mercredi 11 juin 2025

HOMÉLIE de la Fête de la SAINTE TRINITE – 15 Juin 2025

 

 

HOMÉLIE  de la Fête de la SAINTE TRINITE – 15 Juin 2025

 

La Trinité Sainte est l’un des trois grands Mystères de notre foi chrétienne, que nous n’avons pas fini de comprendre et que nous ne comprendrons que dans la pleine vision éternelle de Dieu. Est-ce à dire que nous ne pouvons rien en dire ?

Le Credo de Nicée, dont nous célébrons cette année le 1700ème anniversaire le 19 juin prochain, débute ainsi : « Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant… ». Le monothéisme chrétien est bien affirmé, mais il a quelque chose de particulier par rapport aux monothéismes juif et musulman.

Pour les chrétiens, Dieu n’est pas un principe absolu, monolithique, arbitraire, finalement très loin de nous dans sa grandeur infinie et ineffable. Si Dieu est Amour, Il n’est pas solitaire mais Il n’est pas non plus divisé. Au 3ème siècle, l’Église a du forger un nouveau nom, “Tri-unitas”, pour rendre compte de cette réalité révélée de Dieu en Jésus-Christ et par l’Esprit Saint. Une seule nature divine, en trois personnes distinctes, unies par un Amour infini.

Vers 360 après Jésus-Christ, parlant de la Sainte Trinité, St Athanase, évêque d’Alexandrie en Égypte, écrit à un confrère évêque de son pays, Sérapion : « Le Père fait toute chose par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la Sainte Trinité est sauvegardé. Voici donc ce que l’Église  annonce : un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ;  par tous, par le Verbe ;  en tous,  dans l’Esprit Saint. »

Les textes de notre Messe d’aujourd’hui rappellent ces trois caractéristiques trinitaires.

La Sagesse, “qui trouve ses délices avec les fils des hommes” (Proverbes 8,31) nous apprends à maîtriser et soumettre autant qu’il est possible, l’univers pour le bien de tous. Nous sommes coresponsables  de la Création avec le Père, “Créateur du ciel et de la terre”.

L’Esprit Saint nous guide par les Paroles du Fils et du Père pour nous conduire aux situations vraies, aux échanges riches qui permettent la communion (Jn 16,12-15). Il nous rend capables de vivre des relations d’amour désintéressé, des relations qui ne soient ni dépendance, ni domination blessante. Il nous rend libres.

Enfin, “par le Seigneur Jésus-Christ, nous avons accès au monde de la grâce” qui donne la force au travers des épreuves “nous conduisant à la persévérance, la valeur éprouvée et l’espérance qui ne trompe pas” (Rm 5, 5).

Oui, Dieu Trinité est toute entière puissance d’amour créatrice et productrice. Les trois personnes nous invitent à entrer dans leur intimité par la grâce du “Baptême d’eau” en leurs Noms. Si bien que nous pouvons les prier l’une ou l’autre, selon nos sensibilités, la nature de notre prière ou l’évolution de notre foi. Il n’y a ni rivalité, ni jalousie entre elles. Elles nous apprennent la communion entre nous. Comme chacune de ces personnes, il faut avoir un cœur humble et accueillant, capable de “plonger” (sens du mot “baptême”) dans ce courant d’amour infini.

Ces dispositions de cœur et d’esprit, nous les demandons pour nous-mêmes, pour nos proches, notre communauté paroissiale et toute l’Église et en cette fête des pères, tout particulièrement pour nos pères. Que St Joseph, père de Jésus, qui a merveilleusement répondu “Oui” au Père ; qui, dans son humilité, a fait un accueil total au don de l’Esprit Saint, et qui a élevé le Fils de Dieu, qu’il nous  accompagne et nous soutienne avec son épouse , la Vierge Marie.

AMEN !

jeudi 5 juin 2025

HOMÉLIE de PENTECÔTE – Jn 14,15-16.23b-26 - 8 Juin 2025

 

 

HOMÉLIE  de PENTECÔTE – Jn 14,15-16.23b-26

8 Juin 2025

 

« Je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur qui sera toujours avec vous : l’Esprit de Vérité» Jn 14, 16

 

Jésus va demander à son Père un autre  Défenseur pour ses disciples. C’est donc que Jésus a été le premier Défenseur de ses Apôtres. Contre quoi les a-t-Il défendus ? Entre autre, contre toute fausse représentation de Dieu.

En leur faisant découvrir Dieu comme un Père et en les enseignants sur la véritable relation à ce Père, Jésus leur évite de Le soupçonner de ne pas les aimer, particulièrement dans les épreuves de leur vie. De plus, Il les défend contre leurs  tentations de possession, de volonté de puissance ; contre leurs propres violences et celles du monde ; souvent contre leurs peurs, contre leurs angoisses même; bref Il leur a montré qu’ils n’étaient pas orphelins, livrés à eux-mêmes.

