jeudi 14 novembre 2024

HOMÉLIE 33ème Dimanche Temps Ordinaire B." Fin du monde ou fin d’un monde ? " Mc 13, 24-32 - 17 Novembre 2024.

 

HOMÉLIE 33ème Dimanche Temps Ordinaire B. Mc 13, 24-32

17 Novembre 2024.

 

Fin du monde ou fin d’un monde ?

 

En cette fin d’année liturgique, l’Évangile nous présente un scénario de fin du monde qui sera quelque chose de terrible, d’apocalyptique. L’image populaire en a fait un évènement effroyable qui s’abattra sur la terre, empruntant au livre de l’Apocalypse et aux apocalypses bibliques, des images fantastiques, épouvantables, que l’on a modernisées et que les informations nombreuses qui nous sont données aujourd’hui développent à l’envie jusqu’à prédire une guerre atomique, en plus des tornades, des inondations, des tremblements de terre, des épidémies meurtrières, des dérèglements climatiques provoquant des incendies comme en Californie ou des pluies diluviennes comme ce dernier mois en Espagne, du côté de Valence et dans bien d’autres pays du monde : que d’images qui font peur !

Que dit Jésus à ses disciples ? Il utilise Lui aussi les images de son temps : Il annonce une terrible détresse, suivie des astres comme le soleil et la lune, considérés à l’époque comme des divinités païennes, qui perdent leur éclat ; les étoiles qui tombent du ciel… Il ne faut pas prendre ces images au pied de la lettre. Mais Il prend le terme d’Apocalypse dans son sens original : du grec : apocalupsis,  apokaluyis: action d’enlever ce qui cache,  enlever le voile, dévoiler, révéler. Il révèle tout simplement  la victoire de Dieu sur les forces du mal et en particulier sur l’idolâtrie païenne ; la fin du vieux monde et l’avènement d’un monde nouveau.  Non pas fin du monde, mais fin d’un monde.

Comment continue-t-Il de présenter cette fin d’un monde ? De façon très différente. Il parle de sa “venue”. Ce sera un grand moment de lumière et de joie. Celui qui a donné sa vie pour tous les hommes viendra sur les “nuées”, c'est-à-dire là où se trouve notre Père des Cieux. Il fait référence à une vision du prophète Daniel : « Je regardais dans les visions de la nuit, et voici qu’avec les nuées du ciel venait comme un Fils d’Homme… » (Dn 7, 13-14) ; le « ciel », c’est le “monde de Dieu”, où tous les gens s’aiment, parce que tous sont devenus comme Lui. Alors par sa puissance, Jésus, le “Fils de l’Homme”, détruira toutes les injustices; Il dénoncera tous les mensonges et fera la vérité sur tous ; Il ne laissera plus de place à l’égoïsme, à la haine, mais toute la place sera faite à l’amour vrai, au partage, au respect de la dignité de chacun,  à l’union entre tous.  

         Si Jésus annonce un événement heureux et définitif, Il nous invite également à l’anticiper pour mieux l’accueillir quand il se produira. Nous ne savons ni le jour ni l’heure de sa venue: seul le Père la connait et Jésus nous demande de Lui faire confiance, mais nous pouvons nous y préparer dès maintenant. Sa Parole éclaire déjà notre vie mieux qu’un soleil. En la mettant en pratique, c’est déjà Lui et son Père que nous accueillons : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. » Jn 14,22.

 En ce Dimanche de l’année, le Secours Catholique nous invite de façon pressante au partage avec ceux plus démunis.  Comment répondre à cet appel urgent aujourd’hui puisque l’on a recensé plus de 10 Millions de pauvres dans notre pays et plus d’un milliard dans le monde entier ? Nous ne pouvons rester  insensibles et indifférents, craintifs sur notre propre avenir particulièrement en ce temps d’incertitude économique.

Nous, les baptisés, marqués par la Croix de l’amour du Christ et qui écoutons et retenons sa Parole, nous savons que son retour est aussi sûr que, lorsque les branches du figuier deviennent tendres et que les feuilles sortent, c’est bientôt l’été et que Ses Paroles ne passeront pas.

Enfin, quand nous constaterons que  la justice, la vérité et la bonté grandissent dans notre cœur et notre intelligence, alors nous saurons que Jésus, “le Fils de l’Homme” est proche, à notre porte. Ce sera un grand bonheur : nous n’aurons vraiment pas peur !

