HOMÉLIE DE LA MESSE DU JOUR DE NOËL 2022 - Jn 1,1-18
Pour nous faire entrer
dans ce merveilleux Mystère et Évènement qu’est la Nativité du Seigneur,
l’Église a choisi pour la Messe de ce Jour le Prologue, début de
l’Évangile de St Jean.
Il débute par : « Au commencement… ». Comme
dans le premier livre de la Bible, la Genèse : « Au commencement,
dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1). Le mot hébreu utilisé
est : « Bereshit » qui mot à mot signifie : « Entête ».
Si je peux me permettre un anthropomorphisme, qu’y avait-il dans la tête du
Créateur ? Quel était son dessein ? Bien sûr, la Création toute
entière. Mais dans le prologue de St Jean, c’est le Verbe, le Logos, "logoV", c’est-à-dire la pure Parole de Dieu.
Cette Parole nous révèle que ce Verbe, « fait humain »a « dressé sa tente parmi nous, afin que tous ceux qui l’ont reçu puissent devenir
enfants de Dieu ». C’est
l’Évènement que nous célébrons aujourd’hui en la Nativité de ce Verbe.
Je
vais maintenant quitter un instant ce très bel Évangile pour attirer votre
attention sur un phénomène quasi universel
qui accompagne de façon totalement différente ce jour de Noël.
Vous avez sans doute chez vous, comme chez la plupart de nos concitoyens
un sapin de Noël. Quel lien pourrait-il y avoir entre ce sapin et cette
fête si ancienne célébrée dans toute la Chrétienté et dans bien d’autres coins
du monde aujourd’hui ?
L’apparition du sapin dans les demeures de certains peuples de
l’hémisphère Nord, où le soleil, en cette période de l’année, est au plus bas à
l’horizon (voire même a disparu le plus au Nord), est bien antérieur au
christianisme. Juste après le solstice d’hiver, lorsque le soleil commence à
s’élever plus tôt de nouveau, on a voulu célébrer cette quasi renaissance
et pour ce faire, on a choisi le seul arbre qui n’avait pas perdu ses
feuilles en restant toujours vert.
Le christianisme s’étant progressivement répandu dans tous les
peuples de notre hémisphère, au Moyen Age, on célébrait la Nativité du Sauveur
sur les parvis des cathédrales et des églises, et à côté de la crèche vivante,
on plaçait un sapin. Pourquoi ?
Jésus, Yeoshua, "Dieu sauve", entre dans notre pauvre humanité
qui vit continuellement des malheurs faits de conflits, de maladies ou de
famines. N’avait-elle pas été créée pour habiter un merveilleux jardin dont la
seule condition était de ne pas manger le fruit d’un arbre planté en son
milieu ? Trompés par le serpent symbolisant le "mauvais", père du mensonge, nos premiers ancêtres avaient
enfreint l’interdit et avaient dû quitter ce lieu de confiance et d’amour tel
que l’avait établi le Créateur. Mais Celui-ci ne voulait pas perdre ses
créatures et au terme de longs siècles, Il avait préparé la venue du Verbe, son
propre Fils, pour que ceux qui le voulaient puissent un jour rejoindre ce
Paradis que ce Verbe allait rouvrir en donnant sa Vie.
Ce sapin rappelait la faute originelle
Près de la mangeoire, où le Verbe était couché, il annonçait le
retour de l’humanité vers le jardin du Paradis et Son Créateur.
Pour le signifier davantage, on lui accrocha des boules
évoquant les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, du bonheur
et du malheur. Certaines boules avaient même l’aspect de pommes, sans doute
inspirées par la mauvaise traduction en latin, du mot hébreu fruit.
Alors, frères et sœurs, accrochez des boules à votre sapin, mais
ne faites pas comme Ève et Adam qui ont croqué le fruit. Pas de soupçon ou de
doute sur ce que demande le Seigneur ; ne recommençons pas leur
désobéissance et demandons à notre Sauveur bien-aimé de nous accompagner ver ce
jardin de bonheur : n’est-il pas le premier don qu’Il fit sur sa Croix, en
introduisant dans le Paradis le malfaiteur crucifié avec Lui !
Que la fête de Noël soit célébrée comme celle de la Nativité de
Notre Sauveur qui vient nous prendre aujourd’hui par Sa Parole et Sa Présence afin
de nous introduire dans Son Royaume, un Royaume d’amour et de Paix avec tous.
AMEN !