Mais pour rester fidèles à ses commandements, de quel autre Défenseur ont-ils besoin ? D’un Défenseur qui apporte la Vérité et assure la continuité de ce que Jésus disait et faisait, pour que, comme Paul l’exprimait dans sa lettre aux Romains, (qui nous a été donnée en deuxième lecture), les disciples ne retournent pas « sous l’emprise de la chair ».

Que signifie cette expression ? Chez Paul, les notions bibliques de chair et esprit ne recouvrent pas les conceptions grecques de corps et âme, dont nous avons hérité. Pour Paul, la chair désigne l’être humain tout entier, corps et âme, dans sa fragilité (« Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » Jn 1,14) mais aussi dans son attirance vers le mal et sa tendance à y succomber. Un être sous l’emprise de la chair est un être dominé par ses instincts désordonnés, ses pulsions, son égocentrisme, son orgueil  et en particulier, son soupçon sur Dieu et son refus de la vérité qui est le péché. Esclave de lui-même et de ses passions qui l’entraînent vers le bas, il ne se laisse pas libérer par le Christ.

Si donc l’on veut suivre le Christ et rester avec Lui, Il nous donne cet autre Défenseur qui sera avec nous pour nous « inspirer » ce qui est bon et vrai pour nous et pour les autres, et nous donnera la force de le réaliser. Sous « l’emprise de l’Esprit », nous serons libres et non plus esclaves des forces du mal.

Mais mieux encore, nous pourrons nous comporter en enfants bien-aimés et nous adresser à Dieu avec les mots même de Jésus. Nous pourrons lui dire : « Abba ! Père ! » (Et même, si l’on gardait la traduction exacte, on pourrait dire : « Papa ! »).

A Pentecôte, c’est toute l’Église qui reçoit l’autre Défenseur. En lisant les Écritures, elle se souvient des paroles et des actes de Jésus. Elle reçoit la lumière et le dynamisme  symbolisé par les langues de feu pour faire savoir au monde que Dieu aime tous les peuples ; Il veut être avec eux comme un Père et Il nous invite à nous conduire comme des frères, avec cette dignité incomparable d’enfants bien-aimés.

Exprimons notre dignité par toute notre vie inspirée à tout instant par l’Esprit du Père et du Fils qui nous a été donné et prions-Le d’être toujours avec nous. Nous ne sommes vraiment plus seuls. Que nos cœurs soient remplis de reconnaissance,

AMEN !

mardi 27 mai 2025

HOMÉLIE 7ème DIMANCHE de PÂQUES. "Voici que je viens sans tarder !" Ap 22,14-20 – Jn 17,20-26 - 01 Juin 2025.

 

HOMÉLIE 7ème DIMANCHE de PÂQUES.

Ap 22,14-20 – Jn 17,20-26  01 Juin 2025.

 

« Voici que je viens sans tarder ! »

Il ne s’agit pas de l’Esprit-Saint, dont nous attendons la venue à Pentecôte prochaine. La voix que Jean entend est celle de Celui qui se présente comme « l’ “A” (Alpha) et l’ “W” (Oméga), le premier et le dernier, le commencement et la fin » [1ère et dernière lettres de l’alphabet grec avec lequel sont écrits les textes du Nouveau Testament]

Avez-vous remarqué dans cette finale du livre de l’Apocalypse, qui clôt même la Bible, le nombre de fois où “Viens” est exprimé ?  « L’Esprit et l’Épouse disent : “Viens !” » – « Celui qui entend, qu’il dise aussi : “Viens !” » – « Celui qui témoigne de tout déclare : “Oui, je viens sans tarder !” » et enfin l’auteur de l’Apocalypse l’appelant de toute sa force : “Amen ! Viens Seigneur Jésus !” . Loin de clore l’Histoire de la Révélation divine, ces appels manifestent le désir du croyant et de son Seigneur en vue d’une rencontre définitive qui accomplira toutes choses.

Il en va par moments ainsi pour nous. Ne sommes-nous pas, dans une vie bien chargée, souvent en suractivité (ou en manque, en raison de l’âge, de la retraite ou d’un handicap important), poussés par un désir d’être avec Jésus, au repos et en paix ?  Mais la réalité quotidienne reprend vite le dessus et même après une bonne retraite spirituelle, un pèlerinage ou un temps fort, notre désir s’estompe ou plus encore, entre en opposition avec elle.

C’est bien à l’Esprit-Saint qu’il nous faut demander de réveiller en nous une grande soif de l’essentiel. Pour faire les choix nécessaires pour le chercher et l’atteindre, il nous fera le don du discernement et du courage. Une parole libérante de Jésus peut nous aider : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à se perdre lui-même ? »

En somme, quel est le but de notre vie ?

En sa dernière prière (dite sacerdotale) qui est comme son testament quelques heures avant de donner Sa Vie, Jésus nous manifeste son immense souci et sa grande sollicitude pour le “monde”. Il est venu le sauver. Il prie alors pour ses disciples afin qu’ils soient unis entre eux et avec le Père et Lui-même, tellement unis à eux  “pour que le monde croie qu’Il est bien le Fils de Dieu envoyé pour sauver ce monde”.

