HOMELIE du Dimanche de la SAINTE FAMILLE- C.
30 Décembre 2012 – Lc 2,41-52
Pourquoi la liturgie de ce
Dimanche, présentant en exemple la Sainte Famille, a-t-elle choisi ce récit de
l’Evangile où il est question, si ce n’est d’une fugue du Seigneur du moins
d’un comportement qui aurait lieu d’inquiéter bien des parents ?
Est-ce bien l’intention de
l’évangéliste St Luc ? Si l’on y regarde bien, son Evangile commence au Temple de Jérusalem, avec Zacharie, prêtre
officiant ce jour-là, qui deviendra, à la suite de l’intervention de l’ange
Gabriel, père de Jean-Baptiste. Ce même
Evangile se termine au Temple, où les Apôtres, le Christ les ayant quittés
définitivement à l’Ascension, « étaient continuellement dans le
Temple bénissant Dieu » Lc 24,53.
Le Temple
est au cœur de la
foi juive. Jésus y est chez Lui.
Présenté 40 jours après sa naissance (fêtée au 2 février), il y est présent de
nouveau à la “Bar Mitzva”,
âge où le jeune juif devient “un fils du précepte”. Il y chassera les vendeurs
qui ont dénaturés sa destination : espace de prière pour le peuple et les
païens et de rencontre avec Dieu. C’est autour du Temple que trois fois par an,
à Pâques, Pentecôte et Soukkot (fête des Tentes) se réunit le peuple juif :
c’est leur « Maison de famille ».
Venons-en aux pauvres parents. Le retour à Nazareth, distante de
110 Kms, prenait trois jours. Il se faisait par groupe de marcheurs :
hommes, femmes, enfants. Ils se retrouvaient aux étapes pour les repas et la nuit. Ne l’ayant pas
retrouvé, Marie et Joseph retournent à Jérusalem, angoissés : c’est leur
enfant et, de plus, Dieu leur a confié la mission de l’élever.
Vous rappelez-vous ceux qui, en d’autres circonstances, attendront le troisième jour pour retrouver ce
même Jésus ? Les Apôtres, bien sûr, et sans doute Marie. Luc
n’annonce-t-il pas la Pâque à venir où Jésus, après s’être donné Pain de Vie à la Sainte Cène, donnera
sa vie pour ressusciter le troisième
jour ? Ne manifestera-t-Il pas alors sa nature humaine, par sa mort, et sa nature divine, par sa résurrection ?
Ce passage
d’Evangile ne nous manifeste-t-il pas la même intention ?
Quelle
est la question de Marie à
son Fils Jésus ? « Enfant, pourquoi as-tu agi ainsi envers
nous ? Vois, ton père et moi
nous te cherchions angoissés ? » De quel père s’agit-il ? De Joseph.
Et que répond Jésus ? « Pourquoi
donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon père ! » De quel père s’agit-il ? De Dieu. En deux
phrases, Luc exprime le merveilleux mystère de l’Incarnation du Fils de
Dieu : homme par sa mère et son
père adoptif, Joseph; Dieu par
son Père céleste.
Marie ne comprend pas tout, mais devine le mystère auquel elle
avait accepté de participer plus de 12 ans auparavant. Elle n’a pas fini de le
comprendre. Il faudra encore qu’elle passe par la mort de son Fils pour
découvrir sa Résurrection et comprendre définitivement le dessein
miséricordieux de Dieu.
Pour l’heure, elle garde tout cela en son cœur.
Marie, Joseph et Jésus sont repartis pour Nazareth où jusqu’à
environ 30 ans, Jésus restera auprès d’eux, dans le cadre quotidien de la vie en famille, grandissant en sagesse,
en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes. N’est-ce pas la
vocation de toute famille qu’un père et une mère accompagnent ainsi les enfants
qui leur sont donnés ?
Nous prierons pour les familles douloureusement affectées par le
décès d’un père ou d’une mère, ou par le départ de l’un ou l’autre. Cela ne
doit pas nous faire oublier le dessein premier et merveilleux de Dieu vis-à-vis
des familles et la foi et la joie de ceux qui veulent en fonder une avec son
aide pleine d’amour.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire