vendredi 29 avril 2016

HOMELIE 6ème Dimanche de PÂQUES. "l'esprit Saint vous enseignera tout" Jn 14,23-29 - 1er Mai 2016.



HOMELIE 6ème Dimanche de PÂQUES. Jn 14,23-29
1er Mai 2016.

“Le Défenseur, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, Lui vous enseignera tout…” Jn 14,26

En cette période de l’année, les Eglises chrétiennes sont en marche vers la fête de la Pentecôte, où elles célèbreront le don de l’Esprit-Saint. Jésus le désigne comme le Défenseur : dans le texte original grec, on le nomme “Paraclet” (ParaklhtoV  mot à mot : “Celui que l’on appelle (kalew) au côté (para) d’un accusé pour qu’il lui souffle les arguments de sa défense”). En latin: Advocatus, avocat.  Il peut se traduire également par “Consolateur”. Jésus le promets donc à ses disciples, qui dès le début de leur ministère, ont été victimes de persécutions.
Disciples d’aujourd’hui, l’Esprit-Saint nous est également promis. Et de fait, l’Eglise, en bientôt 2000 ans d’Histoire, malgré sa croissance, a traversé des périodes de déviances par rapport à la mission que lui a confiée le Christ. Ses membres sont tous en effet des hommes et des femmes fragiles, capables du meilleur comme du pire. Ces derniers temps, elle doit faire face à des critiques, certaines légitimes, d’autres plus que tendancieuses, systématiques, largement véhiculées par la plupart des médias. La vie de ses membres serait-elle réduite aux turpitudes de quelques-uns qui sont mis en avant, semaines après semaines ?
Certes, s’il faut rendre justice aux victimes, comment oublier la foule innombrable de laïcs, religieux, religieuses, diacres, pasteurs, prêtres et évêques au service des plus déshérités de la planète ? - Qui est en première ligne dans la lutte contre le sida en Afrique ? Les organismes des Eglises - Qui se bat contre les injustices au Brésil, au Soudan, au Congo, en Afrique du Sud ? Les Eglises - Qui lutte, chez nous, contre toutes les formes de misère (sans en avoir le monopole, bien sûr !) ? - Le Secours Catholique, l’AED, le CCFD, la CIMADE, la Conférence St Vincent de Paul ; la Fondation de l’Abbé Pierre, l’Ordre de Malte ; Mère de miséricorde, Magnificat, Tom Pouce (pour les mères seules ou en attente d’enfants) ; "Relais lumière espérance" ; Foi et Lumière, l’OCH, les Communautés de l’Arche, (pour les handicapés), le "Bon larron", Onésime ;  et combien d’autres associations, sans compter tous les chrétiens engagés dans des associations laïques venant en aide dans tous les secteurs de pauvreté : “Resto du cœur”, “Mères pour la Paix” en Afghanistan et au Congo, “Mali médicaments”, “Alliance pour les Droits de la Vie”, “Lumière du monde” au Cameroun, “Association Karen” en Thaïlande, “Orphelinat de Bethléem” en Palestine, “Croix Rouge”, pour ne citer que celles qui sont connues: j’arrête cette énumération qui n’est évidemment pas exhaustive.
Cependant, je ne voudrais pas oublier également tous ceux qui travaillent en toute discrétion dans le cadre de leur fonction ou de leur profession, mais de façon tenace pour la justice, le respect de la vie de ses débuts à sa fin, la paix sociale et religieuse ou tout simplement, en cherchant toutes les occasions pour créer des relations de convivialité comme nous le vivons aujourd’hui avec l’accueil des émigrés ou avec le départ de jeunes de chez nous se consacrant de plusieurs mois à un ou deux ans au service de missions dans des pays pauvres.
Mes sœurs et mes frères, qui lance ces femmes et ces hommes dans ces magnifiques défis, ici ou là-bas ? Une audace folle ? Une foi dans l’humanité, capable de solidarité et de recherche du bien de son semblable ? Mais aussi une foi inconditionnelle dans les paroles de Jésus : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon Nom… » ? L’Esprit-Saint soutient, défend et console par ses dons : Sagesse et Intelligence, Conseil et Force, Connaissance et respect de Dieu… annonçait déjà le prophète Isaïe (Is 11,2)
Les Apôtres y croyaient tellement, nous le rappelaient la première lecture de ce jour (Ac 15,28), que lorsqu’ils ont du prendre des décisions graves pour accueillir les païens dans l’Eglise naissante, eux qui étaient juifs, décrètent, comme si cela allait de soi : « L’Esprit-Saint et nous-mêmes… ».
Promesse tenue aux Apôtres, promesse tenue aujourd’hui ! Qui que nous soyons, n’hésitons pas à faire appel à Lui : nous ne serons jamais déçus !    AMEN !

jeudi 21 avril 2016

HOMELIE 5ème Dimanche de PÂQUES. Le commandement nouveau . Jn 13, 31-35 - 24 Avril 2016.



