HOMELIE 5ème
Dimanche Ordinaire C – Lc 5,1-11
10 Février
2013 – Journée des malades.
« Sois sans crainte, désormais
ce sont des hommes que tu prendras ! ».
Désagréable impression de capturer ou de faire du prosélytisme malveillant ? Le verbe
“prendre” a une connotation possessive qui s’accommode mal avec l’infinie
considération que le Christ invite à avoir envers toute personne, dans le
respect de sa liberté et de sa conscience.
En fait, le mot “prendre”, dans le texte grec, n’a pas le sens
de “s’approprier”. Il signifie “prendre
vivant” [zoégrèo contient le mot zoé, qui signifie la “vie” non pas biologique
qui se dirait « bios » mais celle qui anime un être]. Et
même, il peut signifier : “rendre la vie, ranimer”. Ainsi,
Jésus dit à Pierre : « Ne crains pas, désormais ce sont des
hommes que tu rendras à la vie ! ». Tâche magnifique
que Jésus confie à Pierre et ses compagnons : pas étonnant qu’ils le
suivent aussitôt, “quittant tout”.
La scène qui précède est pleine de sens concernant la manière de
faire de Jésus. Tout d’abord, il s’adresse à des hommes en plein travail, au cœur de leur activité humaine. Il
leur demande un service : « Prête-moi
ta barque ». Simon le fait volontiers. Puis s’adressant aux foules restées
sur le rivage, Jésus les enseigne. Ayant achevé de parler, il s’adresse à Simon
et l’invite à aller pêcher en profondeur :
Baqoj Bathos->bathiscaphe.
Qui est-il ce charpentier pour s’adresser à des pêcheurs professionnels et les envoyer en plein jour de nouveau pêcher,
eux qui n’ont rien pris de toute la nuit ? Simon, qui a du écouter le
Rabbi Jésus, est sans doute frappé par son enseignement et lui répond :
« Sur Ta Parole, je vais jeter
les filets ». C’est la pêche miraculeuse !
Simon en est tout bouleversé ; son nom même en est changé :
il devient “Simon-Pierre” et lui-même ne s’adresse plus à Jésus comme “Maître” mais
comme “Seigneur”.
Quel parcours !
Jésus demande : « Prête –moi ta barque »
Simon la met à sa disposition.
Jésus enseigne, puis les envoie en eau profonde
Simon, qui malgré son expérience, l’écoute.
Simon-Pierre prend conscience de l’écart entre lui et Celui
qu’il découvre comme son Seigneur. Jésus l’invite à ne pas craindre et à aller
“rendre vie à d’autres hommes”
Simon-Pierre et les compagnons qui quittent tout et partent à la
suite de Jésus.
Jésus est-Il aujourd’hui encore pour nous ce Seigneur qui nous
demande : « Prête-moi tes
oreilles, ta voix, tes mains, tes jambes, ta santé, ton intelligence, ton art,
ton cœur, ta foi, ta maladie et ta vieillesse, bref tous tes talents et ta
situation de vie, pour communiquer… pour que Je puisse aller au large vers les
gens de tous horizons et particulièrement, pour que Je puisse “rendre vie,
ranimer” ceux qui en ont le plus besoin, marqués par les épreuves, la maladie,
la vieillesse et les pauvretés de tout genre ? »
« Ne
crains pas : Je suis avec toi ! »
. AMEN !
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