mardi 28 février 2023

HOMÉLIE 2ème Dimanche de Carême A. "La Transfiguration" Mt 17,1-9 - 05 Mars 2023

 

HOMÉLIE  2ème Dimanche de Carême. A. La Transfiguration : Mt 17,1-9

05 Mars 2023

En ce temps-là … : ce n’est pas n’importe quel temps. Si l’on se rapporte au verset entier de l’Évangile, v.1, il est écrit : « Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean… ».

Que s’est-il donc passé six jours avant ? Pierre a exprimé sa foi et Jésus l’a constitué chef de son Église. A l’annonce de sa Passion, de sa mort sur la Croix et de sa Résurrection, le même Pierre ne comprend pas et veut détourner le Christ de sa mission. C’est alors que Jésus le réprimande sévèrement, mais Il emmène trois de ses disciples, dont Pierre, pour vivre un moment inoubliable. Il les conduit sur une montagne élevée pour y être mot à mot “métamorphosé” : changé au-delà de l’aspect habituel que l’on connaît : lumière solaire, blancheur céleste. Il révèle sa véritable identité. Toute son humanité prend alors sens et rayonne lorsqu’il est pleinement uni à la volonté du Père.

Deux personnages se donnent à voir : Moïse et Elie. Ils ne sont pas n’importe qui : Moïse à l’origine de la Torah, la Loi où s’expriment les volontés divines ; Elie, le grand prophète, serviteur zélé de la Torah. Tous deux s’étant rendus sur la montagne élevée du Sinaï, l’Horeb. Tous deux ayant disparu, l’un enlevé au ciel sur un char de feu, l’autre dont on n’a pas retrouvé la sépulture. Tous deux entrés dans la gloire de Dieu. Ils s’entretiennent avec Jésus dans une grande proximité avec Lui. 

Pierre réagit, comme toujours ! Il est heureux et voudrait que ce moment inoubliable se prolonge. Il parlait encore qu’une nuée lumineuse les couvre de son ombre et une voix divine se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé …écoutez-Le ». Les disciples reconnaissent l’intervention de Dieu, comme au désert lorsque Moïse se rendait à la tente de Réunion, et ils se prosternent. Puis, ils se retrouvent avec Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur recommande de « ne pas parler de cette vision avant que le Fils de l’Homme ressuscite d’entre les morts » Pourquoi ?

Ils ne pourront comprendre qu’après l’épreuve de la Passion, de la mort de Jésus sur la Croix et à la lumière de sa Résurrection et de celle de l’Esprit Saint. Avec les mêmes Apôtres, Jésus va vivre une autre « métamorphose » : celle-là, au bas du Mt des Oliviers, à Gethsémani, où il sera, non pas transfiguré, mais  défiguré par l’angoisse, due aux puissances du mal qui vont se déchaîner sur Lui au moment de la Passion et qu’il vaincra par le don de sa vie. Mais alors, quel sens donner à cette Transfiguration ?

Ce récit de la Transfiguration ne révèle pas seulement aux apôtres la véritable identité de leur maître ; il montre également le chemin que tout disciple de ce maître est invité à suivre et à l’écouter pour le rejoindre. Notre chemin avec le Christ n’est pas seulement fait d’ordre moral ou de mise en pratique des enseignements évangéliques : il est une invitation permanente à répondre à un appel personnel. Comme Dieu qui s’adresse à Abraham en lui demandant de quitter ses racines où il était installé, comme Pierre qui se sentait bien et aurait voulu planter des tentes pour rester au-dessus de ce monde troublé et violent. Jésus s’y refuse et l’invite à descendre de la montagne pour continuer un chemin qui le mènera à sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Ainsi ce monde pécheur sera sauvé et nous pourrons être transfigurés, c'est-à-dire identifiés dans tout notre être à la volonté du Père sur nous et nous pourrons être guidés par son Esprit.

Qu’est-ce qui a fait mettre en route les 200 catéchumènes du diocèse, dont quatre de notre communauté paroissiale, appelés, dimanche dernier, par notre évêque à être baptisés à Pâques ?

