HOMELIE 4ème Dimanche Ordinaire B. Mc 1, 21-28.
28.01.2018
« Il enseignait en homme qui a autorité »
Ce que Jésus a enseigné lors de son premier
séjour à Capharnaüm à la synagogue, Marc ne nous le rapporte pas. Par contre,
il nous montre une assemblée frappée par son enseignement “car il enseigne avec autorité et non pas comme
les scribes.”
Qui sont les scribes ? Ce sont les spécialistes et les interprètes officiels des
Saintes Écritures. Au terme de longues études, vers l’âge de 40 ans, on était
ordonné scribe, ce qui conférait autorité dans les décisions juridiques. Souvenez-vous du roi
Hérode, qui lors de la venue des mages, s’adresse à eux pour savoir où, d’après
les Écritures, devait naître le roi des juifs.
Mais qu’est-ce donc que l’autorité ? Le mot vient du verbe latin “augere” qui signifie “croître”, et aussi “faire
croître, faire grandir”. L’autorité a donc pour fonction essentielle de
permettre à celui qui l’exerce d’aider ou de faciliter quelqu’un à devenir
lui-même, homme à part entière, responsable de son histoire, capable
d’initiative et de solidarité. “Une
autorité véritable autorise l’autre à être auteur de sa vie”.
Les scribes avaient une autorité qui tenait à
leurs connaissances, mais, nous l’avons vu avec la venue des mages, s’ils
savaient quantité de choses, cela ne les faisait pas bouger pour autant. Ils
transmettaient quantité de règles de tout genre, mais faisaient-ils
grandir ? Jésus plus tard, dans l’Évangile, les prendra à partie, car “ils
disent et ne font pas”. Il leur reproche
les excès dus à leur science et le souci des honneurs.
Jésus par contre exerçait une autorité de
service, avec une compassion active, en particulier
pour ceux qui étaient les plus fragilisés, et c’est le cas de ce pauvre homme,
tourmenté par un esprit mauvais. Que fait-il ? Il fait comme Dieu son
Père, au début du monde. Il "sépare" cet homme de l’esprit mauvais
qui s’est installé en lui, là où il ne devait pas être. Dieu n’a-t-Il pas créé
les êtres humains pour qu’ils soient libres et non pas aliénés par les
forces du mal ? Jésus, à la surprise générale, se comporte à l’inverse de
cet esprit du mal : il l’interpelle vivement, lui commande de quitter le
pauvre homme et domine ses cris. On comprend que l’assistance ait eu très peur,
tant cela était inhabituel, et comment elle mit à s’interroger sur la personne
de Jésus à l’écoute et au vu de ce qu’il venait d’accomplir : « Voilà
un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! [N’en est-Il pas la source ?] Il commande
même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ! [N’est-il pas le maître de la création et son
sauveur ?].
Le règne de Dieu est donc arrivé. Il révèle un
Dieu qui veut tirer les hommes de toutes les puissances de mal qui le rende
prisonnier de lui-même.
Aujourd’hui, Jésus
nous associe à ce salut et en particulier, dans toutes les formes d’autorité
que nous pouvons exercer, dans la mesure où nous détenons une
responsabilité et donc un pouvoir qui lui est lié.
Comment exerçons nous cette autorité ?
Dominatrice ? Pour nous mettre en valeur ? Ou en respectant
l’autre ; en accueillant son désir lorsqu’il est bon; en lui faisant confiance.
Savons-nous appeler ? Essayons-nous de rendre notre proche auteur de sa
propre vie ?
Jésus nous montre une autorité qui aime : il ouvre aux
autres, sur son Père.
Savons-nous saisir ou provoquer des temps de
parole entre nous sur ce qui est important pour nous dans la vie? Nous
donnons-nous des occasions de partager en famille, parfois en voisins ou au
travail ce qui fonde nos attitudes face aux évènements ? Echangez-vous sur
les textes de la Parole de Dieu que vous avez écoutés à la messe ? Sur l’homélie,
pourquoi pas ? Donnez-vous la parole à ceux qui n’osent pas la
prendre ?
Bon Dimanche ! Bonne semaine ! Que la
Parole et la présence du Seigneur vous fassent grandir à son image !
AMEN !