mercredi 29 août 2012

HOMELIE 22°Dimanche ordinaire B. Paroles de Jésus qui purifient Mc 7,1-8.14-15.21-23 2 Septembre 2012.



HOMELIE 22°Dimanche ordinaire B. Mc 7,1-8.14-15.21-23
 2 Septembre 2012.

Est-ce le but de Jésus d’énumérer les turpitudes qui décrivent nos maladies de cœur ? Bien sûr que non ! N’a-t-il pas voulu, comme l’écrit si bien St Jacques dans la lecture d’aujourd’hui, « nous donner la vie par la parole de vérité » ? Et sur les recommandations du même apôtre, « accueillons-la humblement : parce qu’elle est semée en nous, elle est capable de nous sauver »
         A condition que nous ne nous contentions pas seulement de l’écouter ; mais en la mettant en pratique. Et cette mise en pratique, c’est la charité à l’égard de ceux qui en ont besoin : St Jacques désigne les orphelins et les veuves dans leur malheur, car c’étaient les catégories sociales les plus vulnérables à son époque. Mais il aurait pu nommer toutes les formes de malheur que nous rencontrons aujourd’hui, des personnes gravement malades aux victimes des guerres et des famines, en passant par les personnes âgées abandonnées, les chômeurs longue durée ou les sans papiers.
         Reprenons le Psaume : il présente le « juste » qui se conduit selon les commandements du Seigneur dans la vérité de son cœur. Et c’est bien cela que Jésus veut dire aux scribes et aux pharisiens qui croient rendre un culte à Dieu et acquérir la justice en observant des traditions qu’ils ont inventées au lieu de suivre le commandement de Dieu. Il est même obligé d’expliquer clairement à la foule, fascinée et empêtrée dans tous ces rites, ce qui est pur et ce qui rend impur, c'est-à-dire ce qui est donné à l’homme et ce que l’homme produit du « dedans », c'est-à-dire au fond de lui-même, du cœur. Le cœur dans le langage biblique est le siège de l’intelligence, de la volonté et de l’affectivité. C’est en lui que s’élaborent les pensées et  que se prennent les décisions qui font passer à l’action. Jésus vient guérir les parties blessées de nous-mêmes qui nous détruisent et détruisent les autres. Il nomme ces maladies qui laissent nos cœurs battre au rythme de nos pulsions, de nos désirs ou de nos frustrations et non au rythme de son amour. C’est vraiment le médecin qui nous éclaire par son diagnostic.
        
         Ainsi, toute prière que nous adressons à Dieu, toute rencontre que nous cherchons avec Lui doit se faire dans cet espace de vérité sur nous-même, éclairé et encouragé par sa parole purificatrice. Sinon, « nous l’honorerons des lèvres, mais notre cœur sera loin de Lui » et restera malade.

         Que la Parole de Dieu reçue, écoutée et mise en pratique jour après jour, grâce à la prière, grâce à un missel quotidien qui la nourrit comme « Prions en Eglise » ou « Magnificat », grâce à une Radio Chrétienne comme  Radio-Notre Dame, ou encore grâce à une revue chrétienne ou un journal quotidien comme « La Croix » qui offre tous les jours une méditation de la Parole de Dieu et présente des actions concrètes de mise en œuvre de cette Parole, que cette Parole, qui purifie et donne vie, atteigne notre cœur, « notre dedans » et nous accompagne chaque jour en nous faisant porter du fruit.

Mais n’est-ce pas le « Verbe de Dieu » qui vient maintenant à nous et pour nous dans cette Eucharistie ?

AMEN !

vendredi 24 août 2012

HOMELIE 21° Dimanche ordinaire B. « Cette parole est dure : qui peut l’écouter ? ».Jn 6, 60-69 26 Août 2012.


HOMELIE 21° Dimanche ordinaire B. Jn 6, 60-69
 26 Août 2012.
           

« Cette parole est dure : qui peut l’écouter ? ».
Et Jésus de répondre : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »

Il est facile de comprendre l’étonnement et la difficulté des premiers disciples qui avaient commencé à suivre Jésus. Celui-ci, en effet, leur fait le don de Lui-même : « Qui mange ma chair et boit mon sang… » ! Suivre quelqu’un dont les paroles, jusque-là, redonnaient sens et vie à la Loi que Dieu avait donnée à son peuple, c’était  merveilleux ! De plus, Il ne se contentait pas de parler, ce rabbi, mais Il accomplissait des signes et prodiges qui accréditaient ce qu’Il disait : ne venait-Il pas de nourrir des foules et de marcher sur la mer ?
Cet homme était manifestement accompagné de la puissance de Dieu : ne valait-il pas la peine de se mettre à son école, fut-elle exigeante ?

