mardi 24 mai 2022

HOMÉLIE de l’ASCENSION - 26 MAI 2022

 

HOMÉLIE de l’ASCENSION

26 MAI 2022

 

Pourquoi Jésus ressuscité se manifeste-t-il pendant quarante jours à ses Apôtres ?

40, n’est-ce pas le chiffre biblique symbolique qui exprime que quelque chose se prépare, que quelque évènement est en gestation ? Ne faut-il pas en effet environ 40 semaines depuis la conception d’un petit  d’homme jusqu’à sa venue au monde ?

Jésus a voulu manifestement montrer aux Apôtres qu’Il était bien vivant. Après la mort de Jésus, les Apôtres étaient complètement désorientés, apeurés: ne craignaient-ils pas qu’on leur fasse subir le même sort qu’à leur Maître ? Mais avec Jésus ressuscité, "vraiment ressuscité", ça allait mieux : mais qu’allaient-ils devenir, eux ? Et voilà qu’après un repas, Jésus « se sépara d’eux et fut enlevé au ciel ». Et eux « s’en retournent à Jérusalem tout remplis de joie » !

      Quant Jésus est encore avec eux, ils ne sont pas tranquilles: et maintenant qu’Il les a quittés, ils sont tout remplis de joie : que faut-il comprendre ?

Jésus est « monté au ciel ». Cela veut dire qu’Il est retourné auprès de son Père, et donc qu’ils ne se sont pas trompés : maintenant, ils en sont sûrs et certains ! Ce Jésus, qu’ils ont suivi en quittant tout, est vraiment le Seigneur, le seul Maître, le Fils de Dieu.

Mais ce n’est pas tout.

Premièrement, Il leur promet l’envoi d’une force venue d’en haut, donc de Dieu. Ce sera, 10 jours plus tard, l’Esprit-Saint, Dieu, Lui aussi.

Deuxièmement, Il leur confie une mission : aller dire au monde entier, jusqu’aux extrémités de la terre, tout ce que Jésus a fait pour tous les hommes et combien Il les aime tous sans exception.

Alors, « ils n’ont plus à rester là à regarder le ciel » leur diront les envoyés de Dieu, mais à partir de maintenant, ils devront regarder, avec les yeux du cœur et de la foi, où se trouve Jésus et où ils peuvent le rencontrer.

 

ü  Il est avec nous chaque fois que nous aimons vraiment quelqu’un ou que nous voyons autour de nous des gens qui s’aiment.

ü  Il est avec nous chaque fois que nous faisons quelque chose pour quelqu’un qui est malheureux, qui souffre et que nous pouvons aider.

ü  Il est avec nous quand deux ou trois d’entre nous sont réunis pour Lui, en son Nom ; et aujourd’hui Il est bien là au milieu de nous, mais aussi dans nos prières en famille, en équipe de prière, de catéchisme, de scout, à la messe le dimanche ou aux fêtes, en pèlerinage...

ü  Bien sûr, Il est avec nous quand nous écoutons sa Parole et qu’Il se donne en nourriture, Pain de Vie, quand nous irons communier.

ü  Il est tous les jours avec nous jusqu’à la fin des temps qu’Il n’a pas révélé à ses disciples pour qu’ils n’en soient pas préoccupés.

C’est avec les yeux de notre cœur et de notre foi en Jésus que nous le verrons et que, en vivant comme Jésus, nous pourrons le montrer à ceux qui ne le connaissent pas encore.

Comme les disciples, soyons remplis de joie en accueillant notre Seigneur et en le remerciant de nous confier la mission de Le faire connaître aujourd’hui en vivant cœur à cœur avec Lui puisqu’il a voulu demeurer en nous.

AMEN !

HOMÉLIE 6ème Dimanche de PÂQUES. Jn 14,23-29 - 22 Mai 2022.