          AMEN !

mercredi 6 novembre 2024

HOMÉLIE 32ème Dimanche du Temps Ordinaire B. "Les veuves de la Première et la Nouvelle Alliance" Mc 12, 38-44 - 10 Novembre 2024

 

HOMÉLIE 32ème Dimanche du Temps Ordinaire B. Mc  12, 38-44

10 Novembre 2024

« Les veuves de la Première et la Nouvelle Alliance »

L’Évangile de ce dimanche  nous présente deux séquences aux personnages bien opposés. D’une part, les scribes, plein de vanité et d’hypocrisie et une pauvre veuve effacée et généreuse. Pourquoi Jésus s’intéresse-t-Il davantage à cette pauvre veuve ?

Au temps de Jésus, une veuve était dans une très grande précarité. Femme dans un monde plutôt masculin, elle était privée de la protection de son mari et de ce fait ne disposait pas de ressources propres ni d’assistance. Elle faisait partie des trois catégories de pauvres que la Bible mentionne tout au long de ses livres : l’orphelin, l’étranger et la veuve. La Loi juive, la Torah, prescrit plusieurs mesures en leur faveur : « Tu ne prendras pas en gage le vêtement d’une veuve » « Tu leur laisseras les épis de blés que tu n’auras pas moissonnés » « « Tu leur laisseras les olives que tu n’auras pas ramassées » « Tu leur laisseras quelques grappes sur la vigne que tu auras vendangée » (Dt 24, 17-22).

Jésus observe donc la foule qui vient apporter ses offrandes au Trésor du Temple. Les riches mettent des grosses sommes : c’est alors, dit-on, que l’on sonnait la trompette pour que les fidèles reconnaissent, admirent et imitent éventuellement ces généreux donateurs. La « pauvre veuve » ne dépose que deux piécettes (un quadrant, le 1/64ème  d’une journée de travail, autrement dit, pas grand-chose, de fait). Mais pour Jésus, il en va autrement !

« Amen, je vous le dis :… » Parole solennelle, qui va en étonner plus d’un, à commencer peut-être par les disciples. « …cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde ! » Pourquoi ? « … car tous, ils ont pris sur leur “périsseuntos : perisseuntoV[mot à mot : “ce qu’ils ont en plus autour d’eux”], leur superflu, ce qui ne leur est pas nécessaire. « …mais elle, de son indigence (de son manque), elle jeta toute sa subsistance bion (vie, ressources pour vivre) »

Jésus s’émerveille de cette pauvre veuve. Il nous invite à voir au-delà du visible, particulièrement, à ce qui est à l’œuvre dans un cœur capable de donner.

La 1ère lecture de ce dimanche (1R 17, 10-16) nous présente également une veuve de Sarepta, au Liban actuel. Celle-ci offre au prophète Élie tout ce qui lui reste de nourriture représentant quelques heures à vivre avec son fils. Elle fait confiance au prophète et, à travers lui, à Dieu.

Ces veuves ont su découvrir, sans doute avec l’épreuve de leur deuil, qu’elles n’avaient plus d’autre appui que Dieu seul. Par leurs gestes, elles révèlent où est leur vrai trésor. Jésus ne s’y trompe pas, Lui qui quelque temps après fera la même démarche en donnant sur la Croix tout ce qu’Il a pour vivre, sa vie d’homme.

Le Christ attire donc notre attention sur les dispositions de cœur de ces deux veuves. Malgré leur indigence profonde, elles ont su faire pour Élie et pour Dieu une folie en se remettant à eux pour leur avenir. Aussi démunies qu’elles pouvaient l’être, elles ont fait de leur pauvreté un don.

         Nous pourrions,  nous aussi nous sentir par moments démunis, non pas simplement de biens ou d’argent, mais de moyens et d’atouts pour faire route dans la vie ; démunis peut-être aussi de santé ou de grâce physique ; ou encore démunis d’appuis ou d’amitiés. Ces manques pourraient  nous conduire à nous déprécier à nos yeux et aux yeux des autres. Alors, à la suite du Christ, sachons reconnaître nos pauvretés et les présenter au Seigneur,  pour sans tarder, se mettre au service des autres et de Son Royaume, tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit et nous aime.

Que la célébration de cette Eucharistie où le Christ une nouvelle fois se livre à nous, nous aide à voir ce qui est discret, petit aux yeux du monde mais si grand au regard de Dieu. Qu’Il nous donne, par son Esprit Saint, le courage et la grâce de Le suivre.   

AMEN !

mardi 29 octobre 2024

HOMÉLIE TOUSSAINT. Les Béatitudes (Mt 5, 1-12a) - Vendredi 1er Novembre 2024.

 

HOMÉLIE TOUSSAINT. Les Béatitudes (Mt 5, 1-12a)

Vendredi 1er Novembre 2024.