HOMELIE 5ème Dimanche de PÂQUES. Jn 13, 31-35
24 Avril 2016.

“Je vous donne un commandement nouveau…” Jn 13,34

         « Aimez-vous les uns les autres » n’est pas à proprement parler un commandement nouveau. La première Alliance le recommandait déjà : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,19).
Pourquoi Jésus le présente-t-il comme nouveau ?
« Aimer comme soi-même », c’est prendre pour mesure notre capacité de s’aimer soi (qui bien souvent n’est pas petite ! Mais qui est, somme toute, limitée) et c’est déjà un pas énorme vers le respect et le don que l’on destine à autre que soi.
« Aimer "comme" je vous ai aimés, "de la façon dont je vous ai aimés" », c’est-à-dire « à la façon de  Jésus Lui-même » cela n’a pas de limite. C’est proprement inatteignable sans Lui. Et pourtant, Il le demande ! Et il parle même d’un commandement !
Mais, peut-on aimer sur commande ?
On ne peut aimer qu’en étant libre et non sous l’effet d’un ordre, si bienveillant soit-il. Ce que l’on a traduit habituellement par commandement (entolh) pourrait plutôt être traduit par “précepte, prescription”, à la façon dont un médecin prescrit des médicaments pour son patient ; une ordonnance (où l’on retrouve la notion d’ordre). Autrement dit : Jésus nous prescrit, en bon médecin, de nous aimer comme Il nous a aimés. Si nous refusons, nous sommes dans la situation du malade qui ne veut pas guérir ou ne fait pas confiance à son médecin. Loin de nous imposer une contrainte, Il veut nous rendre la santé, la Vie.
         Cela va encore plus loin. En l’écoutant et en faisant ce qu’Il nous prescrit, nous élargissons son influence auprès de nos prochains, à tel point que nous devenons disciples du salut qu’Il à apporté à tous les hommes.
En effet, à quoi reconnaît-on un disciple de Jésus ?
·         Parce qu’il va à la Messe, Non !
·         Parce qu’il prie ? Non ! 
·         Parce qu’il est baptisé et qu’il communie ? Non plus !

Alors ?
« A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns envers les autres » Jn 13,35.
L’amour fraternel vécu est le signe par excellence de la présence de l’amour de Dieu dans nos vies ; il est le don de guérison que Jésus nous fait par ses prescriptions et la grâce qui les accompagne.

 Si l’annonce de l’Evangile par les premiers Apôtres, comme nous la présente la première lecture de ce Dimanche, n’a pas été sans difficultés et oppositions, elle a pourtant été incroyablement efficace et rapide puisque, 40 ans après la Résurrection du Christ, des “Eglises”, certes modestes, étaient présentes partout dans le Bassin Méditerranéen. Sans l’amour fraternel qui les animait, ces missionnaires n’auraient rien pu faire.

Que le Seigneur nous donne la force d’annoncer avec audace l’Evangile autant par nos paroles que par le souci de vivre fraternellement autour de nous et tout particulièrement à l’occasion de nos assemblées dominicales.

 

AMEN !

jeudi 14 avril 2016

HOMELIE 4ème Dimanche de Pâques." le Bon Pasteur" Jn 10, 27-30 – 17 Avril 2016.



HOMELIE  4ème Dimanche de Pâques Jn 10, 27-30
17  Avril  2016.

« Je suis le Bon Pasteur »

Dans les textes liturgiques de ce Dimanche, avez-vous remarqué deux images qui parlent de Jésus-Christ. L’apocalypse le présente comme l’Agneau qui a donné son sang ; l’évangile de Jean révèle Jésus se présentant Lui-même comme le Bon Pasteur. Y aurait-il contradiction entre ces deux images ?
L’Apocalypse nous donne déjà une réponse, puisque le texte que nous venons d’entendre dit explicitement : « … L’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de vie ».
Les images bibliques, si elles peuvent apparaître déroutantes et même opposées, sont là pour nous aider à approcher la riche réalité des situations ou des personnes. Elles ne fonctionnent pas en : « Ou Jésus est l’Agneau, ou Il est le Pasteur » mais « Jésus est à la fois l’Agneau et le Pasteur ».
Comment ? Le Christ est l’Agneau Pascal qui, selon la foi juive, rachète les hommes au prix de son sang ; Il est aussi le Serviteur de Yahvé, agneau muet qui va au sacrifice, dans le livre d’Isaïe (Is 53). Jésus n’a-t-Il pas vécu sa Passion comme ce Serviteur ? N’est-il pas mort au moment où l’on sacrifiait l’agneau pascal ?
         Mais Il est aussi, comme l’écrit l’évangile, “Beau Pasteur”, kalos, en grec,  au sens de noble, honnête, vrai ; tout différent du mercenaire qui ne travaille que pour de l’argent. Il est beau parce qu’Il connaît chacune de ses brebis, chacun d’entre nous ; Il fait attention à tous. Nous sommes tous uniques pour Lui ; nous Lui  sommes très précieux à tel point qu’Il ne veut pas se séparer de nous : Il nous donne la vie éternelle !
Le Beau/Bon, le vrai pasteur n’est pas pasteur pour lui-même, mais pour son troupeau et, parce qu’Il est uni à Celui qui est à l’origine de toute vie, Il donne vie, puisque tout son être dans son union au Père, guide le troupeau vers ce qui le nourrit, le désaltère.