N’est-ce pas l’annonce d’une vie nouvelle avec Jésus, qui les conduira à ressusciter pour être avec Lui ? « Relevez-vous et n’ayez pas peur ! » Mot à mot : “Ressuscitez [egeirqhte] et n’ayez pas peur !” Un monde nouveau se prépare maintenant : nous l’attendons et nous sommes appelés à y participer en découvrant qu’Il nous accompagne et qu’Il se manifeste par tous les gestes de solidarité et de charité que nous rencontrons, faisant de nous des fils et des filles bien-aimés en qui Il se réjouit.

                                                                                                            AMEN !

jeudi 23 février 2023

HOMÉLIE 1er DIMANCHE CAREME– A – "Tentations de Jésus " Mt 4,1-11 - 26 Février 2023

 

HOMÉLIE 1er  DIMANCHE CAREME– A – Mt 4,1-11

26 Février 2023

 

         En ce 1er Dimanche de Carême, alors que nous sommes invités à monter vers Pâques, l’Église propose à notre méditation les tentations du Christ. Elles sont présentées par St Matthieu juste à la suite de son Baptême dans le Jourdain. Il vient de recevoir l’Esprit qui le conduit au désert.

                   Comme les hébreux dans le désert, Jésus a faim : Comment réagit-il ? Il se réfère à la Parole de Dieu, celle précisément qui donne le sens de l’épreuve que les hébreux traversent. : Dt 8, 3 “ Il t'a humilié, [mot à mot : “t’a rendu pauvre],  il t'a fait sentir la faim, il t'a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères n'aviez connue, pour te montrer que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Yahvé”.   

         Nos contemporains, comme nous-mêmes, sommes exposés à cette tentation de ne rechercher que les nourritures terrestres. Certains le sont en raison de leur précarité, au point que cette préoccupation les obsède dès le matin ; d’autres plus aisés, sont avides de confort et de moyens de plus en plus grands ou sophistiqués, jamais satisfaits, tant est vaste dans nos pays riches, le champ des biens proposés et accessibles. Jésus nous sauve d’un horizon bouché sur l’ “avoir”. Jésus nous rappelle que nous sommes appelés à “être”, pour nous donner et accueillir ; et pour “être”, il faut se nourrir de Celui qui EST par excellence et qui s’est fait Pain de la Parole et Pain de vie, qui nous sont offerts aux deux tables de l’Eucharistie. N’est-ce pas ce que Jésus Lui-même nous a appris à demander, dans le Notre Père, le pain “supersubstanciel”, l’Eucharistie, indiquera Tertullien, théologien en l’an 200 dans son traité sur la prière, ch. 6. ainsi que St Cyprien et Origène au IIIème siècle et récemment Benoît XVI dans son livre sur "Jésus de Nazareth" (Tome 1 p.178).

A la deuxième tentation, le tentateur pousse Jésus à provoquer Dieu: il s’agit bien alors de la tenter Dieu. C’est courant dans la Bible : tenter Dieu, c’est le mettre au défi d’intervenir pour qu’Il prouve son existence. C’est ce qu’ont fait les hébreux dans le désert. Le lieu par excellence de cette tentation est Massa, où le peuple meurt de soif et se rebelle ;  pourtant Dieu leur avait fait passer la Mer Rouge, avait adouci l’eau à Mara, leur avait donné les cailles puis la manne : Ex 17, 7 :  « [Moïse] donna à ce lieu le nom de Massa [ en araméen, tentation, épreuve ] et Meriba,  parce que les enfants d'Israël avaient contesté, et parce qu'ils avaient tenté Yahvé, en disant: Yahvé est-il au milieu de nous, oui ou non ? ».