 

« Heureux ! » Quel défi lancé au bon sens commun par chaque béatitude! « Heureux les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, les affamés de justice, les miséricordieux… » C’est tout le contraire qui est proposé par la culture ambiante ! Oui, mais "Heureux" dans la Bible veut dire : "Bravo, félicitations: tu as tout compris ! " et même, en hébreu, ashsreï , peut se traduire par "en marche", car ce mot évoque la rectitude de l’homme qui marche sur une route qui va droit vers Dieu ! (note dans la Bible traduite par André Chouraqui)

Il convient bien sûr de ne pas faire de fausse interprétation sur ces béatitudes et tout d’abord, de les traduire correctement. Pauvre n’est pas opposé à riche, mais à orgueilleux (Pauvre de cœur, mot à mot : « petit de souffle » [pneuma et non cardia, est-il écrit dans l’original grec] c'est-à-dire gonflé de soi-même, et donc il y a de la place pour les autres… et pour Dieu ! Toutes les autres béatitudes en découlent et elle est au présent. Prenons quelques-unes de ces Béatitudes.

Ainsi,  "Heureux ceux qui pleurent ! "Mot à mot : Heureux ceux qui sont en deuil”. Car ils vivent un manque profond de l’absence de celui ou celle qui est décédé, et ce manque les rend aptes à chercher et accueillir ce qui les comblera définitivement : “Ils seront consolés” “Paraclèthèsountaï”. Ce mot est formé à partir du verbe Parakaleo qui signifie "appelé à côté de…" et qui dans l’Évangile de St Jean désigne le Paraclet c’est-à-dire  l’Esprit-Saint Lui-même, l’avocat, le consolateur (Jn 14, 16.26). Il s’agit d’une véritable promesse théologale, divine, où Dieu s’engage à être présent à nos côtés dans l’épreuve du deuil, bien au-delà de ce que nous aurions pu attendre.

Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ! Il ne s’agit pas tant de la justice au sens habituel du mot, (qui est régie par des lois pas toujours justes ou mal adaptées) mais d’être  “ajusté à Dieu” ; ceux qui cherchent à comprendre et faire sa volonté, car ils constatent que bien souvent elle n’est pas respectée : nous la demandons en priant le  Notre Père.

Heureux les miséricordieux ! “Eléèmones, qui a donné en français aumône ; aumônier des hôpitaux, des galères…bref les miséricordieux sont ceux qui, comme Dieu, compatissent à la détresse de ceux qui endurent des manques essentiels.

Heureux les cœurs purs ! Littéralement : Purs [catharoï] de cœur” qui ne sont pas doubles ; qui n’ont qu’un seul comportement avec Dieu comme avec les autres. Nets. “Que votre parole soit oui, oui ! non, non ! Tout le reste vient du mauvais” Mt 5, 37. Il y a tant de mensonges autour de nous, colportés sur les réseaux sociaux, certains médias, publicité, quand ce n’est pas au cœur de nos familles, de nos entreprises ou  des institutions.

Voilà donc pour quelques-unes de ces Béatitudes traduites au plus près du texte grec d’origine. Elles relèvent toutes d’une même disposition : celle de la reconnaissance d’un manque

Mais elles peuvent aussi nous effrayer par leurs exigences.

C’est là que les saints nous sont d’un grand secours à condition de ne pas les prendre d’abord comme des héros, mais comme des femmes et des hommes de foi qui ont fait confiance en écoutant et suivant leur maître et Seigneur Jésus. Un jour ou petit à petit, ils ont été touchés par une parole du Christ et ils ont découvert qui était le Père dont parlait si souvent Jésus. Un Père passionnément amoureux des hommes et qui désire que chacun devienne son enfant comme nous le rappelait St Jean dans la deuxième lecture de cette fête. Bien sûr, le Père compte sur notre concours et ne fait rien sans nous : c’est une question d’amour respectueux. La multitude de ces hommes et de ces femmes que nous dévoilait l’Apocalypse a donc écouté le Fils et mis en œuvre une des béatitudes en l’accomplissant jusqu’au bout. Ils ont pris conscience de leurs manques ; ils ont su qu’ils ne pourraient être heureux tout seul ; que le Seigneur vient les sauver, les libérer de leurs enfermements, péché d’origine, s’il en est un ! C’est en nous engageant sur ce chemin de bonheur que l’Esprit de Dieu transforme notre cœur en venant l’habiter et en combattant avec nous contre les forces du mal. Jésus n’a-t-Il pas illustré Lui-même ces Béatitudes tout au long de sa vie ?

En Communion avec Lui et avec tous les saints et bienheureux, choisissons l’une des béatitudes et familiarisons-nous avec l’un ou l’autre de ces aînés en le prenant comme “parrain” ou “marraine”, mais également comme intercesseur, actif auprès du Père dans cette immense Communion des Saints que nous proclamons chaque Dimanche dans notre Credo.