 

HOMÉLIE 6ème Dimanche de PÂQUES. Jn 14,23-29

22 Mai 2022.

 

En cette période de l’année, les Églises chrétiennes sont en marche vers la fête de la Pentecôte, où elles célèbreront le don de l’Esprit-Saint. Jésus le désigne comme le Défenseur : dans le texte original grec, on le nomme “Paraclet” (ParaklhtoV  mot à mot : “Celui que l’on appelle (kalew) au côté (para) d’un accusé pour qu’il lui souffle les arguments de sa défense”. (Même sens que "avocat" ("Ad vocatus). Il peut se traduire également par “Consolateur”. Jésus le promets donc à ses disciples, qui dès le début de leur ministère, ont été victimes de persécutions.

Disciples d’aujourd’hui, l’Esprit-Saint nous est également promis. L’Église, en bientôt 2000 ans d’Histoire, a traversé des périodes troublées, difficiles, tragiques même par les persécutions dont elle a fait l’objet. Il en est encore ainsi aujourd’hui. Mais ces derniers temps, elle doit faire face à des révélations scandaleuses de la part de certains de ses ministres ou religieux. Les responsables de notre Église, pape et évêques se sont saisis de ces situations douloureuses qui ont blessé les victimes, leurs familles mais aussi leurs communautés.

N’oublions pas cependant la foule innombrable de laïcs, dont vous faites sans doute partie, mais aussi, religieux, religieuses, diacres, pasteurs, prêtres et évêques au service des plus déshérités de la planète ? - Qui est en première ligne dans la lutte contre le sida en Afrique ? Les organismes des Églises - Qui se bat contre les injustices au Brésil, au Soudan, au Congo, en Afrique du Sud ? Les Églises - Qui lutte, chez nous, contre toutes les formes de misère (sans en avoir le monopole, bien sûr !) ? - Le Secours Catholique, le CCFD, la Conférence St Vincent de Paul ; la Fondation de l’Abbé Pierre, l’Ordre de Malte ; Mère de miséricorde, Magnificat, Tom Pouce (pour les mères seules ou en attente d’enfants) ; Foi et Lumière, Communautés de l’Arche et “Chez nous avec toi” (pour les handicapés) ;  Le Rocher ;  le Bon Larron, à Auffargis pour les sortant de prison ; et combien d’autres associations, sans compter tous les chrétiens engagés dans des associations laïques venant en aide dans tous les secteurs de pauvreté : ces derniers temps, bien sûr,  les diverses aides à l’Ukraine. Mais régulièrement,  “Resto du cœur”, “Mères pour la Paix” en Afghanistan et au Congo ; “Alliance pour les Droits de la Vie”,  “Croix Rouge”, "Œuvre d’Orient", pour ne citer que celles-là: j’arrête cette énumération qui n’est évidemment pas exhaustive.

Cependant, je ne voudrais pas oublier également tous ceux qui travaillent en toute discrétion dans le cadre de leur fonction ou de leur profession, mais de façon tenace pour la justice, le respect de la vie de ses débuts à sa fin, la paix sociale et religieuse et même en politique, ou tout simplement, en cherchant toutes les occasions pour créer des relations de convivialité entre tous. Soyons particulièrement attentifs aux propositions des listes électorales pour les prochaines législatives de notre pays.

Mes sœurs et mes frères, qui lance ces femmes et ces hommes dans ces magnifiques défis, ici ou là-bas ? Une audace folle ? Une foi dans l’humanité, capable de solidarité et de recherche du bien de son semblable ? Sans doute, mais aussi une foi inconditionnelle dans les paroles de Jésus : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon Nom… vous enseignera tout et Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». Il soutient, défend et console par ses dons : Sagesse et Intelligence, Conseil et Force, Connaissance et respect de Dieu… annonçait déjà le prophète Isaïe (Is 11,2) qui nous sont rappelés au moment du sacrement de la Confirmation.

Les Apôtres y croyaient tellement, nous le rappelait la première lecture de ce jour (Ac 15,28), que lorsqu’ils ont dû prendre des décisions graves pour accueillir les païens dans l’Église naissante, eux qui étaient juifs, décrètent, comme si cela allait de soi : « L’Esprit-Saint et nous-mêmes… ».

Promesse tenue aux Apôtres, promesse tenue aujourd’hui ! Etes-vous « confirmés » ? Activez ces dons de l’Esprit qui vous ont été faits ; ne l’êtes-vous pas ? Envisagez sérieusement à recevoir ces dons par ce beau sacrement de la foi adulte.  On s’y prépare tout au long d’une année.