         Tenter Dieu peut se faire de deux façons. Ou bien on Lui désobéit pour tester sa patience, ou bien on le met en demeure d’exercer sa puissance dans un but intéressé. Mais plus cachée est l’attitude de beaucoup de nos contemporains qui mettent en doute l’existence de Dieu face aux malheurs partout présents sur notre planète (morts prématurées, cataclysmes, guerres, souffrances des innocents…). Ne nous arrive-t-il pas quand les choses ne vont pas comme nous le souhaiterions et qu’une épreuve sérieuse se présente, d’en vouloir à Dieu ? Jésus pose un interdit absolu face à Dieu, que nous connaissons si mal et “ dont les pensées ne sont pas nos pensées, et les chemins ne sont pas nos chemins” Is 55, 8. Jésus Lui-même ne nous a-t-Il pas appris à demander dans le Notre Père, mot à mot, d’après le texte original grec : « Ne nous laisse pas te provoquer ?

                  Enfin, à la troisième tentation, le tentateur propose à Jésus de l’adorer, en contrepartie d’un pouvoir tout puissant sur le monde (qu’il n’a d’ailleurs pas, mais il est menteur et père du mensonge, dira Jésus : Jn 8,44). Qu’est-ce qu’adorer, sinon reconnaître de façon absolue quelqu’un et se soumettre à lui. Les hébreux ont connu, eux aussi, cette tentation au désert. Tandis que Moïse, qui est monté sur le Sinaï pour recevoir les 10 commandements, tarde à revenir, le peuple demande à Aaron de lui faire un dieu et il façonne un veau d’or (cf. Ex 32, 1-4). Et pourtant Dieu leur avait dit : Ex 20, 1 “Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face.” ». Quels sont nos petits ou grands dieux ? Quelles sont nos idoles ? Choses ou personnes, d’ailleurs, pour lesquelles nous sommes prêts à sacrifier beaucoup ? Sont-elles compatibles avec un véritable amour de Dieu qui est premier ? Un amour des sœurs et frères que Jésus nous recommande ? Que fait Jésus ?  v. 10 : «  Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.  Il se réfère aux paroles du Deutéronome : Dt 10, 20.

         De fait, s’Il nous demande d’adorer Dieu seul, c’est que Dieu seul est adorable, parce qu’Il n’est qu’Amour et que  seul le véritable amour renonce à toute forme de domination ou de demande de soumission qui aliénerait l’adorateur ; mais tout au contraire, il recherche son bien. Jésus chasse Satan [en hébreu : “adversaire, ennemi”]. Ne nous a-t-Il pas appris à demander dans le Notre Père à prier Dieu comme il est écrit dans le texte original grec : « Mais délivre-nous du Malin », du Satan ? Ainsi le Fils de Dieu, véritable Israël tenté dans le désert, nous enseigne comment combattre le prince de ce monde en restant près de Dieu, armé de sa Parole et renonçant à toute volonté de puissance, bref renonçant «à être comme des dieux » Gn 3.3.

    Bon Carême en préparation à Pâques, libérés par le Christ !  AMEN

mercredi 15 février 2023

HOMÉLIE 7ème Dimanche Ordinaire A. "Si on te frappe sur la joue droite, tends l'autre" Mt 5, 38-48 - 19 Février 2023 -

 

HOMÉLIE  7ème Dimanche Ordinaire A. 19 Février 2023

- Mt 5, 38-48

Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui encore l'autre” Mt 5, 39

         Merveilleux Évangile qui porte au sommet la grandeur de l’amour tel que Jésus Lui-Même l’a montré jusque dans sa Passion.

Mais Dieu qu’il est exigent ! Et combien se sont heurtés à ces paroles, les poussant à renoncer à suivre Jésus, au moins dans de telles situations. Ainsi, lorsque j’étais curé à St Quentin-les-Sources, une maman au cours d’une réunion de parents d’enfants au catéchisme, dont le thème de la leçon était : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”, eut cette réaction : « Si vous enseignez cela à mon gamin, je le retire du catéchisme ».

Au fond de moi-même, je rejoignais cette “rébellion”, car ce que demandait Jésus relevait de l’héroïsme avec une pointe de soumission, voire de lâcheté, que la maman avait exprimé, comme pour s’excuser : “Je ne veux pas que mon fils devienne une carpette !”