Rendons grâce au Seigneur pour le Trésor spirituel qu’Il nous offre et Bonne Fête à Tous !

         AMEN !

jeudi 24 octobre 2024

HOMÉLIE 30ème Dimanche du Temps Ordinaire B. " Bartimée, l’aveugle de Jéricho". Mc 10, 46-52 - 27 Octobre 2024.

 

HOMÉLIE 30ème Dimanche du Temps Ordinaire B.

27 Octobre 2024. Mc  10, 46-52

Bartimée, l’aveugle de Jéricho.

Qui est entré  dans Jéricho quand les murs sont tombés ? Le premier conquérant de la Terre Sainte, arrivant d’Égypte après 40 ans de désert : Josué [Yeoshua, « Dieu sauve »] : c’est le même nom que Jésus. Pourtant Lui sort de Jéricho : il a traversé la ville et il ne s’est rien passé !  Et pourtant, Jéricho a bien représenté le moment fort de l’entrée en Terre Promise alors regardons de plus près.

Tandis que les disciples et une foule nombreuse accompagnent « Jésus de Nazareth », assis au bord du chemin, se tient un homme qui a perdu la vue, Bartimée. En tant qu’aveugle, comme s’il avait péché, il est exclu de la vie ordinaire, laissé sur la touche. Cependant, s’il ne voit pas, il écoute, en vrai fils d’Israël : « Écoute Israël… » (« Shema Israël… » Deutéronome 6, 4, profession de foi de base de tout israélite, répétée trois fois par jour). Dans sa nuit, n’éprouve-t-il pas un manque profond de communication ? Il est de ceux que désigne la béatitude : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés » (Matthieu 5, 5) que l’on peut traduire mot à mot : « En marche (levez-vous !) ceux qui sont en deuil (et qui donc vivent un manque profond) : ils auront la Consolation, (c'est-à-dire, le Messie Lui-même) », comme le vieillard Siméon qui attendait la “Consolation d’Israël” : Luc 2, 25.

Un cri jaillit alors de sa poitrine : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » N’est-ce pas là une vraie profession de foi messianique?  La foule ne voit en Jésus que le rabbi guérisseur de Nazareth à qui elle fait honneur. Elle est gênée par les cris de détresse et d’espoir de cet aveugle. Mais lui, de plus en plus fort, clame sa profession de foi et son espoir : « Fils de David, aie pitié de moi ! ». Malgré le brouhaha, Jésus s’arrête : lui aussi sait écouter. Alors la foule change d’attitude : « Bon ! Courage ! Lève-toi, Il t’appelle ! » Et lui rejetant son manteau, se libérant du peu qu’il avait, bondit vers Jésus.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Quelle drôle de question ! Mais ne traduit-elle pas toute la délicatesse de Jésus qui demande que nous disions clairement ce que nous désirons, même quand la demande est on ne peut plus naturelle et humaine ? 

« Que je recouvre la vue ! » A comprendre au premier comme au second degré : voir, jouir de sa vue, et voir le vrai sens des choses telles que Dieu les voit. « Va, ta foi (cette autre manière de voir à la façon de Dieu) t’a sauvé ». Elle t’a fait entrer dans toute la lumière, Bartimée, à tel point qu’à présent, tu veux suivre ton Sauveur. « Il recouvra la vue et le suivait sur le chemin ».

Jésus quitte Jéricho pour monter à Jérusalem, cœur de la foi. Il va y être acclamée par la foule aux cris de : « Hosanna au Fils de David ! » (Marc 11, 8-10) et les gens jetteront leurs manteaux sur son passage.

         Le chemin de libération du Sauveur commence à Jéricho pour s’achever à Jérusalem, avec, comme pour héraut et premier sauvé, Bartimée. Ce chemin fait appel à la foi qui fait entrer dans la Vie.

ü “Voir” au-delà des apparences, comme Bartimée qui devint son disciple (acolyte dans le texte) et non comme cette foule « suiveuse » qui accompagnait Jésus et en appeler à Jésus.

ü Éprouver nos manques pour lui demander de les combler, Lui le Messie, la Consolation d’Israël, le Fils de David.

ü Suivre le nouveau Josué, suivre le libérateur, sur la route alors qu’Il monte à Jérusalem pour passer de ce monde à son Père, de cette terre à la Terre Promise, définitive.

Bartimée : le "fils de Timée", dit l’Évangile, mais cela ne nous renseigne pas beaucoup. Et pourtant, Timée, en araméen, désigne l’impur ; celui qui a péché : Bartimée, le “fils de l’impur” ; mais en grec, cela signifie : “Le fils très précieux” !

Ne nous invite-t-il pas à une magnifique conversion ?

AMEN !