HOMELIE Dimanche Sainte Famille Année B - Lc2,22-40
28 Décembre 2014
Entre Noël et le 1er
Janvier, Fête de Sainte Marie,
Mère de Dieu, l’Eglise nous présente
pour modèle la “Sainte
Famille”
Un paroissien me confiait
récemment qu’il avait beaucoup de mal à considérer comme “modèle” cette famille en tout point tellement originale : un
fils qui est Dieu, né d’une vierge avec un père adoptif ! Alors, en quoi cette famille si
particulière peut-elle être proposée comme modèle pour nos familles ?
Elle est d’origine toute simple, mais elle va vivre de forts
évènements en marchant dans la foi et la confiance en son Dieu, comme leurs
ancêtres, les patriarches.
Cela commence par une “Annonciation” et un accueil confiant
d’un merveilleux message mais aussi d’une situation délicate et hors du commun
pour Marie et Joseph.
Puis après l’attente, vient la naissance et la visite d’autres personnages apportant eux aussi leur
message, plus par des actes que par des paroles : les bergers et les
mages.
Suit la fuite en Egypte et la tragédie des “Saints
Innocents”
Enfin la présentation au Temple et la rencontre avec ces
deux “justes” que sont ces “anciens”, Anne et Siméon, livrant à leur tour leur
prophétie et leur action de grâce.
Une famille bien insérée dans l’histoire de son temps, se
rendant à Bethléem pour s’y faire recenser ; accomplissant les rites de la
présentation du premier-né tel que le voulait la foi de leur peuple ; et
obligé de fuir devant la cruauté du tyran de l’époque.
« Lorsqu’ils
eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en
Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant grandissait et se fortifiait,
tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui ».
Voilà : tout revient dans le cours du temps. Rien ne se passera
jusqu’au 12 ans de Jésus, lors d’un pèlerinage à Jérusalem. Jésus essaiera alors
de faire comprendre à ses parents qui Il était : « […] mais ils ne comprirent
pas ce qu’Il leur disait » Lc 2,50. Puis plus rien jusqu’aux
environ des trente ans de Jésus.
Que comprendre ? Le
temps de Dieu n’est pas seulement celui des évènements extraordinaires : il est le temps de tous les jours. La
vie de famille n’est pas forcément un “long fleuve tranquille” : elle est
humble mais grande par la multitude des gestes d’amour, d’affections, d’écoute,
d’échanges, d’obstacles et de conflits dépassés. Elle est grande aussi par la foi. Combien d’actes
de foi ont été faits par Marie et Joseph depuis l’Annonciation jusqu’au pied de la Croix, pour
Marie ! Faire confiance à Dieu, comme Abraham et Sarah, comme Marie et
Joseph, même si à hauteur de vie humaine, l’avenir semble fermé ou extravagant
pour nos enfants, nos parents ou nos grands parents, et même cousins, oncles et
tantes. Garder confiance dans des
relations conjugales parfois fatiguées par le travail ou la perte des échanges.
Espérer dans le difficile dialogue
envers les adolescents ou la prise en charge de nos parents âgés et devenant
dépendants. Etre artisan de paix et de
justice dans un monde perturbé par des crises et des tensions sociales et
internationales.
La
“Sainte Famille” est celle qui, loin de
cacher ou de fuir les inévitables difficultés et blessures de la vie, ose
croire, malgré tout, à la présence de Dieu dans son histoire et en particulier,
à l’immense force du pardon vrai et de l’amour donné par l’Esprit Saint, cet
amour qui peut toujours être vécu et même renaître plus profond encore.
Que le Seigneur bénisse toutes nos familles !
AMEN !