HOMELIE 25ème Dimanche Ordinaire. Année A. Mt 20,1-16
20 Sept. 2020
Le juste salaire ?
Quel est l’entreprise ou le système économique et social qui tiendrait si l’on se mettait à imiter ce maître de la vigne ? Est-ce bien raisonnable, même pour faire œuvre de charité, que d’embaucher du personnel juste une heure avant la tombée de la nuit et de leur accorder le même salaire que ceux qui ont travaillé en supportant le poids du jour ? « A travail égal, salaire égal ! » Voilà ce qui est juste. Devant l’attitude de ce maître, il y a vraiment de quoi être mécontent.
Et pourtant :
Ce maître est juste : il respecte le contrat d’un denier, pièce d’argent représentant le salaire habituel d’une journée de travail, qui permettait de faire vivre l’ouvrier et sa famille.
De plus, ce maître est bon. Ce qu’il voit, c’est que les ouvriers que personne n’a embauchés de la journée vont revenir chez eux sans rien pour faire vivre leur famille. Imaginez leur détresse !
Alors que veut nous faire comprendre Jésus ?
Il faut se remettre à l’époque de Jésus. Les ouvriers de la première heure sont les pharisiens. Ils portent le joug de la Torah. Ils respectent scrupuleusement et avec piété les lois données à Moïse. Mais ils entendent être récompensés en fonction de leurs mérites. Ils ne comprennent pas que Jésus accueille et fréquente des pécheurs et leur montre autant de sympathie qu’à eux, les bons pratiquants d’Israël. Jésus les invite à découvrir une fois de plus que Dieu est bon, gratuitement bon. Son souci est de ne perdre aucun de ses enfants, même s’ils sont loin ou s’ils ont mis du temps à le découvrir et à venir l’adorer, le servir et l’aimer. Ainsi en a-t-il été pour Zachée, le chef des publicains de Jéricho ; Marie-Madeleine, la pécheresse ; Matthieu, l’Apôtre et évangéliste, dont c’est la fête aujourd’hui ; sans compter la multitude des malades, lépreux, possédés et autres rejetés parce que catalogués “impurs”.
Quel est donc ce Dieu ? Et quelle image nous faisons-nous de Lui ? Il dépasse nos conceptions humaines de la rétribution. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autan mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Is 55, 9), entendions-nous dans la première lecture de ce dimanche.
Aujourd’hui, Dieu nous demande à tous, chrétiens, pratiquants de longue date ou récemment entrés dans l’Eglise, d’accueillir ceux qui viennent frapper à la porte de notre communauté ou qui répondent à nos invitations à “venir et voir” : parcours (re)découverte, catéchuménat et catéchèse des familles, service des personnes seules à domicile, service pastoral aux malades et aux retraités, secours catholique, , club St Quentin, groupes scouts et tant autres instances sur la paroisse ou sur nos villes… Mais Il demande aussi que nous en soyons tout joyeux, car à tous, “vieux” ou “nouveaux” chrétiens, Il donne abondamment son amour.
Le maître de la vigne appelle à toute heure du jour. Dieu appelle aussi à tout âge de la vie : il est toujours temps de Lui répondre.
« La bonté du Seigneur est pour tous,
Sa tendresse pour toutes ses œuvres »
Nous fait chanter le Ps 144 aujourd’hui. Remercions-Le tous ensemble, ici ou dans notre demeure, sur un lit de malade ou au service des autres,
AMEN !
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