Qui que nous soyons, n’hésitons pas à faire appel à Lui : nous ne serons jamais déçus !

AMEN !

jeudi 12 mai 2022

HOMÉLIE du 5ème Dimanche de PÂQUES C - “Je vous donne un commandement nouveau…” - Jn 13, 31-35 - 15 Mai 2022

 

HOMÉLIE du  5ème Dimanche de PÂQUES C - Jn 13, 31-35

15 Mai 2022

 

“Je vous donne un commandement nouveau…” Jn 13,34

 

         « Aimez-vous les uns les autres » n’est pas à proprement parler un commandement nouveau. La première Alliance le recommandait déjà: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique: 19,19).

Pourquoi alors, Jésus le présente-t-il comme "nouveau" ?

« Aimer comme soi-même », c’est prendre pour mesure notre capacité d’aimer (qui bien souvent n’est pas petite ! mais qui est, somme toute, limitée) et c’est déjà un pas énorme vers l’accueil et le don que l’on destine à autre que soi.

« Aimer comme je vous ai aimés » c’est-à-dire, de la façon dont je vous ai aimés », cela n’a pas de limite. C’est proprement inatteignable sans Lui. Et pourtant, Il le demande ! Et il parle même d’un commandement !

Mais, peut-on aimer sur commande ?

On ne peut aimer qu’en étant libre et non sous l’effet d’un ordre, si bienveillant soit-il. Ce que l’on a traduit habituellement par "commandement", (en grec "entolè", entol),  pourrait plutôt être traduit par “précepte, prescription”, à la façon dont un médecin prescrit des médicaments pour son patient, une ordonnance (où l’on retrouve la notion d’ordre). Autrement dit : Jésus nous prescrit, en bon médecin, de nous aimer comme Il nous a aimés. Si nous refusons, nous sommes dans la situation du malade qui ne veut pas guérir ou ne fait pas confiance à son médecin. Loin de nous imposer une contrainte, Il veut nous rendre la santé, la Vie.

Cela va encore plus loin. En l’écoutant et en faisant ce qu’Il nous prescrit, nous élargissons son influence auprès de nos prochains, à tel point que nous devenons disciples du salut qu’Il à apporté à tous les hommes.

En effet, à quoi reconnaît-on un disciple de Jésus ?

§  Parce qu’il va à la Messe ? Non !

§  Parce qu’il prie ? Non ! 

§  Parce qu’il est baptisé et qu’il communie ? Non plus !

Alors ?

« A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns envers les autres » Jn 13,35.

L’amour fraternel vécu est le signe par excellence de la présence de l’amour de Dieu dans nos vies ; il est le don que Jésus nous fait par ses prescriptions et la grâce qui les accompagne.

 Si l’annonce de l’Évangile par les premiers Apôtres, comme nous la présente la première lecture de ce Dimanche, n’a pas été sans difficultés et oppositions, elle a pourtant été incroyablement efficace et rapide puisque, 40 ans après la Résurrection du Christ, des “Églises”, certes modestes, étaient présentes partout dans le Bassin Méditerranéen. Sans l’amour fraternel qui les animait, qu’Ils puisaient dans leur confiance absolue dans leur maître le Christ, ces missionnaires n’auraient rien pu faire.

Pour apprendre à aimer comme Jésus, pénétrons-nous bien des enseignements du Seigneur, de Ses Paroles, de Ses gestes et demandons-Lui  la force de Le faire connaître autant par nos paroles que par le souci de vivre fraternellement autour de nous et tout particulièrement à l’occasion de nos assemblées dominicales. 

Que la prière de la Vierge Marie, docile à la Parole de Dieu et aux prescriptions de son Fils, nous accompagne tout particulièrement en ce mois qui lui est consacré ! 

 AMEN 

 

jeudi 5 mai 2022

HOMÉLIE du 4ème Dimanche de Pâques "Jésus, Agneau et Pasteur" – Jn 10, 27-30 - 8 Mai 2022.