Mais voilà : à l’image d’un Dieu fort et qui veille sur son peuple, succède celle d’un “Fils de l’Homme” qui dit se donner à manger, “chair et sang” !

Et pourtant, que propose Jésus en vérité ?
De le suivre sur le même chemin que Lui. Ce chemin est fait du don de soi et de l’accueil de l’autre ; d’un amour de service et de partage ; d’un amour de convivialité en ce monde souvent égoïste et intéressé. C’est avant tout l’amour vrai que Jésus nous demande de vivre, de répandre et de protéger, parce que seul l’amour conduit à la vie : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie ».
Cela demande de faire un choix
Dans la première lecture de ce dimanche (livre de Josué ch. 24), Josué (Yehoshua) invite à faire un choix déterminant à toutes les tribus d’Israël rassemblées à Sichem. Choisissez entre, d’un côté, le Seigneur qui nous a sortis de l’esclavage ; qui nous a protégés tout au long du chemin de l’Exode et qui donne la vie ; et de l’autre, les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate et qui ne sont rien.
De même, Jésus (Yehoshua) propose également un choix aux disciples, sous la forme d’une question de confiance : « Voulez-vous partir, vous aussi ? ».

Pierre comprenait-il mieux que les autres ? Ce n’est pas sûr, mais ne voyait-il pas en Jésus quelqu’un qui l’avait appelé personnellement et qui s’engageait totalement envers lui et les hommes pour donner vie, sa vie. Il saisit toute la personne de Jésus dans son mystère et Lui fait une confiance totale : « A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Sans cette relation intime et forte avec son maître et Seigneur, Pierre aurait-il pu affirmer cela ?

Voici qu’il nous est demandé à chacun de vivre dans l’intimité avec Dieu et c’est pourquoi ce même Dieu nous offre dans chaque Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, d’écouter sa Parole et de s’unir à Lui par le sacrement du don de soi. C’est le choix qu’Il nous demande de faire. Ne craignons pas que cette flamme de vie nous engage dans plus d’amour : elle nous accompagnera et nous protégera.

« On ne protège bien un feu qu’en lui permettant de brûler »

Que le feu de l’amour de l’Esprit Saint brûle en nos cœurs sans le consumer !

AMEN !

vendredi 17 août 2012


HOMELIE 20°Dimanche ordinaire B. Jn 6, 51-58
19.08.2012
           
« Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ».
Avouons que nous sommes peut-être un peu habitués à ces paroles de Jésus, mais que pour quelqu’un qui ne les aurait jamais entendues, elles ont quelque chose de radical, voire même de repoussant. Et sans doute, n’oserions-nous pas les répéter à n’importe qui : car il y a vraiment de quoi trouver déroutant ces chrétiens qui les mettent en pratique depuis bientôt 2000 ans !      
S’il faut évidemment écarter toute interprétation fondamentaliste de ces paroles, il est indispensable d’entrer dans l’intelligence de ce que Jésus a voulu nous faire comprendre, tant Il s’engage à fond dans ces mêmes paroles. Jésus ne s’est-Il pas engagé totalement en entrant dans l’histoire des hommes précisément avec une chair ? [Mais le mot “chair” dans la Bible n’est pas réduit à celui des cellules biologiques : il désigne tout l’être humain dans sa condition fragile. Ainsi, Jean écrit : « Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » Jn 1,14]. Jésus s’est même donné totalement jusqu’à verser son sang en renonçant à toute forme de violence face aux désirs meurtriers de ses ennemis ?
Oui, Il a bien donné sa chair et son sang, et la réalité de ce don du Fils de Dieu dépasse toutes nos représentations intellectuelles, mais s’accorde à l’intelligence de notre cœur. En nous donnant sa chair et son sang, Il nous donne la totalité de ce qu’Il est. Lorsque nous aimons quelqu’un, notre corps ne participe-t-il pas à l’expression réelle de cet amour, qui que nous soyons : parents, époux, grands parents, parent/enfants et même frères et soeurs ? De plus, le corps a pris une telle place dans notre société, malheureusement pas toujours dans le sens de la dignité humaine, que l’on peut même dire qu’il est devenu l’expression ultime de l’identité matérielle de l’individu : pensons aux empreintes digitales incontournables dans les enquêtes policières ; mais aussi le nouveau passeport biométrique et évidemment, l’ADN ! Si bien que l’on peut dire que lorsque Jésus, au cours de la Sainte Cène, prononce ses paroles sur le Pain, Il dit à ses disciples : « Prenez et mangez, Ceci est mon Corps » Cela revient à dire : « Prenez et mangez : Ceci, c’est Moi, Dieu ! » - De même, pour le vin : « Prenez et buvez, Ceci est mon sang » Cela revient à dire : « Prenez et buvez : c’est Moi VIVANT !»   
         Autre détail que révèle le texte original. « Qui mange… » Jésus le répète plusieurs fois dans le texte de l’évangile de ce jour. Au début, trois fois, Il utilise le mot : “Fagueïn” que l’on retrouve, en français, dans les mots : “aérophagie”, “œsophage”, “anthropophage”. Il signifie : manger, simplement, nous alimenter. Puis Il utilise quatre fois le mot “trogôn” qui signifie : mastiquer,  comme pour mieux assimiler la nourriture que nous prenons. C’est d’ailleurs ce qui était recommandé aux juifs dans le “Seder”, rituel de la nuit de la Pâque où l’on consommait l’Agneau Pascal.
         Autrement dit, Jésus nous invite non plus seulement à venir à Dieu, mais à accepter que Dieu, en sa personne, vienne à nous ; à accueillir le don total de Lui-même ! Ce qui veut dire que nous l’invitions tout entier dans notre vie. Cela entraîne que nous tenions la porte de notre cœur et de nos pensées grande ouverte ; ouverte à Lui et ouverte à tous ceux qu’Il nous envoie. Et tout cela, pour que nous ayons la Vie (Zoé, la vie, principe d’animation, et non Bios, la vie physique) : neuf fois nommée dans le passage d’aujourd’hui !
         Ecoutons St Paul : « Ne soyons pas irréfléchis, mais comprenons bien quelle est la volonté du Seigneur… » Evitons la folie du monde et répondons à l’invitation de la Sagesse. La tradition chrétienne y a vu une préfiguration de la personne de l’Esprit-Saint : Il nous conduit sur les chemins de la véritable intelligence, pour manger le pain qui est la vraie nourriture et qui donne la vie éternelle.
         Après la consécration, je chanterai : « Il est le grand Mystère de la foi ! » Oui, il est grand et nous n’avons pas fini de le contempler.

