HOMELIE du 16° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,24-30
20 Juillet 2014 -
Parabole
de l’ivraie et du bon grain.
En
ce temps estival, à l’approche des moissons, l’Eglise nous invite à des
paraboles champêtres qui dévoilent l’enseignement de Jésus sur le Royaume de
Dieu.
La parabole
de l’ivraie et du bon grain manifeste d’abord l’action de Dieu dans le champ de
notre monde. Il sème en effet du bon
grain : Dieu ne sait que faire du bien. La première lecture ne
rappelle-t-elle pas que « Dieu prends soin de toute
chose », (Sg 12,13) et malheureux ceux qui pensent qu’il prendrait
un malin plaisir à nous envoyer des évènements qui font mal, même pour nous
éprouver : « Que
nul, s'il est éprouvé, ne dise: "C'est Dieu qui m'éprouve." Dieu en
effet n'éprouve pas de faire le mal, il n'éprouve non plus personne. »
Jacques 1,13.
C’est au
contraire l’ennemi, en
hébreu : "le satan"
qui sème de l’ivraie, en grec : "zizania" zizania. Cela a donné en
français, la zizanie, (superbement
illustrée par une des aventures d’Astérix et Obélix) : semer la zizanie,
c’est faire naître la discorde, la
division. La forme est dans le texte au pluriel : c’est dire que le satan
sème de nombreuses formes de divisions et nous voyons combien cela est réel.
Le mal est
fait. Que proposent les serviteurs ? D’enlever l’ivraie. Mais le maître se
rend bien compte que cette solution risquerait de compromettre toute la
récolte : « Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en
même temps le blé. » Mieux vaut donc attendre la moisson pour
opérer le tri.
Jésus a inauguré le Royaume de Dieu : "La venue du Royaume de Dieu ne se
laisse pas observer, et l'on ne dira pas: Voici: il est ici! Ou bien: il est
là! Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous." (Lc 17,20).
Nous avons donc beaucoup de mal à le discerner d’autant plus qu’il semble mélangé à tant d’évènements
tragiques ; et même dans l’Eglise ou dans nos communautés ou tout
simplement en nous, il coexiste avec des choses mauvaises. Jésus applique la
parabole "de l’ivraie et du bon grain" au long de l’histoire humaine.
Il nous demande d’accepter que le Royaume soit une communauté où se mêlent le
bien et le mal ; en nous, autour de nous, dans la paroisse, dans l’Eglise.
Mais mieux vaut supporter la présence du mal que d’arracher le
bien, laissant grandir en nous et autour de nous ce que Dieu a semé de
bon, en agissant bien sûr pour faire disparaître tout de suite ce que nous avons repéré de mal. Et lorsqu’on n’a pas
les moyens d’un véritable discernement, laisser ce travail de tri à ceux qui en
sont capables, les « moissonneurs ». Il invite donc à cultiver une
patiente confiance, comme Dieu Lui-même : « Ta domination sur toute
chose te rend patient envers toute chose » (1ère lecture). Bien sûr, nous ne sommes pas Dieu ;
nous sommes loin de dominer toute
chose ! Voilà pourquoi il est bon de s’en remettre à Lui, en sachant bien
que le jugement « dernier » n’est ni de notre ressort ni de notre
compétence. « Tu juges avec indulgence, tu gouvernes avec beaucoup de
ménagement » (Sg 16,18) dans la même première lecture de ce jour.
Bref pas de résignation, mais une grande
confiance dans l’amour patient et efficace de Dieu : envers nous, envers
notre entourage, envers nos communautés chrétiennes et envers l’Eglise.
Animé par
« l’Esprit saint qui vient au secours de notre faiblesse » 2ème
lecture, (Rm 8,26), nous pouvons prier de façon
continuelle pour que son règne vienne, que sa volonté soit faite, en
particulier, lorsque nous l’exprimons régulièrement dans notre prière universelle dominicale.
AMEN !
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