 

HOMÉLIE  4ème Dimanche de Pâques Jn 10, 27-30

8 Mai 2022.

 

« Jésus, Agneau et Pasteur »

 

Avez-vous remarqué dans les textes liturgiques de ce Dimanche, deux images qui présentent Jésus-Christ. L’apocalypse le présente comme l’Agneau qui a donné son sang  et l’évangile de Jean révélant Jésus Lui-même se présentant comme le Pasteur qui connait ses brebis. Y aurait-il contradiction entre ces deux images ?

L’Apocalypse nous donne déjà une réponse, puisque le texte que nous venons d’entendre dit explicitement : « … L’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de vie ».

Les images bibliques, si elles peuvent apparaître déroutantes et même opposées, sont là pour nous aider à approcher la riche réalité des situations ou des personnes. Elles ne fonctionnent pas en : « Ou Jésus est l’Agneau, ou Il est le Pasteur » mais « Jésus est à la fois l’Agneau et le Pasteur ».

Comment ? Le Christ est l’Agneau Pascal qui, selon la foi juive, rachète les hommes au prix de son sang ; Il est aussi le Serviteur de Yahvé, agneau muet qui va au sacrifice, dans le livre d’Isaïe (Is 53). (Agneau d’ailleurs dans la langue du Christ, qui est l’araméen, se dit "Talya" qui signifie également serviteur). Jésus n’a-t-Il pas vécu sa Passion comme ce Serviteur ? N’est-il pas mort au moment où l’on sacrifiait l’Agneau Pascal ?

Mais Il est aussi, en grec, kalos, kaloV poimhn (Jn 10,11) : le Bon/Beau Pasteur, puisque tout son être de Fils ainsi que son union au Père, (« le Père et moi, nous sommes UN ») (Jn 10,30), fait qu’Il guide le troupeau vers ce qui le nourrit, le désaltère. Le Bon, le vrai pasteur n’est pas pasteur pour lui-même, mais pour son troupeau et parce qu’Il est uni à Celui qui est à l’origine de toute vie, le Père, Il donne vie.

 

Ainsi doit-il en être de ceux que l’Église, au nom du Christ, a appelés comme pasteurs. Ils ont à être tellement unis au Christ qu’ils sont aussi agneaux offerts. Ils donnent leur vie pour leur troupeau ; Ils connaissent les membres de ce troupeau, en prennent soin, le conduisent vers ce qui est vital. Ils restent toujours en union avec le seul Pasteur, Jésus-Christ. C’est cela qui permet de discerner une vocation presbytérale parmi bien d’autres appels non moins nécessaires au peuple de Dieu, mais qui n’est pas la prise en charge du troupeau, comme il est demandé au Pape, à l’évêque ou au prêtre.

 

Mais comment discerner un appel de Dieu à ce ministère presbytéral?

La première condition me semble la plus nécessaire : faire taire les bruits extérieurs, images, idéologies ou modes qui nous rendent étrangers à nous-mêmes pour trouver un silence habité où rencontrer Dieu. Ce silence nous fait voir l’essentiel, c'est-à-dire le dessein de Celui qui nous a fait venir à la vie parce qu’Il nous aime et qu’Il est fidèle. Alors naît l’envie, non seulement de ne plus Le quitter, mais de le faire connaître à d’autres.

Et puis, bien sûr, il est absolument nécessaire de s’en remettre aux personnes dont la charge est de discerner les capacités à exercer un tel ministère presbytéral.

 

C’est donc avec une immense humilité et la conscience aigüe de ne rien pouvoir faire sans Lui qu’un homme peut envisager de s’engager à répondre et à vivre son appel.

Prions pour tous ceux qui y ont répondu.

Prions pour ceux qui pensent y répondre.

Prions pour favoriser l’accueil de tels appels dans nos familles et autour de nous.

Remercions le Seigneur d’en avoir jugés dignes malgré leurs limites et leurs faiblesses.

 

Enfin, aidons-nous à prendre des moments de silence où nous rentrons en nous-mêmes pour entendre sa voix et peut-être aussi un appel à une autre vocation au service du peuple de Dieu.

AMEN !