Et puis, « chantons le Seigneur et célébrons-le de tout notre cœur ! » pour ensuite vivre de sa Vie.
AMEN !

lundi 13 août 2012



HOMELIE de l’ASSOMPTION B.  Luc 1, 39 - 56

15 Août 2012

La Visitation.
           

Cette scène de la Visitation, pleine de grâce, à y regarder de près, a quelque chose d’étonnant, de merveilleux mais peut-être aussi de déconcertant. Deux femmes qui portent chacune la vie d’un enfant, l’une, malgré sa stérilité, l’autre malgré sa virginité, ont défié, par leur accueil du dessein de Dieu, les impossibilités humaines. En effet, là où on ne l’attendait pas, Dieu fait jaillir la vie, et quelle vie ! Celle de Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes de la première Alliance et celle de Jésus, le Fils de Dieu. Ce sont deux humbles femmes, l’une toute jeune, l’autre plus âgée, qui bénéficient de cette action divine et se réjouissent ensemble.
         Ne nous étonnons pas que l’Assomption de Marie prolonge et épanouisse cette “ligne de vie” tracée par Dieu Lui-même.
Quelques « enlèvements au ciel » ont déjà été mentionnés dans la Première Alliance (que nous appelons l’Ancien Testament). En Gn 5,24 : « Hénok marcha avec Dieu, puis il disparut, car Dieu l’enleva » et dans Si 44,16 (Ecclésiastique) : « Hénok plut au Seigneur et fut enlevé, exemple pour la conversion des générations » et en Si 49,14.  Hénok est devenu l’une des grandes figures de la tradition juive. Mais il est également cité dans la Nouvelle Alliance en He 11,5 « Par la foi, Hénok fut enlevé, en sorte qu’il ne vit pas la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. Avant son enlèvement, en effet, il lui est rendu témoignage qu’il avait plu à Dieu ».
Le plus célèbre de ces enlèvements fut certainement celui d’Elie, enlevé au ciel sur un char de feu : 2 R 2,11.
Il en est peut-être encore ainsi de Moïse, mort au Mt Nébo, face à la Terre Sainte, dont on n’a jamais retrouvé le tombeau (Dt 34,6) ce qui est, pour le peuple de la Première Alliance le signe que Dieu l’a accueilli.
Enfin, pour Marie, une tradition de Jérusalem, antérieure au IVème siècle, le “Transitus Virginis” ou “Dormitio Mariae”,  présente les derniers instants de la vie terrestre de Marie. « Il se préoccupe de faire pressentir au lecteur que dans le cas de Marie le corps ne subit pas les effets de la décomposition du sépulcre, mais il fut porté au ciel » (http://www.mariedenazareth.com ).  La mort ne peut retenir celle qui a accueilli et chanté la Vie. Loin d’isoler Marie de notre condition humaine en en faisant un être à part, mi-femme, mi-déesse, l’Assomption est à comprendre comme une grâce accordée par le lien de Marie avec Son Fils et par son lien avec le peuple de Dieu. C’est bien parce que Jésus a été ressuscité par le Père que Marie peut, elle aussi, bénéficier de cette Vie non atteinte par la mort. La première disciple de son Fils, première croyante dans le peuple de Dieu, ne fait qu’anticiper le salut promis à tous les chrétiens. Et ce n’est sans doute pas un hasard si ce dogme fut proclamé en la fête de tous les saints, le 1er Novembre 1950 par Pie XII.

