vendredi 18 août 2017

HOMELIE 20ème Dimanche Ordinaire, A Mt 15,21-28 20 Août 2017



HOMELIE 20ème  Dimanche Ordinaire, A Mt 15,21-28

20 Août 2017

“O femme, grande est ta foi ! »

Choquants que le silence de Jésus puis sa rudesse envers cette Cananéenne qui, dans sa supplication, fait même une belle profession de foi, elle la païenne : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! » Car enfin, cette pauvre femme n’a pas choisi d’avoir une fille tourmentée par un démon ni d’être cananéenne et non juive. Jésus semble limité dans sa compassion habituelle par sa propre tradition et se justifie d’une certaine manière auprès des disciples en répondant "qu’Il n’a été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël", et en cela, Il accomplit bien la prophétie d’Ezéchiel : “Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu :…La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai ; celle qui est blessée, je la soignerai : celle qui est faible, je lui rendrai ses forces” (Ez 34,16).
La femme souffre de la souffrance de sa fille et elle insiste, elle ne se décourage pas. Au refus méprisant de Jésus à sa deuxième demande, elle répond par une remarque de bon sens puisée dans la réalité courante : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Elle ne pense qu’à sa fille, tourmentée par un démon et passe au-dessus de cette attitude qui peut lui paraître humiliante. Par sa confiance en Jésus qu’elle considère comme un envoyé de Dieu, elle reconnaît l’Alliance de Dieu avec le peuple juif, mais elle affirme également l’universalité de l’Amour de ce Dieu qui guérit et qui sauve tout homme.
        
Isaïe l’exprimait bien ainsi dans la  première lecture qui nous a été proposée aujourd’hui : « Mon salut approche, il vient…et il vient pour tous et en particulier pour tous les étrangers qui s’attachent au service du Seigneur pour l’amour de son nom (c’est à dire, par amour pour Lui). Et Je les rendrai heureux dans ma maison de prière…maison de prière pour tous les peuples… (Oracle que Jésus reprendra pour justifier sa colère contre les marchands qui se sont installés sur le parvis du Temple réservé à la prière des non-Juifs. Mt 21,13.)

Jésus admire la foi de cette femme et la rejoint dans sa douleur : “O femme ! Grande (mègalè !) est ta foi ; que tout se passe pour toi comme tu le veux ! Et à l’heure même, sa fille fut guérie.” Jésus se montre bien ainsi le pasteur qui guérit toute brebis, fut-elle extérieure à son peuple.

Quant au peuple juif vers lequel Jésus a été envoyé, Paul nous en parle dans la deuxième lecture de ce dimanche (Rm11, 13-15.29-32) et fait état de ce mystère qui reste toujours d’actualité aujourd’hui encore. Pourquoi ce peuple qui avait été choisi par Dieu Lui-même et qui avait été comblé de dons, de promesses, n’a pas reconnu en Jésus son pasteur ?  Les dons de Dieu restant irrévocables, Paul en conclut que les païens ont alors profité de la miséricorde de Dieu afin que le peuple juif obtienne aussi cette miséricorde.
Nous devons nous souvenir de ce passage d’évangile où c’est l’amour de cette païenne de Cananéenne envers sa fille et la foi qu’elle exprime avec tant de force envers Jésus, qui sauve sa fille. Elle nous invite à regarder toute personne avec considération et bienveillance en n’excluant personne et ainsi à contribuer à l’œuvre d’unité que patiemment l’Esprit-Saint, l’Esprit de Pentecôte, a fait souffler sur l’humanité sauvée de ses divisions et de ses guerres par Jésus Lui-même.

Notre Eglise est appelée à témoigner que le salut de Dieu s’adresse à tous les êtres humains. Tous sont invités à vivre en fils et filles du même Père et à devenir peuple de l’Alliance.

En cette Eucharistie dominicale, rejoignons le Seigneur de tous qui nous appelle autour de Lui pour nous donner cette force de communion.
         AMEN !

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