HOMELIE
13ème Dimanche Ordinaire B. - Mc 6,1-6
05.07.2015
« Nul n’est prophète
en son pays ! »
Au
moment où nous entrons dans une période estivale (oh combien !) alors que
pour beaucoup les activités changent, l’Evangile de ce dimanche nous présente
Jésus rencontrant les siens et les enseignant dans leur synagogue. Il subit de
leur part résistance, voire hostilité : mot à mot : « Ils
étaient scandalisés à son sujet ». Pourtant, ne devait-il pas leur
annoncer, à eux aussi, la Bonne Nouvelle ? Sans doute s’est-Il souvenu de
l’envoi du prophète Ezékiel au milieu de son peuple, il y avait 500 ans que
nous a évoqué la 1ère lecture : « Fils d’homme, je t’envoie
vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre
moi » (Ez 2,2). Il pourrait bien se faire en effet que ses
auditeurs aient été comme ceux que le même Ezékiel décrivait en 33,31-3 « Et
ils vont vers toi comme se rassemble le peuple ; ils s’asseyent devant
toi, eux, mon peuple ;ils écoutent tes paroles sans les mettre en
pratique ; car leur bouche est pleine de passions qu’ils veulent assouvir
et leur cœur s’attache au profit. Te voilà pour eux comme un chant passionné, à
la sonorité agréable, avec une belle musique. Ils écoutent tes paroles, mais
personne ne les met en pratique ». Eh bien malgré cette amère
constatation, Dieu envoie quand même son prophète : « Ainsi
parle le Seigneur Dieu… Alors qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas,
ils sauront qu’il y a un prophète au
milieu d’eux » autrement
dit, ce qui compte, c’est que le message ou la Bonne Nouvelle soit annoncée :
ce que Jésus fait à la synagogue.
Constat
de Jésus, devenu un adage bien connu : « Nul n’est prophète en son
pays ! » Et Il ajoute, « [dans] sa parenté et [dans] sa
maison ».
Chers
parents, chers catéchistes, ne vous étonnez pas si, parfois, transmettre sa foi
à vos enfants ou aux plus jeunes ne va pas de soi… mais comme nous allons le
voir, ne désespérons pas.
« Et
là, Jésus ne put accomplir aucun miracle » :
constat d’échec.
Faut-il alors se résigner ou désespérer de
transmettre l’Evangile ?
Non,
bien sûr ! Et je suis heureux que St Paul ait pu écrire aux Corinthiens
cette belle page que nous avons entendue en 2ème lecture. Elle
invite en effet à une grande humilité
pour annoncer l’Evangile ainsi qu’à une grande confiance dans le Seigneur :
« Ma
grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse »
(2 Co 12,9) et « Car, lorsque je suis faible, c’est
alors que je suis fort » (2 Co 12,10). C’est bien Dieu qui opère
la conversion avec l’accord de celui qui veut bien l’accueillir.
Jésus
a quand même pu faire quelques guérisons de malades en leur imposant les mains.
Même s’il n’y a de la foi que comme un grain de moutarde, Jésus agit. Ainsi peut-il
en être pour nos enfants ou nos jeunes. Notre foi est contagieuse : le
Seigneur nous demande seulement de l’exprimer avec humilité.
Enfin
Jésus, bien qu’étonné par leur manque de foi, continue sa mission en
parcourant les « périphéries » de son village et en enseignant :
rien ne l’arrête ; Il est toujours avec le Père. Croyons-nous qu’Il est aussi
toujours avec nous comme Il nous l’a promis et que son Esprit Saint agit également,
même s’Il rencontre des résistances ou des refus ?
Dans
la foulée et l’enthousiasme de nos jeunes séminaristes, profès, jeunes prêtres qui
se sont récemment engagés ; avec tous les jeunes qui vont partir en « échappée
belle », en camps ou séjours spirituels ; avec les adultes qui se
rendront en pèlerinage ou retraite, continuons à vivre et exprimer notre foi et
profitons de cet été pour la fortifier dans le répit que ce temps nous offre.
Bon
et saint été à tous !
AMEN !