mardi 25 juillet 2023

HOMÉLIE du 17° Dimanche Ordinaire A – Parabole du trésor et de la perle. Mt 13,44-46 - 30 Juillet 2023 -

 

HOMÉLIE du 17° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,44-46

 30 Juillet 2023 -

 

Parabole du trésor et de la perle.

 

Voici deux courtes paraboles qui peuvent nous effrayer par leur caractère radical et tout simplement nous décourager : sommes-nous prêts à tout engager pour l’acquisition du Royaume des cieux ?

D’autant plus que d’autres paraboles nous ont appris qu’il était un don. De plus, l’attitude de l’homme qui découvre un trésor dans un champ, qu’il n’a pas encore acheté, et dont il ne pourrait être possesseur, me mets mal à l’aise. N’est-il pas un peu filou ! Il le découvre ; ne dit rien au propriétaire du champ et l’achète !

Quant au négociant qui recherche des perles fines, il vend tout ce qu’il possède pour acheter la perle : excessif, non ? Si l’on transpose, ce négociant serait-il comparable à une élite spirituelle, géante de la foi : prêtre, religieux, laïc hyper engagé … ?

 

         Que veut nous faire comprendre Jésus ?

Tout d’abord, il utilise le style de la parabole. Parabole vient du grec : para (para) qui signifie "à côté de" et balo (ballw), qui signifie "lancer, jeter" (qui a donné en français, ballon) : une parabole est donc un récit, "jeté à côté de nos vies", qui exprime des vérités profondes mais prend des libertés quant à la réalité.

 

         Avec ces deux petites paraboles, Jésus veut nous faire découvrir un Royaume des cieux qui en vaut tellement la peine qu’on ne craint pas de tout perdre, de tout laisser, de tout quitter. Il est infiniment précieux : c’est la vie avec Dieu ici et maintenant. Il ne se négocie pas ; il demande un choix irrémédiable, tant il est exclusif. « Nous prend alors le vertige de l’impossible : comment pourrions-nous, comment oserions-nous ?... [Du calme !]… Autant que la radicalité des grands élans, importe le pas à pas au quotidien, l’orientation du cœur chaque matin renouvelée, chaque soir réajustée » (Une diaconesse de Reuilly).     

Cette exclusivité, en effet, ne nous absorbe pas, ne nous anéantit pas, ne chasse pas notre humanité, mais nous pénètre et nous transforme. Ainsi, tout ce qui fait notre vie est appelé à s’articuler, s’ordonner à la vie de Dieu. C’est pourquoi, il y a de la joie, car l’homme de la parabole du trésor ou de la perle, en fin de compte, ne se dépouille pas, ne se sacrifie pas. Bien au contraire, il est comblé car il a enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis longtemps, le bien incomparable.

 

Les deux lectures de ce dimanche nous entrainent dans la même démarche.

Salomon ne cherche pas la richesse ou la gloire, mais que Dieu le « rende capable de bien remplir la mission qu’Il lui a confiée ». Il lui faut donc « un cœur qui attentif pour gouverner son peuple et discerner le bien et le mal »

 

Paul rappelle que Dieu veut pour nous le meilleur, c’est-à-dire la vie de Son Royaume ; Il a même pour nous le désir de « nous configurer à l’image de son Fils bien-aimé » (Rm 8,29).

 

Pour terminer, je vous propose d’avancer un peu plus dans la compréhension de ce Royaume des cieux, qui n’est pas un espace, un territoire, mais quelqu’un. En Mt 19,29, Jésus annonce que ceux qui auront tout quitté "à cause de son nom", recevront de nombreuses fois autant et en héritage la vie éternelle. (// En Mc 10 29 et Lc 18 29-30). Le Royaume des cieux ne serait-il pas tout simplement le Christ Lui-même ?

En participant à l’Eucharistie, nous venons chercher Celui qui va nous transformer par Sa Parole et Sa Présence et nous faire entrer petit à petit dans Sa Vie et  nous découvrons alors ce merveilleux cadeau que Dieu nous fait puisqu’Il nous fait vivre en Lui, par Jésus : voilà notre trésor, voilà notre perle fine.   AMEN !