HOMELIE 22°Dimanche ordinaire B. Mc 7,1-8.14-15.21-23
29 Août 2021.
Dans ce récit évangélique, les pharisiens viennent poser une question rituelle à Jésus qui leur répond vigoureusement : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi ». Pourtant, Jésus n’attaque jamais le mouvement religieux des pharisiens né vers 135 av. JC pour refuser toute compromission politique avec les occupants grecs, païens, et tout laisser-aller dans la pratique religieuse. Il parle même avec certains d’entre eux comme Nicodème (Jn 3) ou Simon (Lc 7). Mais Il a voulu les mettre en garde contre leurs attitudes de "séparés" (ce que signifie le mot "pharisien") qui les rendaient méprisant envers ceux qui ne faisaient pas comme eux. Ce que Jésus voulait c’était, comme l’écrit si bien St Jacques dans la lecture d’aujourd’hui, « leur donner la vie par la Parole de vérité ». Et sur les recommandations du même apôtre, les inviter à « accueillir cette Parole humblement : parce qu’elle est semée en nous, elle est capable de nous sauver »
Il en va de même pour nous, si nous ne nous contentons pas seulement de l’écouter et que nous la mettons en pratique. Et cette mise en pratique, c’est la charité à l’égard de ceux qui en ont besoin : St Jacques désigne les orphelins et les veuves dans leur malheur, car c’étaient les catégories sociales les plus vulnérables à son époque. Mais il aurait pu nommer toutes les formes de malheur que nous rencontrons aujourd’hui, des personnes gravement malades aux victimes des guerres et des famines, des cataclysmes, en passant par les personnes âgées abandonnées, les chômeurs de longue durée ou les sans-papiers.
Reprenons le Psaume : il présente le « juste » qui se conduit selon les commandements du Seigneur dans la vérité de son cœur. Et c’est bien cela que Jésus veut dire aux scribes et aux pharisiens qui croient rendre un culte à Dieu et acquérir la justice en observant des traditions qu’ils ont inventées au lieu de suivre le commandement de Dieu. Il est même obligé d’expliquer clairement à la foule, fascinée et empêtrée dans tous leurs rites, ce qui est pur et ce qui rend impur, c'est-à-dire ce qui est donné à l’homme et ce que l’homme produit du « dedans », c'est-à-dire au fond de lui-même, du cœur. Le cœur dans le langage biblique est le siège de l’intelligence, de la volonté et de l’affectivité. C’est en lui que s’élaborent les pensées et que se prennent les décisions qui font passer à l’action. Jésus vient guérir les parties blessées de nous-mêmes qui nous détruisent et détruisent les autres. Il nomme ces maladies qui laissent nos cœurs battre au rythme de nos pulsions, de nos désirs ou de nos frustrations et non au rythme de son amour. C’est vraiment le médecin qui nous éclaire par son diagnostic.
Ainsi, toute prière que nous adressons à Dieu, toute rencontre que nous cherchons avec Lui doit se faire dans cet espace de vérité sur nous-même, éclairé et encouragé par sa parole purificatrice. Sinon, « nous l’honorerons des lèvres, mais notre cœur sera loin de Lui » et restera malade.
Que la Parole de Dieu reçue, écoutée et mise en pratique jour après jour, grâce à la prière, grâce à un missel quotidien qui la nourrit comme « Prions en Église » ou « Magnificat », grâce à une Radio Chrétienne comme Radio-Notre Dame, ou encore grâce à une revue chrétienne ou un journal quotidien comme « La Croix » qui offre tous les jours une méditation de la Parole de Dieu et présente des actions concrètes de mise en œuvre de cette Parole, que cette Parole de Dieu atteigne notre cœur, « notre dedans » et nous accompagne chaque jour en nous faisant porter du fruit.
Accueillons de tout notre cœur le « Verbe de Dieu » qui vient maintenant à nous et pour nous dans cette Eucharistie.
AMEN !