                   Je connaissais les interprétations qu’en donnaient les grands spirituels, voulant exprimer à quel degré d’amour le disciple du Christ devait s’élever (ou s’abaisser ?) pour faire comprendre à son agresseur qu’il n’avait aucune haine envers lui, mais seulement de l’amour, qui excluait toute forme de violence ; je connaissais le style imagé, oriental de Jésus, qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre ; je connaissais le commentaire des exégètes qui disaient que lorsque quelqu’un prononçait un blasphème, il était giflé sur la joue droite : il fallait donc que les premiers chrétiens, qui proclamaient que Jésus était Dieu, s’attendent à être giflé ainsi et même, qu’ils maintiennent leur affirmation en tendant l’autre joue… Ou même, l’interprétation cocasse d’Origène, Père de l’Eglise, qui observait finement que pour frapper quelqu’un sur la joue droite, il fallait être gaucher, et donc qu’il n’y avait pas beaucoup de chance que l’on puisse mettre la parole à exécution ! Mais comment expliquer tout cela à cette maman ?

                   Je lui répondis ainsi : « Lorsque Jésus demande quelque chose à ses disciples, il est en général le premier à le faire. Aimez vos ennemis : c’est ce qu’Il fait envers ses bourreaux. Par contre, lors de sa Passion, lorsque le serviteur du grand prêtre le gifle en lui disant :

“ Est-ce ainsi que tu réponds au souverain prêtre?”  Que fait alors Jésus ? Présente-t-Il l’autre joue ? Non ! Mais Il s’adresse à lui répond : “Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? ” Jn 18, 22-23.

                   Je crois que vous pouvez laisser votre enfant au catéchisme, mais en lui apprenant à prendre de la distance face à son agresseur (très dur ! je le sais) et en essayant d’aimer comme le Christ qui a aimé ce serviteur. Comment ? Il a mis son agresseur en responsabilité : lui qui s’est laissé emporter par un zèle mal placé, plein de haine et qui l’avilit : « Justifie ton geste » semble lui dire Jésus ! « Sois responsable et tu éviteras de te mettre dans cet état-là” ».

Marie Balmary,  dans son livre “Le sacrifice interdit” (Édition Grasset), aborde ce texte, pp.186-187. Elle le reprend dans un dernier livre sorti l’année dernière, intitulé « Ouvrir le livre » p.63 en traduisant mot à mot : « Mais si quelqu’un te donne un coup sur la mâchoire droite, tourne à lui aussi autre » Cette psychanalyste qui connaît également l’hébreu et le grec révèle le non-respect de la traduction du terme “autre” qui est utilisé dans le texte grec. En effet, le grec dispose de deux termes pour exprimer autre : “L’un, l’autre” dans une relation duelle, par exemple : “Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre (Eteron, étéron) ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre (Eterou, étérou) Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon”. Mt 6, 24. C’est ce que nous devrions avoir ici : la mâchoire droite, l’autre : "étéren". Or nous avons Allen, allen, qui est l’autre terme pour dire autre, mais au sens de différent.

La parole de Jésus devient alors une invitation à "présenter à l’agresseur autre chose”, le but étant de le faire sortir de sa violence en le “responsabilisant”. N’est-ce pas exactement ce qu’a fait Jésus envers le serviteur du grand prêtre ?

Cette interprétation n’exclut pas les autres plus traditionnelles, exégétiques ou mystiques, qui partent de points de vue différents et qui peuvent enrichir, à leur façon, notre accueil de la Parole de Dieu. Mais je pense qu’il est bon de proposer aussi celle-ci, qui a le mérite de respecter l’ensemble des Évangiles en se fixant sur son modèle, Jésus-Christ, et en évitant les fausses pistes du jeu pervers de la violence : Jésus, qui est le “Chemin et la Vérité et la Vie”, enseigne une autre voie qui fait grandir parce qu’elle appelle à la responsabilité.