         Il y a en chacun de nous quelque chose qui ne peut pas mourir. En Marie, c’est son adhésion permanente aux desseins de Dieu qui permet l’essentiel. Elle est la servante du Seigneur, la servante de la Vie, tellement accordée à Dieu qu’Il la reçoit dans ses bras.
         Cet avenir, nous le préparons pour nous lorsque nous choisissons d’être ajusté au dessein de Dieu et que nous choisissons de donner notre vie pour les autres. Accueillons la vie : alors nous franchirons à la suite du Christ, après Marie, le mur de la mort.
         C’est un modèle aussi pour l’Eglise qui, elle aussi, doit se hâter vers la vie, rejoindre les hommes dans leur désir de vivre et leur dire qu’ils ne seront pas déçus en plaçant leur confiance en Celui qui dit : « Je suis la Vie ». Il les conduira là où déjà se trouve Marie.
         Avec elle, réjouissons-nous et louons ensemble le Seigneur pour son merveilleux dessein !         Oui, magnifique est le Seigneur !                                   
AMEN !

mercredi 8 août 2012


HOMELIE 19°Dimanche ordinaire B. 1 R 19,4-8 -Jn 6, 41-51
12 Août 2012
           
L’épreuve d’Elie

Que soupire Elie dans la première Lecture de ce Dimanche ? « Seigneur, c’en est trop ! Prends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères ! » Autrement dit : Seigneur, la coupe est pleine : ras le bol ! Je jette l’éponge : à Toi de jouer ! 
J’exagère sans doute un peu, mais il m’est arrivé, tout récemment encore, de rencontrer des personnes écrasées par les évènements dans des situations désespérantes. De façon plus lointaine, mais rendues si proches par les médias, pensons aujourd’hui aux victimes des conflits en Syrie, mais aussi, dans tout le Moyen-Orient, au Nigéria, au Pakistan ainsi qu’aux milliers d’africains tentant de gagner l’Europe et échouant épuisés à ses frontières ou à Lampedousa…
          Elie, comme Jérémie, comme Jésus, fait partie de cette humanité épuisée : il ne s’en prend pas à Dieu, mais souhaite que Dieu reprenne sa vie tant il souffre.
Dans sa déprime, il s’endort : geste symbolique qui rappelle la mort ; [èkoïmètè = se coucha koïmètèrion = dortoir -> cimetière]. Mais un envoyé de Dieu, l’ange, le réveille et lui dit : « Lève-toi… » [anastèti ! mot qui exprime la résurrection : anastasis]. Dieu ne l’abandonne pas : Il est un Dieu de Vie. Elie n’obtempère pas  de suite : il se rendort, mais Dieu ne se décourage pas ; Il tient à la vie de son prophète et Il va Lui donner une nourriture qui rappelle celle de l’Exode au désert : la manne et l’eau du rocher. Elle le conduira, au bout de quarante jours et quarante nuits, à la montagne de Dieu, l’Horeb (qui est aussi le Sinaï) pour le rencontrer.
         
