jeudi 1 mars 2018

HOMELIE 3ème Dimanche CARÊME. B "Vendeurs chassés du Temple" – Jn 2, 13-25 - 4 Mars 2018



HOMELIE 3ème  Dimanche CARÊME. B – Jn 2, 13-25
4 Mars 2018

«Il parlait du sanctuaire de son corps» Jn 2, 21

         Pourquoi cette colère de Jésus que l’on cite souvent pour justifier nos propre colères ?

Rien à voir avec une atteinte à un ego ou à une poussée soudaine d’adrénaline. Jésus en pleine conscience, envoyé par son Père, veut rétablir la destinée de ce Temple (naos : naoV) qui est le lieu de Sa Présence par excellence, (en hébreu, la shékina) et de Ses Rencontres avec Son peuple et même avec les païens, sur le parvis qui leur est accessible.
Or, les marchands, profitant des conditions lucratives de l’emplacement, puisque les juifs se rendant au Temple venaient présenter des offrandes sacrificielles faites de brebis, de bœufs ou de tourterelles, s’étaient installés sur ce parvis. Et c’est précisément de cet espace que Jésus va les chasser, renversant leurs comptoirs et les interpellant  en disant : « Enlevez cela. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce », Il est écrit en effet dans le livre d’Isaïe : « Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations » C’était leur rappeler le dessein de Son Père d’inviter tous les hommes à devenir ses enfants.

Evidemment, par ce geste contesté par les autorités religieuses, Jésus prépare son jugement et sa condamnation. Face à leur demande de justification, Il évoque la destruction du Temple et sa reconstruction en trois jours. Insensé, blasphématoire et incompréhensible pour ses interlocuteurs qui objectent aussitôt qu’il a fallu 46 ans pour l’édifier. Mais Jésus parle d’un autre Temple : celui de son corps.

Nous pourrions en rester là et nous satisfaire de l’annonce de sa résurrection que Jésus Lui-même adresse à ses adversaires. Et c’est déjà bien de savoir qu’Il a tout à fait conscience de sa mission ouverte à tous et de son destin.

Nous pouvons aussi relire ces paroles à la lumière de ce que St Paul écrit dans sa première lettre aux Corinthiens à propos de la mort de Jésus, que nous avons entendu dans la deuxième lecture de ce dimanche : n’est-elle pas « scandale pour les juifs, folie pour les nations païennes » ? (1 Co 1,23) Il écrit alors, un peu plus loin au chapitre 3 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit habite en  vous » (1 Co 3,16-17)

A notre tour de reprendre conscience de ce que nous sommes en profondeur, de façon invisible mais totalement spirituelle et divine. Dieu demeure en nous : retrouvons-Le dans le silence de nos cœurs, dans les suggestions qu’Il fait venir  à nos esprits, dans les désirs qu’Il met en nous de Le servir et de servir de nos mains tous nos proches. Acceptons que Jésus balaye tous nos « commerces » stériles et centrés uniquement sur nous-mêmes qui empêchent  de le rencontrer. Demandons ardemment la grâce qui fait vivre l’Esprit de sainteté reçu à notre baptême et notre confirmation.

          

    
AMEN !

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