HOMELIE 5ème
Dimanche Ordinaire C – Lc 6,17.20-26
17 Février
2019 –
Les
Béatitudes
Voici des
paroles de Jésus, claires et sévères, qui peuvent rebuter, et pourtant on les
appelle "Béatitudes", sans doute parce qu’elles commencent par
"Heureux".
Mais d’abord,
que ne dit pas Jésus ? Jésus ne dit pas que les pauvres sont meilleurs que
les riches ou qu’ils ont plus de chance qu’eux, parce qu’ils seraient
"heureux".
Que dit-Il
alors ? S’adressant aux premiers, Il adresse un message d’espoir à tous
ceux que le monde oublie, qui n’ont pas le nécessaire pour une vie pleinement
humaine, qui ne mangent pas à leur faim ou qu’une grande épreuve les fait
irrésistiblement pleurer, comme un deuil. Enfin, ils s’adressent à ceux qui
sont méprisés parce qu’ils croient en Lui. Eh bien, tous ceux-là,
paradoxalement, qu’ils se réjouissent et sautent de joie (mot à mot, fassent du
sirtaki !), car ils ont une place auprès de Dieu.
S’adressant
aux seconds, aux nantis, aux repus, Il leur adresse un avertissement sous forme
de plainte (et non de malédiction !) : en grec, "quel malheur"
se dit : "Ouaï !" [ouai] (bien
proche de notre français : "Ahi haï). Oui, vous allez être malheureux
parce que vous vous appuyez sur votre bien-être qui vous satisfait mais vous
enferme sur vous-mêmes et vous rend insensible au monde qui vous entoure. Dans le
Psaume 49, 13, on retrouve le même constat : « L’homme
dans son luxe ne comprend pas, il ressemble au bétail qui va à
l’abattoir ». C’est pourquoi Jérémie pouvait dire encore, dans la première lecture
de ce jour : « Maudit soit l’homme qui
s’appuie sur un être de chair [comprenez, "sur lui-même" ou un proche],
tandis que son cœur se détourne du Seigneur ». (Jr 17,5). Mais Jésus invite à s’appuyer sur les deux : l’être aimé et le
Seigneur qui nous aime. De fait, trop d’opulence rend aveugle et sourd aux
autres et par voie de conséquence, ne permet plus de désirer Dieu : au
bout d’un certain temps, elle laisse vide.
En
définitive, Jésus nous dit que Dieu nous aime tous de façon différente, mais Il
veut nous alerter, les uns pour qu’ils ne se découragent pas ; les autres
pour qu’ils n’aillent pas vers des richesses trompeuses qui conduisent
finalement à être malheureux.
On a
traduit "heureux" du grec "Makarios", mot qui vient d’un verbe, "Makarizo",
qui signifie "qu’on estime quelqu’un heureux" et même : "qu’on
l’envie d’être heureux". On le trouve souvent dans la Bible et en hébreu, "ashreï¨,
qui peut se traduire par "En marche ! " ou "Félicitations, Bravo,
tu as tout compris ! ". Ce mot désigne la rectitude de l’homme en
marche sur un chemin qui mène à Dieu et le conduit à la vie et au bonheur.
Alors,
remercions Jésus de nous mettre en garde contre le faux bonheur et, avec l’aide
de son Esprit Saint, "En marche"
vers le vrai bonheur !
AMEN !
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