voilà que Dieu parle, aujourd’hui, et ce qu’Il a dit à son prophète Isaïe se réalise aujourd’hui ! Que dit ce passage ? Il annonce une Bonne Nouvelle : c’est la libération de tous ceux qui sont en souffrance : les pauvres, les captifs de tout genre, les aveugles, les opprimés … ; il annonce une année favorable accordée par le Seigneur. Dieu avait demandé, en effet, au peuple juif de décréter, tous les 50 ans, une « année favorable », un jubilé, qui était annoncé par une corne de bouc que l’on appelait « yobel », d’où son nom. Et tous ceux qui avaient acquis des champs, des maisons les rendaient à leurs anciens propriétaires et s’ils avaient des esclaves, ils les libéraient pour qu’il n’y ait plus de pauvres et de malheureux. C’est dans le livre du Lévitique.

« Aujourd’hui ! » - Vous avez entendu ? La Parole de Jésus va-t-elle s’accomplir ? Oh, bien sûr, on ne peut pas régler tous les problèmes et les tragédies que vivent tant de gens, mais là où nous sommes, là où Dieu nous a mis, quelles ont les paroles, les gestes, les démarches que nous pouvons faire pour apporter cette libération dont parlait Isaïe et que Jésus a annoncée ?

La Parole de Dieu et particulièrement celle de l’Évangile, que nous avons, chrétiens, en commun, est là pour nous éclairer. Elle change notre regard sur les frères et sœurs moins gâtés par la vie et comme l’exprimait si bien St Paul dans la deuxième lecture, elle nous les fait découvrir comme les membres de notre Corps. Elle nous conduit, à travers eux, vers Celui qui s’est fait l’un d’entre eux, le Seigneur Lui-même.

         Après avoir écouté comme chaque  dimanche la Parole de Dieu, que « Ce jour consacré à notre Dieu soit un jour de joie : et que la joie du Seigneur soit votre rempart ! »

AMEN !

mercredi 15 janvier 2025

HOMÉLIE 2ème Dimanche Ordinaire C – Les Noces de Cana (Jn 2, 1-11) - 19 Janvier 2025

 

HOMÉLIE 2ème Dimanche Ordinaire  C – 19 Janvier 2025

Les Noces de Cana (Jn 2, 1-11)

Frères et sœurs, le récit des Noces de Cana, que beaucoup de fiancés choisissent pour leur mariage, nous est proposé ce dimanche. Et il est facile de les comprendre, car si, au début de la Création, Dieu créa l’Humain, l’Adam, "à son image et à sa ressemblance" (Gn 1,6), Il a déposé au fond de leur cœur un désir et une capacité d’aimer qui sont semblables au Sien. Les noces humaines ne sont-elles pas la plus haute expression de cet Amour qui conduit au vrai bonheur et qui donne la Vie ? Si Jésus a choisi de se rendre à Cana pour ces noces et d’y faire  son premier signe, ne serait-ce pas pour le signifier aussi ?

Et pourtant, ce récit peut soulever quelques difficultés de compréhension.

Tout d’abord, au constat du manque de vin que lui adresse sa mère, Jésus répond d’une manière qui peut nous choquer : mot à mot : « Femme, quoi à moi et à toi ? ». Femme : Il appellera ainsi sa mère du haut de la Croix : « Femme, voici ton fils » désignant le disciple bien-aimé à côté d’elle (Jean 19, 26). Outre que c’est un usage courant dans les peuples méditerranéens ("mujér !" en Espagne, qui est le pendant d’"hombre !"), il n’y a rien d’offensant ou de méprisant, mais au contraire un appel à la femme et à sa capacité d’être mère, de concevoir, d’enfanter et de donner vie. « Quoi à toi et à moi ? » Non pas un étonnement du Christ ou une fin de non-recevoir, qui seraient contredits par ce qu’Il va faire par la suite, mais plutôt une question qu’Il adresse à sa mère pour qu’elle découvre le sens de ce qu’Il va faire, alors même que « son heure n’est pas encore venue ». Quand viendra-t-elle, en effet, cette heure ? « Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde à son Père… » (Jean 13,1). Suivent le lavement des pieds et la Sainte Cène (que Jean ne raconte pas) où Jésus prend une coupe de vin et déclare : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour vous… » (Matthieu 26,27). Ce signe, non plus l’eau changée en vin, mais le vin changé en son sang, sera concrétisé, une fois pour toutes, sur la Croix, le lendemain, et la mère de Jésus sera là, entrant avec souffrance dans le «Grand  Mystère de la Foi ». Le texte liturgique de ce dimanche omet le début du verset, qui pourtant oriente vers le sens du récit. « Et le troisième jour, il y eut des noces… » Trois jours après la promesse faite à Nathanaël : « Tu verras des choses bien plus grandes… » (Jean 1, 50). C’est le commencement des signes qui s’achèveront par le grand signe de la Résurrection, trois jours après “l’heure” de Jésus. A la question de Jésus, sa mère répond: « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Mais sait-elle à ce moment même ce qu’il va faire et s’il va le faire ? Acte de foi-confiance totale.

S’enclenche alors une activité intense : Jésus commande, fait puiser environ 600 litres d’eau. Il y a 6 jarres en pierre pour les ablutions rituelles des juifs ; elles sont non-manœuvrables ; il semble qu’elles aient été là, vides, donc non utilisées, comme si les rites de la Première Alliance avaient été abandonnés. Mais Jésus s’en sert pour marquer la continuité de la Nouvelle Alliance, qu’Il inaugure, avec cette première Alliance voulue par son Père et qui a façonné pendant des siècles son peuple. « Remplissez » « Puisez…Portez … ». Il ne dira rien de plus, discret. Tout se passe ensuite entre l’époux et le maître du repas  qui s’étonne qu’il ait gardé le bon vin après que les gens aient bien bu. Aucun émerveillement de sa part, pas plus que d’enquête pour savoir d’où venait ce vin. Mais cela n’a pas échappé à d’autres témoins : ce sont les disciples. Ils ont vu le signe : ils rejoignent la mère de Jésus et croient en Lui.

Mais, n’y a-t-il pas autre chose d’étonnant dans ce récit de noces : où est donc la mariée ? Et si nous y regardions de plus près ? Qui est mentionné à ces Noces ? La « mère de Jésus » (qui, dans l’évangile de Jean, n’est jamais appelée Marie et qui n’apparaîtra qu’ici et au pied de la Croix) ;  Jésus, accompagné de ses tous nouveaux disciples. Il y a aussi les serviteurs, le maître du repas et l’époux ; pas de mariée ! Où la trouverons-nous ?  

Ce repas de Noces, annonce un autre repas : celui des Noces de la Nouvelle Alliance, évoquée ci-dessus, quand l’heure sera venue où le Fils de Dieu, en donnant sa vie, épousera la “mariée” (la voilà !), l’humanité en la personne de ceux  qui croiront en Lui, ses disciples.

Notre Eucharistie, où le vin cette fois-ci est changé en son sang, fait mémoire de ces Noces avec son Église et nous y participons en mettant notre foi dans ce signe actuel qu’est la communion au Corps du Christ et en essayant de le suivre tous les jours.

En cette semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, prions pour qu’un jour nous puissions partager la même Eucharistie avec tous nos frères et sœurs chrétiens.

AMEN !