jeudi 16 mars 2017

HOMELIE 3ème DIMANCHE CARÊME– Année A La Samaritaine et Ex 17,3-7 - 19 Mars 2017



HOMELIE 3ème DIMANCHE CARÊME– Année A
La Samaritaine et Ex 17,3-7 - 19 Mars 2017

Magnifique récit d’Evangile (Jn 4,5-42) où se fait la rencontre du Fils de Dieu avec l’humanité, en la personne de la samaritaine, qui ne sait pas très bien où elle en est et qui peine à chercher l’eau vitale, sans cesse à puiser : elle trouve son Sauveur qui la mène à l’eau qui ne donne plus jamais soif et devient source jaillissante pour la vie éternelle !

Ce même Dimanche, nous est donné dans la première lecture tirée du livre de l’Exode, le récit où les hébreux, eux aussi, meurent de soif dans le désert. Là encore, l’eau y est vitale. Ils en manquent cruellement pour eux et leurs troupeaux et bien sûr, quand tout va mal, on s’en prend aux autorités : ici Moïse, et à travers lui, Dieu Lui-même. Ils récriminent, puis menacent de le lapider, et en viennent même à se rebeller contre Dieu. Pourtant, Dieu leur avait fait passer la Mer Rouge (Ex 14), leur avait adouci l’eau à Mara (Ex 15, 22-27), leur avait donné les cailles puis la manne (Ex 16): n’auraient-ils pas pu lui faire confiance ? Au lieu de cela, ils le mettent au défi en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas ? »

         N’est-ce pas l’attitude de bien de nos contemporains qui mettent en doute l’existence de Dieu en disant: « Quel est ce Dieu qui a créé ce monde où il y a tant de souffrances et de malheurs ? » Et nous-mêmes, ne nous arrive-t-il pas, quand les choses ne vont pas comme nous le souhaiterions et qu’une épreuve sérieuse se présente, de nous en prendre à Dieu ? Comme nous aimerions dans ces situations un dieu interventionniste, une véritable assurance tout risque ! Et l’on en vient à soupçonner Dieu de nous ignorer, de nous oublier alors que nous avons tout fait jusque-là pour lui rester fidèle autant que nous le pouvions. Ce “soupçon originel” (cf. Adam et Eve) est un vrai poison pour nos vies. Il ajoute un mal à notre épreuve, car il détruit toute paix, toute espérance et toute confiance en un Dieu d’amour, qui nous veut profondément heureux et nous promet de le faire. Seulement, là encore, il ne faut pas se tromper de bonheur et encore moins de Dieu. Et ce que nous allons bientôt célébrer dans le mystère pascal peut nous aider à ne pas perdre confiance. En Jésus, dont la « nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé » (Jn 4, 34), il n’y a pas l’ombre d’une défiance, d’un soupçon envers son Père ; pas même à Gethsémani où tout semble l’abandonner : les apôtres choisis qui sommeillent ; son Père qui ne répond pas à sa prière : « Père, si cette coupe peut s’éloigner de moi… ». Mais Dieu est bien avec nous dans nos souffrances et dans nos morts, comme Il l’a été avec Jésus, pour nous conduire à la vie nouvelle qui commence dès à présent et s’épanouira dans la résurrection après notre propre Pâque.

Voilà l’eau vive, qui jaillit du rocher qu’est le Christ, écrira St Paul : (1 Cor 10,3). Il nous la donne aujourd’hui et nous n’aurons pas à la puiser : c’est le don de la foi, la foi dont parle St Paul dans l’épître que nous venons d’entendre : « Dieu a fait de nous des justes par la foi » (Rm 5,1). Justes, c'est-à-dire ajustés à sa volonté. La foi, c’est un don divin auquel nous répondons par notre confiance ; cette foi peut alors devenir contagieuse, jaillissante en vie pour les autres : regardez la samaritaine, qui abandonne sa cruche pour aller partager sa bonne nouvelle aux gens de sa ville.

         La célébration des scrutins, qui vont se succéder les trois dimanches avant les Rameaux et que vont vivre les catéchumènes en marche vers leur baptême à Pâques prochain, sont une occasion pour nous de nous laisser scruter par l’Esprit du Seigneur pour nous révéler ce qui est mauvais et ce qui est bon en nous et en quel Dieu nous croyons ; quelle confiance lui faisons-nous dans les multiples situations et évènements de nos vies ou de celles de notre entourage.
 « Père, nous t’en prions, envoie ton Esprit, l’Esprit de Jésus, qui nous gardera dans la confiance, particulièrement lorsque nous-mêmes sommes éprouvés et dans la tourmente »

AMEN !

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