St Étienne, dont on évoque le martyr dans la première lecture de ce dimanche (Ac 7,55-60), avait bien compris que son Seigneur était l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Il s’était tout donné à Lui. Il s’était identifié à Lui à tel point que son supplice lui ressemble : il est exécuté “hors de la ville” ; “Il remet à Dieu son esprit”. Mais en proclamant son attachement à Jésus, il n’oublie pas, comme Jésus, l’amour de ses frères jusqu’à pardonner à ses bourreaux : « Ne leur compte pas ce péché ».

Prions l’Esprit-Saint, personnellement ou en communauté, pour que nous puissions accueillir en nous Jésus, “Celui qui vient sans tarder ” et que L’Esprit-Saint nous aide à réaliser l’unité entre nous pour que le monde croie,

AMEN !

 

jeudi 22 mai 2025

HOMÉLIE 6ème Dimanche de PÂQUES C - Jn 14,23-29 25 - Mai 2025.

 

HOMÉLIE 6ème Dimanche de PÂQUES. Jn 14,23-29

25 Mai 2025.

En cette période de l’année, les Églises chrétiennes sont en marche vers la fête de la Pentecôte, où elles célèbreront le don de l’Esprit-Saint. Jésus le désigne comme le Défenseur : dans le texte original grec, on le nomme “Paraclet” (ParaklhtoV  mot à mot : “Celui que l’on appelle (kalew) au côté (para) d’un accusé pour qu’il lui souffle les arguments de sa défense”. (Même sens que "avocat" ("Ad vocatus). Il peut se traduire également par “Consolateur”. Jésus le promets donc à ses disciples, qui dès le début de leur ministère, ont été victimes de persécutions.

La lecture des Actes des Apôtres de ce Dimanche nous présente comment dans l’Église naissante s’exerce la gouvernance face aux affrontements des nouvelles Communautés  Chrétiennes autour des dispositions à prendre telle que la circoncision pratiquée par les juifs pour être baptisé et devenir chrétien. Ce sont les Apôtres et les Anciens qui sont à sa tête qui vont exercer cette gouvernance. Ils donnent mandat à des hommes "ayant autorité reconnue parmi les frères" pour les envoyer, avec Paul et Barnabé, vers ces nouvelles Communautés et leur communiquer les dispositions qu’ils ont prises en commun avec l’Esprit Saint. Envoyé par le Père au nom de son Fils Jésus, ce "Défenseur" aura pour mission de garder Sa Parole, de tout leur enseigner et de leur rappeler tout ce que Jésus leur a dit. (Jn 14,26)

Voilà pourquoi toute gouvernance de l’Église repose sur la Parole de Jésus qui nous a été transmise par les Apôtres, actualisée aujourd’hui, avec l’assistance de l’Esprit Saint.

Mes sœurs et mes frères, qui a permis à ces cardinaux d’envisager (ou de s’exposer) à ce  magnifique défi de présider aujourd’hui à la tête de l’Église du Christ ? Le devoir d’assumer leur tâche ? Ou alors une audace folle ? Une ambition ? Mais aussi une foi dans ses fidèles dont ils se sentent frères, capables de les soutenir ? Sans doute, mais aussi une foi inconditionnelle dans les paroles de Jésus : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon Nom… vous enseignera tout et Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». Il soutient, défend et console par ses dons : Sagesse et Intelligence, Conseil et Force, Connaissance et respect de Dieu… annonçait déjà le prophète Isaïe (Is 11,2) qui nous sont rappelés au moment du sacrement de la Confirmation.

Les Apôtres y croyaient tellement, nous le rappelait la première lecture de ce jour (Ac 15,28), que lorsqu’ils ont dû prendre des décisions graves pour accueillir les païens dans l’Eglise naissante, eux qui étaient juifs, décrètent, comme si cela allait de soi : « L’Esprit-Saint et nous-mêmes… ».

Promesse tenue aux Apôtres, promesse tenue aujourd’hui ! N’en n’avons pas été témoins lors du dernier conclave avec l’élection de Léon XIV et ses premières interventions ? « La Paix soit avec tous » ; « Le mal ne prévaudra pas, nous sommes tous dans les mains de Dieu. » « Sans peur, avançons unis main dans la main, avançons, nous sommes les disciples du Christ pas le dernier mot »

Alors, frères et sœurs, êtes-vous « confirmés » ? Si oui, activez ces dons de l’Esprit qui vous ont été faits ; ne l’êtes-vous pas ? Envisagez sérieusement à recevoir ces dons par ce beau sacrement de la foi adulte.  On s’y prépare tout au long d’une année.

Qui que nous soyons, n’hésitons pas à faire appel à l’Esprit Saint : nous ne serons jamais déçus !

AMEN !