.HOMELIE 14ème
Dimanche Ordinaire C. Lc 10,1-12.17-20
7 Juillet 2019
Feuille de
route pour la mission.
Au
seuil de la période tant attendue des vacances, qui, je l’espère vont nous
permettre de nous « re-créer » physiquement, psychiquement et
spirituellement, voici que l’Évangile de ce dimanche nous présente Jésus
envoyant ses disciples en mission et leur donne comme une « feuille de
route ».
Tout
d’abord, Il en choisit 72 : 6 x 12. C’est le chiffre symbolique qui
désigne dans la Bible (Gn 10,32) le nombre « des nations païennes qui se
répartirent sur la terre après le Déluge ». Jésus envoie donc les
disciples auprès de tous les hommes à qui le Royaume de Dieu est destiné et
ouvert. La mission est donc
universelle : sommes-nous aujourd’hui ouverts, les invitants à participer
à la vie du Royaume ?
Il les
envoie 2 par 2, car selon la loi juive, une parole, un
fait, un évènement ne valent que s’ils sont attestés par deux témoins. La mission n’est pas une affaire
individuelle mais doit relier à une communauté d’Eglise, Corps du Christ.
Il les envoie, mot à mot, « devant
sa face », expression qui traduit le caractère sacré de la mission, car il s’agit de préparer la venue
du maître.
Quelles
sont les recommandations qu’Il leur donne ?
La première est de « prier le Maître de la
moisson ». Rien n’advient du Royaume de Dieu sans l’action de Dieu
Lui-même.
Nous coopérons à la construction du
Royaume mais nous n’en sommes pas les maîtres d’œuvre. Si la moisson est
abondante nous ne sommes les propriétaires ni du domaine, ni de la récolte.
C’est pourquoi, au début de la mission, Jésus demande à ses disciples d’annoncer l’Évangile les mains vides.
Viendra le temps où Il devra les quitter pour entrer dans sa Passion et Il leur
demandera de prendre des moyens pour leur mission : bourse, sac et
même épée ! (Non pas qu’Il exhorte les disciples à prendre les armes, Lui
qui leur a fait apporter la Paix, mais seulement pour annoncer que la mission
comportera des épreuves et des luttes). D’ailleurs, Il les prévient que bien
accueillis ou pas, ils resteront les
porte-voix du Seigneur : le résultat de la mission ne leur appartient pas.
Rien ne doit faire obstacle à leur annonce :
ni les nombreuses règles et prescriptions alimentaires (la Kashrout) qui
peuvent empêcher de partager un repas et l’Évangile avec les païens, ni le
risque de passer de maison en maison et de susciter ainsi l’esprit de chapelle
(nous dirions aujourd’hui de « clocher »).
S’ils
guérissent les malades et soumettent les esprits mauvais, c’est bien au Nom du Seigneur qu’ils le font.
Par-delà
les épreuves rencontrées, que ce soit hier ou aujourd’hui, Jésus, par sa Croix
transfigure les difficultés ou même les échecs apparents de nos missions. C’est
ainsi que Paul pouvait en faire son orgueil : « La croix de Jésus-Christ
reste mon seul orgueil » (Ga 6,14). Mais en même temps, Jésus nous invite à la joie et nous
envoie sur les routes d’aujourd’hui pour préparer le terrain où Lui-même doit
passer. Peut-être d’ailleurs y est-il déjà et nous attend pour Le révéler à
ceux qui voudront bien l’accueillir.
Avec
Lui, tous ensemble, chacun à notre manière, répondons à son appel ; prions
le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson, remercions-Le de
nous appeler à cette mission et « réjouissons-nous de ce que nos noms sont
inscrits dans les cieux », c'est-à-dire qu’Il soit avec nous
jusqu’au bout et même au-delà !
AMEN !