L’Évangile ne s’achève-t-il pas ce jour sur une autre belle invitation de Jésus : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » Rien que ça !  Mais le mot parfait s’écrit : TeleioV teleios, « accomplis » Quelle confiance Jésus met en nous !

AMEN !                                                                       

mercredi 8 février 2023

HOMÉLIE 6ème Dimanche Ordinaire A - "Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir " Mt 5, 17-37 - 12 Février 2023

 

HOMÉLIE  6ème Dimanche Ordinaire A - Mt 5, 17-37

12 Février 2023

 

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir »

 

Avec l’Évangile d’aujourd’hui, nous sommes au début du "discours sur la montagne" qui fait suite aux Béatitudes (les "Dix Paroles") entendues il y a 15 jours et à la déclaration du Christ de dimanche dernier: « Vous êtes le sel de la terre…vous êtes la lumière du monde ». L’évangéliste Matthieu présente Jésus comme le nouveau Moïse qui a gravi la montagne suivi par la foule et s’est assis pour enseigner ses disciples.

Il veut les dissuader qu’ils le prennent pour un nouveau prophète qui enseignerait une voie autre que celle de la Loi (la Torah) pour aller vers Dieu. « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir ». Abolir : détruire, renverser ou dissoudre ; accomplir : emplir à ras bord, parachever. Jésus ne peut détruire la Parole de Dieu son Père, qui a valeur d’éternité puisqu’il ne revient jamais sur sa Parole. Jésus vient "accomplir", c’est-à-dire mener à son terme cette Parole, la parfaire pour qu’elle se réalise pleinement. Il respecte la façon dont son Père a choisi de se révéler à son peuple petit à petit, progressivement, afin de le conduire à la pleine révélation de l’amour qu’Il nous porte et veut que nous partagions entre nous.

 Ainsi la Loi donnée à Moïse est faite de prescriptions nécessaires pour un vivre ensemble élémentaire : ne pas tuer, ne pas convoiter, ne pas tromper…Les Prophètes et les Sages ont fait progresser ces recommandations, mais Jésus va les affiner encore pour atteindre l’intelligence et le cœur en profondeur. Cette progression pourrait se présenter ainsi :

1er niveau : tu ne tueras pas.                                                                                             2ème niveau : tu t’interdiras la colère, les injures, les propos qui blessent et qui peuvent même tuer psychologiquement ou socialement.

Ou encore :                                                                                                                            1er niveau : tu ne commettras pas d'adultère                                                                       2ème niveau : tu t’interdiras même de regarder avec convoitise une femme (mariée ou fiancée), car elle devient pour toi un objet. Renonce à la regarder (arrache ton œil) ; essaye de ne pas y penser : que ton œil soit pur et ne te fasse pas chuter.

Et encore :                                                                                                                            1er niveau : ne manques pas à tes serments…                                                                        2ème niveau : n’en fais pas du tout

Que ce qui sort de ta bouche soit vrai : "oui", si c’est "oui" ; "non", si c’est "non".

         Avancer toujours plus loin sur le chemin de l’amour vrai, telle est la vraie sagesse qui va à l’encontre de la sagesse de ce monde dont St Paul dit qu’elle promeut d’autres valeurs, celles que la triste réalité des informations d’aujourd’hui nous présente : réussite à tout prix, passage en force qui fait appel à la violence, mensonges publics qui cachent la vérité, dénigrement, mépris des petits : la liste serait longue.

         Jésus tout au long de son ministère n’aura de cesse de nous guider sur le chemin de la vie fraternelle. Ne nous invite-t-il pas à devenir ce que nous sommes : enfants de Dieu et frères et sœurs les uns des autres. Ça commence par l’observance de la Loi de Moïse ; ça s’accomplit dans l’écoute et la mise en pratique des préceptes de Jésus.

         Là encore, car cela demande beaucoup d’efforts et de discernements, c’est avec l’aide de l’Esprit Saint qu’il faut avancer, « lui qui scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. » 1 Co 2,10

         Tous ensemble, accueillons-le et prions-le.

AMEN !