HOMÉLIE 3ème Dimanche de l’Avent Année B
17.12.2023 – Jn 1,6-8 ; 19-28
Réjouissez-vous ! Gaudete !
Quel serait le motif de nous réjouir aujourd’hui alors que nous sommes abreuvés des drames de ce monde et que nous nous sentons bien souvent impuissants ! Et dans ce climat anxiogène, à l’approche de Noël, l’Église nous met en présence d’un personnage tout à fait exceptionnel, qui, à lui seul, est une prophétie : Jean le Baptiste.
Tout d’abord, sa naissance est miraculeuse, dans ce foyer sans enfant, Zacharie et Élisabeth, étant par ailleurs avancés en âge. Son nom ? Jean “YoHan” : le Seigneur fait grâce. C’est un homme du désert, vêtu comme un prophète, homme d’absolu, n’ayant peur de personne, fustigeant les autorités politiques et religieuses qui se moquent de Dieu, homme sans concession (cela lui vaudra sa tête), mais homme libre. Mais plus encore, il est l’envoyé de Dieu Jn 1,6. Il est le pro-phète, “celui qui parle devant”, appelant à la conversion (retournement vers Dieu), à la pénitence pour déblayer la voie de Dieu : Aplanissez les collines de votre orgueil, de votre volonté de puissance, de vos égoïsmes, de vos cupidités et de vos violences…Comblez les ravins de vos vanités, des vides de vos vies sans avenir et sans partage, remplies de leurs lâchetés quotidiennes …
Une fois qu’il a dit ce qu’il était et ce qu’il n’était pas, il fait une curieuse annonce. Jn 1,26: « … Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas… ». Ce qui veut dire : Le Messie annoncé que vous attendez, il est déjà parmi vous et vous ne le connaissez pas. D’ailleurs, Jean lui-même avouera que lui non plus ne le connaissait pas, bien qu’il fût cousin de Jésus. Voilà quel est cet envoyé de Dieu, totalement disponible à ses appels, car totalement humble : Jn 1, 27 « …celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale. »
Lorsqu’il sera en prison, et au fond d’un cachot il sera même assailli de doutes au sujet de ce cousin, Jésus. Jean-Baptiste envoie alors ses disciples poser à Jésus la question de confiance : Lc 7, 20-23 « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?" Et c’est jésus Lui-même qui, à cette heure-là, « guérit beaucoup de gens affligés de maladies, d'infirmités, d'esprits mauvais, et rend la vue à beaucoup d'aveugles » répond aux envoyés: “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres; et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi!" (N’est-ce pas la prophétie même d’Isaïe que nous avons entendu lors de la 1ère Lecture de ce jour ! Jean-Baptiste a dû être rassuré, lui qui connaissait bien ses Écritures !
Ne nous arrive-t-il pas aussi de chercher des signes de la présence du Christ dans notre monde si abîmé, où Dieu semble bien absent ? Si nous voulons discerner les signes de sa présence, demandons d’abord l’Esprit du Père : « ne l’éteignons pas car Il nous aide à discerner la valeur de toute chose » Th 5,20). Puis, en suivant Isaïe (1ère Lecture) regardons les pauvres, quelque soit leur “ pauvreté” : victimes de violence, éprouvés dans leur corps ou leur cœur, prisonniers, malheureux de toutes sortes…Là où ils reçoivent écoute, accueil, prise en compte de leur détresse, matérielle, psychologique ou spirituelle, là est Dieu ; là se trouvent les signes de la présence de Dieu.
Participons nous-mêmes à la manifestation de ces signes : par toute initiative de bonté, rendons présent Celui dont nous tenons cette bonté : apportons sa joie et sortons de cette atmosphère sans espérance qui ignore Celui qui nous appelle à sa Vie.
Bonne préparation à Noël !
AMEN !
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