Ainsi doit-il en être de ceux que l’Eglise, au nom du Christ, a appelés comme pasteurs. Tellement unis au Christ qu’ils sont aussi agneaux offerts. Ils donnent leur vie pour leur troupeau ; Ils connaissent les membres de ce troupeau, en prennent soin, le conduisent vers ce qui est vital. Ils restent toujours en union avec le seul Pasteur, Jésus-Christ. C’est cela qui permet de discerner une vocation sacerdotale parmi bien d’autres appels non moins nécessaires au peuple de Dieu, mais qui n’est pas la prise en charge du troupeau, comme il est demandé au Pape, à l’évêque ou au prêtre.
Mais comment discerner un appel de Dieu à ce ministère comme, d’ailleurs, à toute autre mission qu’Il voudrait nous confier ?
La première condition me semble la plus nécessaire : faire taire les bruits extérieurs, images, idéologies ou modes qui nous rendent étrangers à nous-mêmes pour trouver un silence habité. Ce silence nous fait voir l’essentiel, c'est-à-dire le dessein de Celui qui nous a fait venir à la vie parce qu’Il nous aime et qu’Il est fidèle. Alors l’envie est  non seulement de ne plus Le quitter mais de Le faire connaître à d’autres. C’est à mon sens le cœur de toute vocation : laïque, sacerdotale ou religieuse, et en tout cas celle à laquelle j’ai répondu pour ma part et à laquelle je réponds encore aujourd’hui.
C’est donc avec une immense humilité et la conscience aigüe de ne rien pouvoir faire sans Lui qu’une femme, un homme peut envisager de s’engager à répondre et à vivre son appel.
Prions pour tous ceux qui y ont répondu.
Prions pour ceux qui pensent y répondre.
Prions pour favoriser l’accueil de tels appels dans nos familles et autour de nous,
Remercions le Seigneur de nous adresser son appel et de nous en avoir jugés dignes malgré nos limites et nos faiblesses.
Enfin, prenons des moments de silence où nous rentrons en nous-mêmes pour entendre sa voix.
AMEN !

jeudi 7 avril 2016

Méditation sur l'Evangile du 3ème DIMANCHE DE PÂQUES 6 10.04.2016



"Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ?"  -  Jn 21,1-19

Jésus ressuscité, voilà que les Apôtres reprennent leur métier ! Retour à la case départ, comme si rien ne s’était passé ? Et puis, comme autrefois, mauvaise pêche ! (Lc 5,1-10). Mais le Seigneur n’a pas fini de les surprendre. Au petit matin, sur le rivage, Il les appelle et leur recommande de jeter leur filet à droite de la barque, ce qu’ils font en pleine confiance. Cela rappelle quelque chose « au disciple que Jésus aimait ». Mais c’est Pierre qui se jette à l’eau et rejoint Jésus qui dit aux Apôtres de tirer à terre le filet. C’est encore Pierre qui s’exécute  et qui compte les 153 gros poissons, chiffre qui, à l’époque, désignait le nombre total de variétés connues de poissons et qui symboliquement renvoie à la totalité des peuples vers lesquels Jésus de nouveau va les envoyer. Seule condition : aiment-ils Jésus ? Question fondamentale, à laquelle Pierre va répondre, mais qui s’adresse à eux tous et les renvoie à tout ce qu’ils ont vécu avec Lui. Examen sans doute réussi puisqu’Il leur dit : « Venez manger » puis « Suivez-moi » !
Aujourd’hui, à chacun de nous Jésus demande : « M’aimes-tu vraiment ? » Alors, n’attends pas : « Viens manger », ma Parole et mon Corps avec tes frères et sœurs  et « suis-moi », là où tu es, dans ta famille, ton travail, ton voisinage, ton association, ta communauté chrétienne. Ne crains surtout pas : Il sera avec toi dans la force de l’Esprit pour que tu l’aides à tirer de la mer de la mort de nombreux frères et sœurs.
P. Guy LECOURT