          Jésus, dans son discours aux gens qui l’avaient suivi après la multiplication des pains, va proposer également une nourriture qui conduit à la rencontre avec Dieu. Cette nourriture, c’est Lui-même, Parole de Dieu par excellence et Pain de la vie.
Jésus dit : « Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi… » et « …celui qui croit en moi a la vie éternelle ». Vous avez entendu : « …a la vie éternelle ». Ce n’est pas au futur : c’est au présent.
Quelle est donc cette vie éternelle ? Elle n’est pas une réalité virtuelle ou seulement future, mais un don accordé dès maintenant à celui qui met toute sa confiance en Jésus. Ce langage peut sembler irréel, faisant fi de la mort, qui est une dure réalité. Il n’est cependant pas un opium qui anesthésie la souffrance. Loin d’empêcher de regarder la réalité en face, il ouvre au contraire les yeux sur une réalité plus haute ? Mais celle-ci est si haute que nos yeux ont de la peine à la contempler. Jésus nous invite à regarder le Père avec ses yeux de Fils. Cette contemplation nous fait découvrir la grandeur de l’humanité. Loin de nous couper des réalités du monde, ce regard invite à regarder le monde avec le regard de Dieu. N’est-ce pas ce que nous propose St Paul dans la lecture de ce Dimanche : « Vous avez reçu la marque de l’Esprit-Saint de Dieu : ne le contristez pas. Faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume (ressentiment contre ce qui ne nous plaît pas), emportement (quand quelque chose ou quelqu’un nous résiste ou n’exauce pas notre désir), colère (dans les contrariétés), éclats de voix ou insultes (qui peuvent profondément blesser), ainsi que toute espèce de méchanceté. Par contre, Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns les autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ » (Ep 4, 30-32).
La vie éternelle est un don : certes, nous avons à travailler et faire effort pour accueillir cette vie selon l’Esprit, car Dieu ne fait jamais rien sans nous. Mais elle est un don : loin de nous laisser couchés, sans vie, elle nous ressuscite ! Alors avec grande confiance, nous avons à la Lui demander, et sur notre chemin vers l’Horeb, en nous nourrissant aux deux Tables, celle de la Parole et celle du Pain de la Vie, nous l’accueillerons et nous vivrons dans la grâce de Son Esprit-Saint, évitant de le contrister !
Que le Seigneur nous fasse prendre conscience que la vie éternelle est déjà là.
                AMEN !

samedi 4 août 2012

BIENVENUE sur le NOUVEAU BLOG de Guy LECOURT;

Il est en cours de construction. Veuillez excuser la simplicité de cette présentation.

HOMELIE 18ème Dimanche Ordinaire. B Jn 6,24-35
 5 Août 2012.

« Moi, je suis le Pain de la vie : celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim »

Jésus a multiplié les pains, nourrissant une foule nombreuse qui l’avait suivie. A un certain moment, la foule s’aperçoit que Jésus n’est plus là, ni ses disciples non plus. Elle part à sa recherche vers Capharnaüm et Le retrouve sur “l’autre rive”. Que cherche-t-elle ?

     Manifestement, la foule n’a pas compris le signe que Jésus a donné en multipliant les pains après les avoir longuement enseigné. Jésus va donc les inviter « à travailler pour une autre nourriture, non pas une nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle. »

     La foule pose alors une autre question qui va à l’essentiel : « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Et Jésus est très clair : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez à Celui qu’Il a envoyé. » Mais là encore, la foule n’est pas prête à mettre sa confiance en Celui qui pourtant l’a enseignée et nourrie : elle demande un signe.

          Jésus va refuser toute manifestation extraordinaire et miraculeuse, qui tendrait à entretenir chez les gens la superstition ou bien, à Le faire reconnaître comme un magicien. Il va seulement rappeler un évènement, le signe de la manne qui était devenu pour le peuple juif le symbole de la proximité de Dieu nourrissant son peuple marchant vers la liberté dans le désert au temps de l’Exode. «Il fit pleuvoir la manne » Chantait le Psaume 77 (78) de notre Messe de ce Dimanche « Vous aurez du pain à satiété » entendions-nous dans la 1ère Lecture.
 Oui, mais pour reconnaître ce don de la manne comme don de Dieu, il faut la foi. Croire, n’est-ce pas reconnaître que Dieu est un Père qui veille sur nous et qu’en conséquence toutes les manifestations de sa création sont manifestations de son amour pour nous.
    
Pour reconnaître les dons de Dieu qui » pleuvent » sur nous, il faut passer sur l’autre rive, celle de la foi. Allons-nous « croire en l’Envoyé de Dieu, ce pain de Dieu qui descend du ciel et donne la vie au monde ?».

Ce temps estival est propice à nous poser chacun la question :
·      Pour quel pain périssable cours-tu donc toute l’année durant ?
·      Partages-tu ton pain en ce temps de crise aiguë ?
·      Annonces-tu à tes frères le Christ Pain de Vie ? Par une écoute attentive qui leur redonne vie et courage ; par le témoignage de ta fidélité à l’Eucharistie dans des milieux indifférents ou même hostiles ; par l’adoration du Christ présent au tabernacle ?

Demandons à l’Esprit Saint de fortifier notre foi et d’éveiller notre regard sur les personnes et les évènements qui nous arrivent pour accueillir Celui que le Père à envoyé. « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif »
    
AMEN !